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Paris : Rendez-vous en terre inconnue
À l'heure de reprendre le chemin des terrains, ce mercredi face à Strasbourg (21h), le Paris Saint-Germain se sait face à un défi inédit : relancer la machine après une Coupe du monde faite de fortunes diverses pour ses ouailles. Lors des prochaines semaines, le club de la capitale va devoir jouer à l'équilibriste, entre objectifs sportifs élevés et risque de voir certains se brûler les ailes.
L’image de Kylian Mbappé, tout sourire, de retour au Camp des Loges 72h à peine après avoir planté un triplé en finale de Coupe du monde, avait de quoi interroger. La déception pas encore digérée, le n°7 parisien ne risque-t-il pas de se blesser à vouloir reprendre trop vite ? Est-ce la meilleure option pour carburer à plein régime dans quelques semaines, au moment d’aller ferrailler avec le Bayern Munich en Ligue des champions ? Moins mis en avant, Achraf Hakimi a également repris l’entraînement très vite après l’ultime revers face à la Croatie, et seul Lionel Messi – dont le retour est attendu pour le 2 ou le 3 janvier – manque encore à l’appel. Un résumé de l’équation que vont devoir résoudre les Rouge et Bleu dans les temps qui viennent.
Retours de flamme
Dans la foulée du dernier match avant le grand départ pour Doha, Christophe Galtier avait annoncé la couleur : les joueurs auraient droit à dix jours de coupure à compter de leur élimination. De courtes vacances dont ont profité les huit joueurs du club éliminés avant le dernier carré. Partout en Europe, chaque écurie va désormais devoir faire avec cette réalité inédite et gérer à sa manière. Avec onze mondialistes, dont au moins sept titulaires indiscutables, Paris reste l’équipe la plus concernée de l’Hexagone. Pour préparer au mieux l’échéance, Galtier n’a eu de cesse d’échanger avec les joueurs pendant le tournoi. « J’ai échangé avec eux de manière individualisée, révélait ce mardi en conférence de presse celui qui était notamment présent en tribunes lors de France-Australie. J’ai souvent envoyé des messages de soutien pour ceux qui ont été éliminés tôt et des messages d’encouragement pour ceux qui ont été loin. Nos staffs performance et médical ont aussi beaucoup échangé avec eux. »
À l’arrivée, ils seront neuf sur les onze concernés à figurer dans le groupe face à Strasbourg. « Concernant Vitinha, Neymar, Marquinhos, Soler et Sarabia, ils ont eu dix à douze jours de coupure et sont rentrés à l’heure, poursuit Galtier. On a fait en sorte de gérer cas par cas. Pour les joueurs qui sont allés plus loin, on a fait un suivi individualisé, notamment pour Hakimi. Il a souhaité nous rejoindre très tôt. Tout comme Kylian, qui a souhaité nous rejoindre assez rapidement. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas un moment où ils ne devront pas récupérer, pas seulement sur un plan physique, mais aussi mental. » Un aspect psychologique qui aura forcément son importance, notamment pour le meilleur buteur du Mondial, qui a vu la compétition sur laquelle il a « basé sa saison » lui filer entre les doigts aux tirs au but. « Il n’y a pas meilleur remède que de revenir dans son club, il y a une très bonne ambiance et un très bon état d’esprit au niveau du travail, démine encore le technicien, attentionné. Tout le monde est très disponible sur le plan mental et tout le monde prend beaucoup de plaisir à travailler ensemble. »
Rendez-vous le 14 février
Au-delà de la réception des Alsaciens, c’est l’ensemble du mois de janvier que Paris pourrait passer à marcher sur des œufs. Avec six matchs potentiels en cas de qualification en seizièmes de finale de la Coupe de France, les hommes de la capitale devront slalomer entre ambitions sportives – et notamment un déplacement chez leur dauphin, Lens, dès dimanche – et nécessité de monter en puissance sans se griller. Christophe Galtier et son staff devront gérer les temps de jeu au millimètre. « La démarche est collective et la volonté d’Hakimi et Mbappé était de revenir rapidement. On n’a pas de raison de se priver des deux joueurs s’ils se sentent bien physiquement et mentalement. On a une réflexion pour trouver les bonnes périodes où ils pourront décompresser et aérer leur calendrier », dit-il encore, pas inquiet de les voir revenir aux affaires si vite.
Si Nuno Mendes et Danilo, déjà de retour, sont rentrés blessés de leur escapade en plein désert, l’objectif va désormais être d’éviter un carnage. « Le fait d’aller au Qatar, c’est plutôt une bonne chose pour tous les joueurs qui jouent en Europe, ce sera bien meilleur d’un point de vue musculaire, estimait Alexandre Marles, ancien préparateur physique de l’équipe de France, avant le tournoi. En revanche, le retour va être compliqué : vous allez revenir fin décembre avec des terrains gelés, il va faire deux degrés… On peut s’attendre à une hécatombe. » Entre choc thermique négatif et calendrier infernal depuis de longs mois déjà, ce sont bien les clubs qui risquent désormais de payer les pots cassés de ce Mondial en pleine saison. Au pied de la tour Eiffel, tout le monde retient déjà son souffle.
Par Tom Binet