- Ligue 1
- J17
- Sochaux/PSG
Paris, sans aucun Doubs?
Après sa victoire contre Auxerre la semaine dernière (3-2), le PSG se doit de confirmer contre Sochaux à Bonal. Un match loin d'être évident tant les Sochaliens sont passés maîtres dans l'art de scalper les gros.
L’an dernier, le déplacement francilien à Sochaux avait donné lieu au premier bordel de la saison. Giflé dans la chaleur aoûtienne par des Lionceaux en folie (3-1), Antoine Kombouaré s’était vu dans l’obligation de changer ses plans après la déroute des siens (intronisation d’Edel à la place de Coupet, arrivée d’Armand dans l’axe). Autant dire que les joueurs de la capitale se souviennent de leur dernier match à Bonal.
Une semaine après s’être un tantinet rassuré contre Auxerre, le PSG remet ça dans le Doubs. Mais comme rien n’est jamais simple au PSG, la semaine a été agitée. Entre les déclarations de Pastore dans notre mensuel, la rumeur Carlos Tevez, le cas Antoine Kombouaré et les bonnes performances des autres clubs français en Coupe d’Europe, le PSG est – encore et toujours – sous pression. On en oublierait presque son très bon classement (deuxième à trois points du leader) et les dix victoires en seize matches de championnat. Pour un club où règne l’indécision et l’obscurantisme en matière de communication, on a connu des situations sportives plus dramatiques.
Pour autant, le Qatari-SG aime se faire mal. Et ce, quotidiennement. Antoine Kombouaré, l’homme au CDD reconductible d’un jour sur l’autre, commence même à ironiser sur sa situation dans les médias. « C’est embêtant, car je suis toujours là alors que certains annoncent mon départ depuis sept mois. Mais ça ne me déconcentre pas dans mon travail. Dans le foot, il n’y a pas d’état d’âme. Je n’ai pas à étaler mes sentiments, c’est d’ordre privé« , balançait le Kanak sur francefootball.fr. Une manière de faire taire les sceptiques et de regarder droit devant. Justement, droit devant c’est Sochaux-PSG. Et les Lionceaux ne sont plus la formidable machine à faire rêver de l’an dernier. Modestes treizièmes du championnat, les Sochaliens ont même eu droit à leur lot de bordel interne (Anin, Maïga, méforme de Martin, blessures de Perquis…). Dans le meilleur des mondes, une victoire du PSG est donc envisageable et même souhaitée.
Menez chaud sa mère
Pour ce faire, AK-47 compte sur son trappeur Jérémy Menez. Un mec qui connaît bien la maison sochalienne pour y avoir reçu son premier permis de chasse. A l’époque, la gâchette était le plus jeune braconnier de France. Actuellement, l’international français a bien réglé la mire. Il confesse même être chaud bouillant dans les colonnes du Parisien (« De toute ma carrière, je suis dans ma saison la plus efficace » – 3 buts et 5 passes décisives, NDLR). Une forme olympique – à l’instar de Nenê – qui compense le trou d’air traversé par Javier Pastore et Kevin Gameiro. Les observateurs se demandent quand ces deux-là retrouveront leur forme du début de saison. On ne va pas se mentir, le plus tôt sera le mieux. Notamment pour Antoine Kombouaré qui devra une nouvelle fois composer avec les blessures.
Matuidi s’est pété contre Auxerre et ne rejouera qu’en 2012, Chantôme est absent (bizarrement, la mauvaise passe francilienne a coïncidé avec son passage à l’infirmerie), tout comme Hoarau, blessé de longue date. C’est donc le duo Sissoko-Bodmer qui officiera au milieu de terrain. Ce n’est pas un choix voulu, il n’y a que ça en stock.
Quant au back four, le retour de Lugano dans le groupe est anecdotique. L’Uruguayen devrait commencer sur le banc, et Bisevac semble bien parti pour épauler Sakho dans l’axe. Armand giclant Tiéné sur le banc également. Rien de révolutionnaire, donc. C’est avant tout défensivement que le PSG doit se rassurer. Montrer les muscles et ne pas se faire marcher dessus. En gros, ne pas rééditer le triste spectacle du Vélodrome (0-3). Sauf qu’en face, Sochaux a la bonne idée de se sortir les doigts contre les gros (victoire contre Lyon, nul à Marseille). Notamment pour les deux funambules Martin et Boudebouz. Quand on sait que le premier est originaire de Paname et que le second plaît aux Qataris, ça fait deux (très) bonnes raisons de se montrer face caméra. Et ça, Antoine Kombouaré aimerait s’en passer. Déjà qu’il doit lutter contre ses propres dirigeants…
Une chose est certaine, une victoire du PSG conforterait la thèse selon laquelle la machine est bien relancée. Une défaite (re)plongerait le club dans une semaine pesante et propice aux rumeurs avant les réceptions de Bilbao puis de Lille. Une de plus. Ça en deviendrait presque routinier.
Par Mathieu Faure