- Ligue 1
- J28
- PSG-Rennes (0-2)
Paris sans envie
Paris a encore perdu contre le Stade rennais, sans que ça ne soit vraiment une surprise. Les joueurs avaient mis tellement d'entrain pendant 90 minutes, qu'ils en ont contaminé leurs supporters, tout aussi apathiques au coup de sifflet final.
Qui aurait pu prédire que la saison du PSG allait finir ainsi ? Dans une ville de Paris à feu et à sang depuis jeudi dernier et une réforme des retraites passée en force, la passivité qui règne au Parc des Princes est déconcertante. Ce dimanche après-midi avait pourtant démarré avec quelques sifflets lors de l’annonce de la composition parisienne – pour Lionel Messi surtout, pour Christophe Galtier un peu. L’entraîneur parisien est globalement épargné par les supporters, bien qu’il ait choisi d’aligner une composition en 5-3-2, en n’ayant qu’un seul défenseur central de valide : El Chadaille Bitshiabu, 17 ans et deux titularisations en Ligue 1 au compteur. À ses côtés Juan Bernat, latéral gauche de formation envoyé s’exiler à droite de la défense à trois, poste qu’il n’a occupé qu’une seule fois auparavant : en Coupe de la Ligue face à l’En Avant de Guingamp en 2019, dans une défaite 2-1.
Des jeunes au dos bien large
Mais au coup de sifflet final, il est pourtant difficile de pointer du doigt un joueur plus qu’un autre. Kylian Mbappé et ses trois petites occasions qui n’ont pas effrayé Steve Mandanda ? Lionel Messi, qui comme depuis son retour de Mondial, se contente de cadrer ses frappes ? Si les titulaires n’ont pas été au niveau, les remplaçants n’ont rien fait non plus pour les bousculer. Et personne dans le stade n’a semblé outré. Alors oui, les supporters, en tout cas le noyau dur d’Auteuil, ont chanté tout le long, allant même jusqu’à vanner les touristes qui viennent au Parc pour prendre des photos en brandissant un QR code que personne ne réussira à scanner. Mais alors que Rennes, pourtant pas flamboyant, enchaîne les occasions en seconde période, le seul chant vindicatif descendant des tribunes vise des supporters rennais absents, interdits de parcage à cause d’un derby breton trop animé.
À l’image de ses supporters, le PSG aussi tape à côté. À la pause, Pembélé, blessé, doit laisser sa place. Au lieu de repasser à deux derrière, Galtier décide de faire entrer Zaïre-Emery en piston droit, et deux minutes plus tard, Kalimuendo inscrit le but du break sur une mauvaise relance de Juan Bernat, trop orienté à gauche pour voir le jeune milieu sur sa droite. Plus investi dans le respect de l’institution que n’importe quel joueur parisien ce dimanche soir, l’ancien Titi choisit de ne pas célébrer son but, qui va pourtant faire très mal dans l’esprit de ses adversaires si l’on en croit Galtier. « Mais quand vous êtes menés 2-0 face à Rennes, il y a un peu de résignation », clame le coach parisien.
« Pardon aux supporters »
En plein déni de réalité, il assure ne pas avoir vu le même match que le parterre de journalistes présents en conférence de presse, le relançant constamment sur le manque d’engagement. « J’ai du mal à vous rejoindre sur le fait que les joueurs n’ont pas tout donné. Ils ont donné ce qu’ils avaient dans les jambes, assure-t-il après avoir énuméré toutes les occasions que s’est procurées le PSG et les nombreux arrêts de Steve Mandanda. Mettez-vous à la place des joueurs qui voient huit absents avant de démarrer le match et des jeunes avec qui ils n’ont joué que deux-trois fois à l’entraînement. » Les pauvres anciens qui doivent composer avec un groupe restreint, ce qu’avait lui-même voulu l’ancien entraîneur de Nice à son arrivée, pour garantir du temps de jeu aux jeunes pousses du centre de formation.
Un peu plus courageux que son boss, Vitinha est lui venu s’excuser au micro de Canal+ en fin de match, après être allé saluer le peu de supporters restants avec Kylian Mbappé, Warren Zaïre-Emery, Danilo et Hugo Ekitike : « Nous avons fait un très mauvais match, il y a peu de choses à dire. Pardon aux supporters, qui sont toujours là. Ce n’est pas une performance qui nous ressemble, nous sommes très tristes. Jamais nous n’aurions pu imaginer cela, les supporters ne méritent pas ça. On ne va pas abandonner. On va penser à ce qu’il faut améliorer pendant la trêve. » Comme d’habitude, le PSG devra travailler sans ses stars, les mêmes qui sont pourtant épargnées à chaque débrief. Et Lionel Messi, sifflé alors qu’il s’empressait de rentrer aux vestiaires, a de toute façon bien plus intéressant qu’une fin de saison du PSG qui semble déjà terminée : deux amicaux face au Panama et à Curaçao en pleine nuit.
Par Anna Carreau, au Parc des Princes