- France
- Ligue 1
- 7e journée
- Caen/PSG (0-2)
Paris remet les cannes
On l'attendait depuis le début de saison : la première victoire du PSG hors de ses bases. Emmenés par un Lucas bien en jambes et un Marquinhos impeccable, les Parisiens sont venus à bout de Normands accrocheurs, qui n'ont toujours pas glané le moindre point à la maison.
Lucas (19′), Marquinhos (55′) pour PSG.
Jérémy Ménez devrait prendre la parole plus souvent. En critiquant l’exceptionnelle « cote » dont jouit le Brésilien au sein du club parisien compte tenu de son rendement statistique, à ses yeux bien insuffisant au regard des millions qu’il a coûtés, le Milanais a semble-t-il piqué son ancien coéquipier. L’ancien joueur de Flamengo a peut-être livré sa prestation la plus aboutie sous le maillot parisien, du moins pendant les 45 premières minutes. Des jambes, de la disponibilité et peu de déchets. Chose rare, il a évolué comme un véritable rongeur de ligne, sans s’entêter dans ses dribbles, certes toujours brillants, mais également stéréotypés vers l’intérieur. Encore plus rare, il a ponctué sa prestation de haute volée par un but. Et quel but : un contrôle de balle « agressif » aux abords des dix-huit mètres (et de la dix-huitième minute), un double contact devant Jean Calvé et une finition de mec vénère, du pied gauche, qui transperce Vercoutre. Peu avant la pause, il faudra un même arrêt de grand standing du portier normand pour l’empêcher d’inscrire un doublé, suite à un numéro d’équilibriste.
Marquinhos, le prétendant
De quoi montrer la voie à une équipe dépourvue de Thiago Silva, Marco Verratti et Zlatan Ibrahimović, mais aussi de Lavezzi avant même le quart d’heure de jeu, blessé à la cuisse à la suite d’une… talonnade. Le couloir gauche étant dévolu par la suite au jeune Bahebeck, le jeu parisien a logiquement penché à droite en première période. Sans ses stars, le PSG a donc dû se trouver des leaders de substitution pour aller chercher sa première victoire à l’extérieur de la saison. Lucas, on l’a dit, fut l’un de ceux-là. Marquinhos aussi. Pendant que le marquage de David Luiz est toujours aussi laxiste que Christiane Taubira, ce qui a failli coûter cher aux Parisiens sur une tête à bout portant de Duhamel au retour des vestiaires, l’ancien Brésilien de la Roma a de nouveau confirmé l’impression laissée depuis quelques semaines : de match en match, il progresse et offre des garanties qui en font bel et bien un postulant pour une place en charnière centrale, une fois que Thiago Silva sera revenu, et non une simple rustine. Devant le manque de réussite de Cavani face au but, il a tout de même une fois de plus joué au mec qui dépanne, en offrant le fameux but du KO aux siens, au cœur du temps fort caennais, de la tête sur corner. Celui-là même qui, faute d’avoir été inscrit, a coûté six points au PSG sur ses trois derniers matchs.
Face à un adversaire aux couleurs du Barça, mais au style de jeu radicalement différent (les Normands sont plus dans la frappe de loin bien appuyée, ce qui a permis de rassurer sur l’état de forme de Sirigu, lui aussi critiqué après le nul à Amsterdam), les hommes de Blanc se sont remis dans le droit chemin à une semaine d’affronter l’ogre catalan. Pas de quoi bomber le torse pour autant. On ne saurait trop conseiller à Jérémy Ménez de livrer un pronostic la veille du match.
Par Marc Hervez