- France – Ligue 1 – 24e journée – PSG/Caen (2-2)
Paris pleure sa Saint-Valentin
Alors qu'il menait 2-0, le PSG a perdu sur blessure Cabaye, Marquinhos, Aurier et Lucas, finissant le match à neuf, et concédant finalement le nul dans le temps additionnel (2-2). On ne peut plus cruel à quelques jours du match contre Chelsea.
Ibrahimović (3′), E. Lavezzi (39′) pour PSG , J. Adéoti (88′), H. Bazile (90′) pour Caen.
Le monde étant ce qu’il est, de nombreuses larmes sont versées à la Saint-Valentin. Malgré son statut de ville romantique devant l’éternel, Paris n’a pas échappé à la règle, le Parc des Princes ressemblant cet après-midi à un temple de cœurs brisés. Tout avait pourtant bien commencé : un but d’Ibra dès la première minute, Lavezzi qui double la marque juste avant la mi-temps. Sauf que les blessures se sont multipliées. Cabaye dans un premier temps, au bout d’un petit quart d’heure, puis Marquinhos à la mi-temps. Surtout, à la 70e minute, Aurier se pète à son tour, alors que Blanc vient d’effectuer son troisième et dernier changement. Paris est à dix, puis à neuf quelques minutes plus tard, les adducteurs de Lucas lâchant à leur tour. Ragaillardis face à une bête blessée, les Caennais se sont alors mis à jouer, inscrivant deux buts en toute fin de match pour arracher le nul. Sur son canapé, José Mourinho se réjouit de ne pas avoir joué ce week-end.
Deux buts pour, un blessé
Pour pouvoir gérer tranquillement, Paris devait rapidement ouvrir le score. Il n’aura fallu attendre qu’une minute et treize secondes. Au départ de l’action, Cabaye alerte d’une belle transversale Aurier, dont la qualité du contrôle permet un très bon centre. Au premier poteau, Ibrahimović coupe la trajectoire d’un chassé très aérien qui ne laisse aucune place à Vercoutre. Le Z peut enlever son maillot, musée Grévin style, même s’il prend un carton au passage, ce but est grandiose. Loin de se reposer sur ses acquis, le PSG continue à imprimer un rythme d’enfer, Cabaye mettant à deux reprises à contribution Vercoutre avec de grosses frappes, alors qu’Aurier est très actif dans son couloir. Paris joue haut, Paris joue vite, Paris joue bien. Malheureusement, le cow-boy Cabaye, très en jambe, s’arrête net à la quatorzième minute, sa cuisse l’ayant lâché, et quitte le terrain en larmes. C’est Rabiot qui prend sa place, Verratti passant devant la défense. