- France
- Ligue 1
- Ce qu'il faut retenir de la 30e journée
Paris pousse Lyon et monte sur le trône
Lyon qui perd à la surprise générale contre Nice, Marseille qui tient le rythme face à Lens, et Paris signe la bonne opération du week-end en s'installant en haut de la Ligue 1. Monaco et Sainté continuent de s'accrocher, Toulouse revoit la lumière, tandis que trois 0-0 viennent plomber l'ambiance.
Le gagnant du week-end
S’il y a bien une journée où on ne s’attendait pas à un tel scénario, c’était bien celle-ci. Et pourtant… Sur sa pelouse, face à Nice, Lyon a perdu. Et avec la manière. Rapidement menés par une bicyclette de Carlos Eduardo, les Lyonnais ont cru voir leur horizon s’éclaircir quand Palun a été exclu, et que Gonalons a égalisé sur penalty. Pourtant, jamais les joueurs d’Hubert Fournier n’ont semblé être capable de prendre l’ascendant sur un bloc niçois solide et solidaire. La faute, peut-être, à cette sortie improbable de Gourcuff, blessé, et qui a quitté la pelouse sans demander son reste. La faute, aussi, à une équipe très jeune, peu expérimentée, et qui n’a pas forcément les épaules pour aller au bout. Du coup, ce sont les vieux du PSG, Thiago Silva, Thiago Motta, Maxwell, et surtout Ibrahimović, qui montent sur le trône de la Ligue 1. Face à Lorient, le Suédois a répondu à toutes les critiques qui lui étaient adressées, à sa manière. Un triplé pour emmener Laurent Blanc tout en haut du championnat, pour la première fois de la saison. Pour ne plus la lâcher ? Avec un calendrier à 4 compétitions et l’accumulation des matchs, Paris devra faire des choix. Avec un choc face à Marseille qui s’annonce de haute volée, le PSG est désormais maître de son destin. Aux Parisiens d’abattre les bonnes cartes.
Vous avez raté Bastia-Guingamp et grand bien vous en a pris
Il faut dire qu’à moins de vraiment le vouloir, assister à la rencontre entre Bastia et Guingamp relevait vraiment du miracle. Sanctionné par la LFP, le club de l’Île de Beauté s’est vu privé de son stade et forcé à la délocalisation. Sans Furiani, les Corses ont dû trouver une solution de secours. Celle-ci s’appelait Parsemain, à Fos-sur-Mer. À huis clos, sans leurs supporters, les hommes de Printant étaient également privés de bon nombre de titulaires. Du coup, la rencontre face à Guingamp a sonné creux. Peu de jeu, peu de passion, peu d’intensité, et en plus, beaucoup de pluie. Un match à oublier, et ça tombe bien, personne ne l’a vu.
L’analyse définitive
« J’y croyais avant, et j’y crois encore plus maintenant. Avec la foi qu’ils ont montré sur le terrain, on pourra aller loin. » Ces mots sont signés Dominique Arribagé, et témoigne de la confiance du nouveau coach de Toulouse. Vainqueur de son premier match sur le banc d’une équipe de L1, le néo-entraîneur savoure. Opposés à Bordeaux pour la quatrième fois de la saison, les Toulousains ont enfin vaincu le signe indien. Une victoire 2-1 au courage, car les Violets, pourtant rejoints au score, ont trouvé la force mentale de reprendre à nouveau l’avantage. Et puis bon, réussir à gagner quand une tribune latérale entière est fermée, et qu’Ali Ahamada essaie tant bien que mal d’offrir des buts à ses adversaires, c’est un petit exploit en soi. Le buteur victorieux, Kana-Biyik, ne s’y trompe pas : « C’est impossible qu’on aille en deuxième division. » La chance du non-relégué ?
