- C1
- Gr. A
- PSG-Club Brugge (4-1)
Paris se réveille et dévore Bruges
Brillants en première période, portés par un Mbappé en ébullition qui a inscrit un doublé - comme Messi -, les Parisiens ont éclaté Bruges pour leur dernier match de poules anecdotique en Ligue des champions. S'ils n'en récupèrent pas la première place du groupe A pour autant, et ce malgré le faux pas de City à Lepzig, les joueurs de Pochettino ont au moins pu rappeler à leurs supporters, et accessoirement se rappeler à eux-mêmes, qu'ils savaient aussi jouer au football. Et qu'ils le faisaient plutôt bien, en plus de ça.
PSG 4-1 Bruges
Buts : Mbappé (2e, 7e), Messi (38e, 76e SP) pour Paris // Rits (69e) pour Bruges
Les amateurs d’observation ornithologique en milieu urbain présents au Parc des Princes ce mardi soir ont dû se régaler. Malgré le froid mordant et la pluie glaciale qui englobaient la porte d’Auteuil, ils ont pu y apprécier l’apparition d’un oiseau aussi beau que rare. Une bête au pelage bleu avec des pointes de blanc et de rouge, aux reflets enflammés lorsque mis en valeur par les projecteurs, que l’on n’avait plus aperçu, ou que trop rarement, ces douze derniers mois. Un volatile à l’œil malicieux que les scientifiques appellent communément « le PSG qui s’est décidé à jouer au football » . Dans un ultime match de poules de Ligue des champions sans enjeu face à Bruges, ce drôle d’oiseau nous a fait le bonheur de sa présence, fut-ce pour seulement une période, permettant aux Parisiens de finir sur une bonne note (4-1) une campagne européenne pas toujours brillante.
Un Mbappé irrésistible, un Messi comme à la maison
À vrai dire, dans la prestation collective enfin aboutie du PSG, un joueur a particulièrement touché le ciel, et c’est sans surprise Kylian Mbappé. Au bout de 7 minutes, alors qu’il est devenu le plus jeune joueur à atteindre les 30 buts en Ligue des champions, il rappelle à tout le monde à quel point il est sans débat possible le meilleur joueur de cette équipe, et à quel point son départ ferait mal. Soixante-dix secondes au chronomètre, une combinaison avec Nuno Mendes côté gauche aboutit à une frappe du Portugais, qui est repoussée par Mignolet dans les pieds de Mbappé, qui ajuste avec énormément d’adresse (1-0, 2e). À peine le temps de souffler et d’essuyer une première offensive belge que le Français récidive, à la passe cette fois avec Wijnaldum puis Di María, qui délivre un délice de ballon piqué pour Mbappé, qui reprend d’une volée foudroyante (2-0, 7e).
Avec un Mbappé de gala, Paris joue un football rapide, intense, séduisant. Les pressings sont faits avec sérieux et hargne et, si cela laisse des espaces à quelques occasions côté Bruges (5 tirs, 3 cadrés), dont une belle frappe bien arrêtée par Donnarumma à la demi-heure de jeu, ce match est un enchaînement de combinaisons et de situations parisiennes. Gueye aurait pu marquer un but d’anthologie, si sa tentative acrobatique avait trouvé le cadre (16e). Après deux face-à-face manqués devant Mignolet, Leo Messi alourdit finalement la marque : travail monumental de Mbappé, encore lui, qui sort une accélération monstre côté gauche avant de servir la Pulga dans l’axe. L’Argentin n’a plus qu’à se remettre sur son pied gauche et à enrouler (3-0, 38e). À la pause, ce si séduisant Bruges du match aller prend l’eau face à un Paris enfin maître de son sujet.
Après la pause, un Paris bien moins canon
En début de second acte, Paris lève le pied, et les Brugeois vont amorcer un début de révolte. Après la sortie sur blessure de Mendes, Paris va encaisser une salve d’occasions, dont une frappe puissante de Noa Lang sur laquelle Donnarumma est une nouvelle fois impeccable (54e). Entre la reprise et la 65e minute, les Belges vont tirer cinq fois au but, les Parisiens aucune. Et c’est logiquement qu’ils finiront par réduire la marque : bien servi côté droit par Lang, qui s’est une nouvelle fois incrusté tout en vitesse dans la défense rouge et bleu, Mats Rits dépose un ballon en finesse petit filet gauche, hors de portée cette fois-ci de Donnarumma (3-1, 69e).
Ce but aura eu le mérite de réveiller Mbappé, qui aurait pu inscrire son triplé sur une belle frappe enroulée aux 20 mètres (69e). Triplé qu’il aurait pu s’offrir également sur un penalty, qu’il a laissé, grand seigneur, à un Messi qui l’avait obtenu et qui l’a transformé, pour inscrire son doublé et redonner trois buts d’avance à Paris (4-1, 76e). Suffisant pour le PSG, qui se contentait déjà allègrement du 3-1, mais qui a au moins eu le mérite de montrer, même avec intermittence, l’un de ses meilleurs visages de la saison. Une base solide sur laquelle s’appuyer en attendant de connaître son adversaire en huitièmes de finale, qui pourrait bien être d’une tout autre envergure. En espérant que l’on reverra quand même ce bel oiseau parisien avant l’arrivée des beaux jours.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Alexandre Aflalo, au Parc des Princes