- C1
- 8es
- FC Barcelone-PSG (6-1)
Paris s’en remettra-t-il ?
On pensait que le plus dur avait été fait à l'aller. Mais le match référence du Parc n'en est plus un avec l'humiliation de mercredi au Camp Nou. Pour le PSG, plus qu'une défaite : un saccage et un vrai tournant. Après un tel échec, Paris peut-il encore grandir ?
La twittosphère a pris l’histoire à la légère. Une remontada du Barça contre le PSG ? Impossible, même si la presse catalane y croit. Paris, ce n’est pas Gijón ou le Celta Vigo, dernières victimes expiatoires des Blaugrana. Les hommes d’Unai Emery ont prouvé à l’aller qu’ils peuvent bousculer les meilleurs, qu’ils sont taillés pour faire clairement armes égales. Et pourtant ce jeudi matin, on se réveillera avec une énorme gueule de bois si l’on est supporter du PSG, ou même spectateur français lambda un minimum chauvin. Paris a tellement fait rêver à l’aller que l’humiliation historique n’en est que plus douloureuse. Que restera-t-il de la soirée magique du Parc ? Pas grand-chose, le cauchemar du Camp Nou ayant tout balayé. Pour les fans parisiens, il est l’heure de pleurer. Pour les décideurs du club, l’heure d’une remise en question profonde. S’ils en ont la force, car l’élimination à Barcelone va laisser bien plus de dégâts que la simple fin de série concernant la place en quarts de finale de C1 du PSG.
Le nouveau prestige du PSG écorné
Paris avait éjecté Laurent Blanc pour enfin y arriver. Résultat, Emery n’a réussi qu’à moitié, ce qui équivaut à un échec total, si ce n’est pire. Certes, la moitié des buts barcelonais sont le fait d’erreurs individuelles. Mais c’est alors que le match semblait plié que le Barça est revenu après l’entrée en jeu d’un défenseur – Serge Aurier – à la place d’un attaquant, Julian Draxler. Un coaching qui aurait valu la crucifixion à son prédécesseur. En voulant assurer le coup, le triple vainqueur de la Ligue Europa a finalement grillé tout le crédit que son chef-d’œuvre de l’aller lui avait acquis. Comme Paris a laissé s’évaporer toute la crédibilité glanée depuis six ans maintenant. On pensait un cap passé, et finalement, le fossé qui sépare le PSG actuel du sommet de l’Europe s’affiche devant nous, plus béant et envahissant que jamais. Le club de la capitale, malgré les investissements massifs de QSI, pourra-t-il vraiment gagner un jour la C1 ? On y croit forcément moins qu’hier. L’aura même du club risque d’en avoir pris une sévère auprès des stars potentielles qui seront convoitées en juillet. Vaut-il mieux prendre une valise à Londres ou en France ? Choix cornélien pour Alexis Sánchez. Quid de Meunier, Rabiot, Marquinhos et Thiago Silva ? Dans quelles dispositions psychologiques seront-ils dans un an, dans un contexte comparable face à une autre référence européenne ? Ce mercredi, seuls les absents avaient raison, seul Presnel Kimpembe, héros de l’aller, spectateur impuissant au retour, ressort un tant soit peu grandi.
Monaco, l’autre problème du PSG
Seuls les plus forts vont désormais savoir se relever. Une pensée pour le capitaine brésilien qui n’avait sûrement pas besoin d’un nouveau traumatisme alors qu’il entre dans la dernière ligne droite de sa carrière. À plus court terme, Paris va devoir se remobiliser, car la Ligue 1 ne va pas s’arrêter de tourner le temps de panser les plaies. Le PSG d’Unai Emery a désormais fait officiellement moins bien que celui de Blanc ou d’Ancelotti sur la scène européenne. Il ne pourra pas se permettre de faire moins bien sur la scène nationale également, même s’il doit composer avec une concurrence tout autre qui s’appelle Monaco. Une équipe qui pourrait rajouter du sel sur la plaie en cas d’exploit la semaine prochaine contre Manchester City. Aucun doute possible, Paris voulait rêver plus grand, mais le réveil va être brutal et difficile.
Par Nicolas Jucha