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Paris, plus c’est gros, plus ça coince ?

Par Clément Gavard, au Parc des Princes
4 minutes
Paris, plus c’est gros, plus ça coince ?

Ce dimanche soir, le PSG a gagné, mais n'a pas totalement convaincu, loin de là. Face à un très bon OL et quatre jours après son match médiocre en Ligue des champions à Bruges, la bande de Pochettino a rappelé les difficultés qu'elle pouvait éprouver dans le jeu dès qu'un adversaire plus fort que la moyenne se présentait. Ce Paris-là devrait pourtant briller dans ce genre de soirée.

La dernière image n’est pas toujours la bonne, surtout dans un match de football. Il restera pourtant de ce PSG-Lyon cette explosion du Parc des Princes sur les coups de 22h34 quand Mauro Icardi, entré en jeu dix minutes plus tôt, a offert un succès aussi précieux qu’inespéré d’un coup de casque bien placé dans le temps additionnel. Il restera donc ce bruit, ce vacarme, et cette joie collective au coup de sifflet final, Neymar étant même d’humeur à prolonger un peu la fête en se rendant devant le virage Auteuil. Il restera évidemment le résultat, ces trois points, et le sans-faute comptable du Paris Saint-Germain depuis le début de saison (18 points sur 18). Le tableau d’ensemble, lui, est légèrement différent. Ce dimanche soir, le vice-champion de France a confirmé ses difficultés dès que l’adversité montait d’un cran, quatre jours après une prestation décevante pour son entrée en lice en Ligue des champions face à Bruges. Après un mercato estival XXL, c’est pourtant dans ces grands rendez-vous (en attendant les très grands de février, mars ou avril) que l’on s’attend à voir un PSG séduisant, convaincant et maître du jeu.

Même plus peur

La différence de niveau entre Paris et Lyon n’a pas été souvent évidente au Parc des Princes. Évidemment, les copains de Neymar ont eu des temps forts, notamment en fin de première période, où quelques mouvements bien sentis auraient pu déboucher sur le premier but de Lionel Messi ou tout simplement une ouverture du score parisienne. Reste que la supériorité technique (a priori) des gars de la capitale n’a pas empêché l’OL de dérouler un plan collectif très intéressant dans lequel chaque individualité a eu son rôle à jouer, à commencer par l’excellent Lucas Paquetá, qui a rappelé que le PSG aurait bien besoin d’un artiste de sa trempe dans l’entrejeu en l’absence de Marco Verratti. Alors, ce succès est-il plus inquiétant que rassurant ? Pas selon l’entraîneur Mauricio Pochettino, qui a préféré employer les mots « content », « satisfait » et « progression » par rapport à la rencontre face à Bruges dans l’auditorium du Parc des Princes. Son équipe a pourtant de nouveau affiché quelques lacunes contre une formation rhodanienne joueuse et cohérente. « On a essayé de presser haut », a assumé Peter Bosz après la rencontre, comme pour admettre que les Gones étaient montés dans la capitale sans complexe et sans avoir peur de l’ogre face à eux.

En attendant Manchester City

Il s’agissait du premier grand test de la saison pour le PSG, et il n’est qu’à moitié réussi. Le bon début de saison de la bande de Pochettino reposait jusqu’ici sur des victoires contre Clermont, Strasbourg, Brest, Reims et Troyes, soit des équipes taillées pour jouer le bas du tableau plus que le haut. Cette semaine aura eu le mérite de rappeler aux Parisiens qu’ils devront sensiblement élever leur niveau lors des futures grandes affiches. Depuis le coup d’envoi de l’exercice 2021-2022, Paris a montré quelques limites dès que le niveau s’élevait : contre Lille au Trophée des champions (avec une équipe certes très remaniée), contre Bruges en milieu de semaine, et donc face à l’OL ce soir.

« Je le disais déjà avant Bruges. Nous avons besoin de temps pour trouver les automatismes, pour créer des affinités, des mécanismes, expliquait le technicien parisien après le nul ramené de Belgique. Nous avons une équipe avec énormément de talent. Ça va favoriser ce type d’affinités. » Ne comptez pas sur lui pour donner des éclaircissements tactiques ou faire des commentaires sur le jeu, Pochettino préfère rester flou en alignant les poncifs. Le terrain, lui, parle : il faudra encore un peu de temps pour voir la MNM régner sur les défenses adverses, alors que le risque d’un équilibre fragile existe encore davantage quand l’adversaire est plus fort comme ce soir. Dans dix jours, au même endroit, Paris aura une occasion en or d’afficher une vraie amélioration en se frottant à Manchester City, le champion d’Angleterre qui lui avait donné une leçon l’an dernier en demies de C1. Et ce soir-là, il faudra plus qu’une dernière image.

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