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Paris Saint-Germain : Simons, l’autre Xavi
Alors que tous les yeux du Barça sont rivés sur Neymar, le PSG en a profité pour voler un jeune prodige de la Masia : Xavi Simons. Âgé de 16 ans, le milieu de terrain néerlandais a signé son premier contrat professionnel dans le club de la capitale où il va devoir prouver que son statut d'enfant-roi est mérité.
C’est l’histoire d’un gamin programmé pour le Barça. Comment en être autrement lorsque l’on est néerlandais, qu’on a la même coupe de cheveux que Carles Puyol et le même prénom que Xavi Hernández. Xavi, un prénom donné par le paternel – ancien footballeur professionnel passé par NAC Breda ou Willem II –, en hommage à l’international espagnol qui, à 23 ans, brillait déjà dans l’entrejeu des Catalans au moment de la naissance du bambin. Sauf que Xavi Simons n’a visiblement pas pris seulement le prénom de son aîné, mais aussi un peu de son talent footballistique. Résultat, le Barça a voulu croire en la belle histoire en faisant débarquer en Catalogne le jeune prodige de 7 ans. Débutent alors neuf années d’amour, de brassard de capitaine, de titres chez les jeunes, de dribbles chaloupés, de passes laser et de frissons. Sauf que parfois, les histoires programmées déraillent de manière inexplicable. Et alors que les supporters du Barça attendaient de voir le Xavi 2.0 porter la tunique blaugrana chez les pros, Simons a pris tout le monde de court en allant signer son premier contrat professionnel… au Paris Saint-Germain. Un beau pied de nez alors que les rumeurs autour du retour de Neymar au Barça n’en finissent pas d’alimenter les tabloïds.
Souviens-toi Cesc Fàbregas
En voyant Xavi Simons quitter le club à 16 ans, les supporters du Barça ont, forcément, repensé au cas Cesc Fàbregas. C’est au même âge que l’international espagnol avait dit « adios » à la Masia pour aller signer son premier contrat professionnel à Arsenal. Une bien belle idée puisque l’actuel milieu de l’AS Monaco aura régalé chez les Gunners avant d’accomplir son rêve en revenant au bercail à 27 ans. L’avenir nous dira si Xavi Simons reviendra en Catalogne en 2030. En attendant, les dirigeants barcelonais peuvent avoir un peu moins de regrets qu’en 2003. À l’époque, Cesc Fàbregas avait quitté la Catalogne, car il ne s’était pas senti apprécié à sa juste valeur : « Arsenal est venu pour moi, mais à Barcelone, je n’étais qu’un parmi d’autres. »
Mon agent s’appelle Mino Raiola
Seize ans plus tard, le Barça a tout fait pour garder Xavi Simons. Le Mundo Deportivo parle d’un salaire annuel de 200 000 euros, avec un bonus à la clé lorsqu’il fait ses débuts en équipe réserve. Une somme qui reste toutefois trois fois inférieure à celle offerte à son concurrent du même âge au milieu de terrain Ilaix Moriba. Sauf que Xavi Simons n’est pas habitué à avoir moins que les autres et d’être relégué au second plan. Et ce n’est pas son agent Mino Raiola qui va l’aider à changer. Comment pourrait-il en être autrement alors que Xavi Simons est déjà une bête médiatique à 16 ans. Que ce soit sur les réseaux sociaux – où son compte Instagram compte 1,7 million d’abonnés (soit plus que Thomas Meunier ou Alphonse Areola) – ou au niveau du merchandising, Nike en ayant déjà fait son égérie depuis plusieurs années avec son propre logo qui reprend ses initiales à l’image de Tiger Woods ou de Neymar.
Instagram dans le sang
Et si finalement Xavi Simons n’était qu’un produit marketing ? Ce n’est en tout cas pas l’avis de Gerard López, ancien entraîneur de la réserve du Barça, qui s’est exprimé pour Le Parisien : « De temps à autre, à la Masía, je regardais les entraînements et je voyais qu’il était différent. C’est un milieu de terrain complet, capable de jouer à la même position que Busquets ou Xavi. Il a la vision du jeu et surtout, c’est un leader de son équipe. Il ordonnait le jeu de ses partenaires et ça, c’est inné : tu l’as ou tu ne l’as pas. Xavi Simons l’a. »
Seul l’avenir dira s’il est le nouveau Cesc Fàbregas ou le futur Ibrahim Afellay. Quoi qu’il en soit, cela semble être une bonne pioche pour le PSG qui récupère un potentiel futur crack à moindre frais. Et qui, en prime, peut offrir des regrets éternels au Barça. En attendant, Xavi Simons va pouvoir profiter de son séjour à Paris pour continuer à alimenter son compte Instagram à coups de photos avec son pote Kays Ruiz, d’un an son aîné et lui aussi passé par la Masia. Mais aussi régaler sur le terrain avec les U19 de Stéphane Roche, où il va devoir prouver qu’il est bien plus qu’un produit marketing.
Par Steven Oliveira