La polémique de la machine à café
« Il est sans doute blessé, s’il est sorti. J’espère qu’il est blessé. » Il y a clairement de l’eau dans le gaz à Lyon. Et comme souvent, Yoann Gourcuff est au cœur des discussions. Il faut dire que cette fois, il est difficile de prendre la défense du Breton. Alors que Lyon commence à peine sa seconde période face à Nice, le milieu de terrain lyonnais semble se plaindre du mollet, puis sort du terrain, sans demander son reste, comme ça, parce qu’il en a envie. Un geste qui a pris tout le monde à contre-pied, y compris son coach, Hubert Fournier. Alors que nombreux sont encore ceux qui croient en Gourcuff, cette fois, aucune explication rationnelle ne semble venir plaider en faveur du joueur. Quand bien même il serait effectivement touché, on n’abandonne pas ainsi ses coéquipiers, encore moins quand ceux-ci sont menés et doivent cravacher pour revenir au score. Si Jean-Michel Aulas appelle à la tolérance avec le milieu des Gones, cette fois, on voit mal ce qui peut sauver Gourcuff. Gone Boy.
Le top 5
Max-Alain Gradel (ASSE) : Max-Alain claque un doublé, offre la victoire à son équipe, permet aux siens de rester dans le bon wagon, et atteint la barre des 10 buts en championnat. Ce week-end, l’Ivoirien avait tout vu.
Anthony Martial (AS Monaco) : Il lui avait fallu 37 matchs en Ligue 1 pour marquer 3 buts, il en a planté 4 sur ses 3 dernières rencontres. Martial, l’art de progresser.
Zlatan Ibrahimović (PSG) : Conspué par la moitié de la France, excusé par d’autres, soutenu par son pays, Ibra a compris comment répondre : sur le terrain, en plantant un triplé. Et faire coin coin avec les mains.
Clarck Nsikulu (ETG) : Alors qu’Évian galérait pour ne pas perdre contre Montpellier, Nsikulu a enfilé son costume de sauveur pour offrir les trois points à Dupraz. Clarck Kent.
Dimitri Payet (OM) : Un match de haute volée pour lui. Lorsqu’il joue à ce niveau-là, rien ne peut résister à l’OM. Cap de rééditer une telle performance face au PSG ?
Ils ont dit
« Dans notre situation, c’est insuffisant. Je ne suis pas abattu. Mais il va falloir lutter jusqu’au bout, parce que les différences se réduisent. » Le Caen version Barcelone du début de l’année manque à Patrice Garande.
« On leur a fait des cadeaux, on fait des erreurs de gamins. Tu le payes cash face à des équipes comme ça. Il faut être honnête, c’est toujours pareil depuis le début de la saison, c’est pour ça qu’on est 15es, et on va jouer le maintien jusqu’au bout. Quand on a la chance d’égaliser au Parc… On a la chance de faire un match nul et on fait des erreurs de gamins. Depuis le début de l’année, je le dis ! C’est ça le problème quand on fait venir des joueurs de Ligue 2. » Jordan Ayew en mode sniper contre ses coéquipiers, bonne ambiance à Lorient.
« Renoncer, dans le sport, c’est pas tolérable. Si je sentais que le groupe avait lâché, et qu’il lâchait, je m’en irais en disant on va pas se sauver… Mais ils ne lâchent pas. » À 11 points du premier non-relégable, Metz et Cartier sont peut-être lâchés au classement, mais dans les têtes, pas encore. On s’en contentera.
« Entraîneur, c’est plutôt mon deuxième, troisième métier. » Vu le nouveau match indigent de Rennes, on aurait presque envie de croire Montanier.
« Ce soir, il n’y avait vraiment rien pour le football. » S’il a perdu son stade, Ghislain Printant n’a pas perdu sa lucidité. C’est déjà ça.
La stat inutile
7. Sur les 7 derniers matchs de Ligue 1 ratés par Lacazette, Lyon ne s’est jamais imposé. Qui a osé parlé de Lacazette dépendance ?
⇒ Résultats et classement de L1
Par Pierre-Valentin Lefort