- France
- Ligue 1
- 26e journée
- Toulouse/PSG (2-4)
Paris se sort du piège toulousain
Au cours d'une rencontre folle, le PSG est reparti du Stadium avec les 3 points (2-4). Joueuse, l'équipe toulousaine a rencontré un leader réaliste, souvent chanceux, mais qui reconstitue du même coup son matelas d'avance sur son poursuivant monégasque.
Et si la chance du champion habitait deux équipes cette saison ? Déjà présente lors de la victoire de Monaco face à Reims, celle-ci a décidé de refaire surface en ce début d’après-midi dominical. Sur une pelouse du Stadium envahie par les taupes, le PSG a fait preuve d’une réussite insolente, parfois dégueulasse, pour venir à bout d’une équipe toulousaine malheureuse. Bousculés, souvent en difficulté, les hommes de Laurent Blanc ont esquivé les balles à la manière de Néo face à l’agent Smith. Un loupé de Braithwaite, une expulsion pour Motta, un arrêt de Sirigu : la rencontre a témoigné du sentiment d’invincibilité qui entoure actuellement cette équipe bulletproof. Au final, Paris empoche 3 points sans avoir convaincu et reprend 5 points d’avance sur son concurrent monégasque, autre cocu du week-end. Pilule bleue ou rouge : la Ligue 1 n’a pas encore fait son choix.
Jet lag parisien
Fier de son périple victorieux en terre allemande, le PSG n’a pas l’intention de laisser filer Monaco au classement. Du coup, c’est une équipe type qui se présente face au 3-5-2 mis en place par Alain Casanova. Le début de rencontre témoigne néanmoins de la fatigue de l’ogre. Pendant 20 minutes, Paris souffre face à l’armée menée par Serge Aurier. Chantôme, puis Braithwaite chauffent une défense parisienne qui commence la partie sous pression. Fébriles, les Parisiens n’affichent pas leur possession barcelonaise habituelle et peinent à trouver les automatismes. Symbole de cette entame compliquée, Ibrahimović, positionné très bas, et bouffé par 2 fois par Jean-Daniel Akpa Akpro sur le côté gauche. Gênés par les déboulés toulousains sur les ailes, Van der Wiel et Maxwell comblent les trous autant que possible, mais ne parviennent pas à annihiler les centres adverses. Sur une combinaison entre ce même JDAA et Ben Yedder, Aurier est trouvé au second poteau, touche celui-ci, avant que Braithwaite ne se loupe lamentablement à moins de 2 mètres des filets. Plus qu’une alerte pour un PSG qui va trouver un salut, provisoire, dans le coup de sifflet de Nicolas Rainville. Déjà aidé par Spahić en Ligue des champions, Lavezzi profite de la maladresse de son quasi-homonyme, Spajić, pour obtenir un pénalty. Ibra transforme dans l’axe, Paris peut souffler. Mais Toulouse n’a pas sacrifié son brunch pour abandonner si facilement la victoire. Après avoir essuyé les occasions de Lucas, Matuidi et surtout Thiago Silva, le TFC rétablit l’équilibre juste avant la mi-temps. Didot s’enfonce sur le côté droit et délivre un centre parfait pour Ben Yedder, qui d’un intérieur du pied de volée, place le cuir sous la transversale. Superbe, imparable et logique pour une équipe qui ne méritait pas de rentrer aux vestiaires avec un but dans le sac à dos.
Jouer n’est pas gagné
Le second acte commence par un fabuleux numéro d’Actors Studio. Déjà averti pour avoir envoyé le petit Didot au tapis en première mi-temps, Thiago Motta savate Chantôme et se tord de douleur pour éviter de recevoir une nouvelle tartine beurrée. Une Comedia dell’arte salvatrice, puisque 10 minutes plus tard, Paris va se charger de modifier le tableau d’affichage. Sur une percée de Zlatan, Lavezzi hérite du ballon aux 10 mètres et dégaine une frappe poteau opposé qui trompe Boucher. Mené, Toulouse n’abdique toujours pas et alerte une nouvelle fois le portier italien sur une tête d’Aurier, esseulé au point de penalty. Alors Paris va faire preuve d’une efficacité froide. Sur un coup franc botté par l’entrant Cabaye, Ibra, encore lui, place le bout de son catogan et trouve la lucarne droite. 3-1, le match est plié. Ou presque. Car Wissam Ben Yedder redonne une nouvelle fois l’espoir à tout un stade en profitant de la remise involontaire de Motta dans la surface. Comme une amorce de fin de match folle, qui trouve finalement son dénouement à cause des grands bras de Yago. Touché au bras par une mine de Zlatan, le Toulousain offre un second penalty à l’attaquant, qui transforme en deux fois après avoir vu sa panenka repoussée par Boucher. À l’image d’une rencontre où Toulouse a bousculé, mais a, à chaque fois, trouvé un adversaire plus en réussite. La différence entre un leader et une équipe de milieu de tableau.
Par Raphael Gaftarnik