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Paris se place, Rennes à sa place…
Vainqueur à Old Trafford (0-2), un Paris VIP file vers les quarts de C1. Rennes, tenu en échec à domicile par le Betis Séville en C3 (3-3), est condamné à l’exploit au retour.
PSG : à jamais les premiers !
Le Manchester United de Solskjær, c’est avant tout, devant, la prise de profondeur rapide de ses trois flèches Lingard, Martial et Rashford. Les passes au laser de Paul Pogba en rampe de lancement du trio offensif sont devenues l’arme fatale de Manchester : but de Lukaku face à Bournemouth (4-1) et buts de Rashford à Tottenham (0-1) et à Leicester (0-1). Conclusion : à Old Trafford, Marquinhos positionné en milieu marquerait Paulo de près et les trois flèches seraient privées de munitions. Ça a pris une mi-temps pour Paris, histoire de roder un 4-4-2 expérimental en l’absence de Neymar et de Cavani. Pogba neutralisé par Marqui, un grand Verratti pouvait animer un bloc parisien souverain au milieu et bien installé dans la moitié adverse. Deuxième enjeu majeur : éteindre l’intensité très Premier League de Manchester. Et c’est Paris qui a su imprimer son tempo par une possession supérieure alternant les phases lentes, qui « énervent » les clubs anglais speedés quand le ballon leur échappe (rouge pour Pogba à la 89e), et les projections soudaines qui suivent ces préparations lentes.
Illustration avec le deuxième but inscrit en neuf passes de la droite vers la gauche par Mbappé à la 60e. Manchester, déjà mené par un but sur corner de Kimpembe (0-1, 53e), était à la rue dans toutes les zones, désorganisé… Paris aurait pu corser l’addition par Di María, Alves (volée aux 16 mètres) et par Mbappé (63e). Buffon n’a quasiment jamais été inquiété, preuve finale que Paris a su s’imposer devant, derrière et au milieu. On savait que sans Neymar et Cavani le PSG était quand même capable de produire du jeu et de bien défendre, mais pas avec une telle solidarité. Car c’est « tous ensemble » que l’équipe a gagné. La qualification parisienne dessinerait un bilan plus que positif dans l’affrontement franco-anglais avec cette première victoire tricolore à Old Trafford. L’OL et le PSG auraient donc globalement dominé trois clubs anglais (Liverpool, Manchester City et MU). Pas si mal !
Mais qu’a fait Rennes au bon Dieu ?
Un peu d’humour juif… Toutes les semaines, Moshé va à la synagogue et se lamente au Ciel en reprochant à Dieu de ne jamais le faire gagner au loto. Jusqu’au jour où la voix colérique du Tout-Puissant s’abat sur le pauvre loser : « Moshé ! Je veux bien te faire gagner au loto… MAIS JOUE ! » Pareil pour Rennes contre le Betis : vingt premières minutes emballantes ponctuées d’un but de Hunou à la 2e (1-0), puis d’un CSC de Garcia (10e). Les dieux du foot sont bretons. Les Rennais font le taf avec un bloc homogène juste derrière la ligne médiane, plus Hunou et Ben Arfa qui enrayent dans l’axe la première relance décisive des Sévillans vers le cœur du jeu. Sauf que… La machine blanc et vert accentue sa fameuse possession. Rennes recule, et sur une perte axiale bête, Lo Celso trompe Koubek (2-1, 32e). Entre-temps, le coach Quique Setien a fait entrer à la place du défenseur Junior Firpo, blessé, le jeune surdoué mexicain Diego Lainez, un milieu offensif. Un choix tactique audacieux qui reflète une mentalité conquérante… La bienveillance divine accordera un penalty un peu limite que Ben Arfa transforme dans les longs arrêts de jeu de la première période (3-1, 45e+3).
La seconde mi-temps aurait dû être pour Rennes : « Aide-toi, le Ciel t’aidera. » Tenter des choses et aller de l’avant. Que dalle ! La différence entre, en gros, le 7e de Liga et le 7e de L1, va éclater de façon aveuglante. Écart technique flagrant et possession sévillane de 75 %. Écart physique qui voit la fin du pressing des attaquants rennais cramés et la multiplication des déplacements incessants des Espagnols. Et enfin écart tactique accablant pour Rennes puisque le Betis règne au milieu avec William Carvalho et Sidnei qui orientent vers Lo Celso ou Lainez entre les lignes ! Après Canales sur le poteau (50e), Sidnei tout seul plantera de la tête sur un coup franc de Joaquín (3-2, 62e). Enfin, à la 90e, Lainez égalisera d’une volée du gauche sur un corner de Canales (3-3). Moralité ? D’un côté, un collectif sévillan bien huilé qui produit du football bien pensé et de l’autre, une équipe de L1 qui mise sur son bloc compact et surtout les exploits d’individualités. On attend les fulgurances d’un Ben Arfa hier soir trop brouillon (juste très bon sur le 1-0), de Sarr ou bien de Niang. Du possible en L1, mais qui devient de l’aléatoire en C3. Rennes aura du mal à passer ces 16es. Et pourtant, Dieu avait été bienveillant jusqu’au 3-1. Mais pour espérer gagner, il fallait aussi JOUER. Mais ça, la L1 ne sait pas bien faire.
Par Chérif Ghemmour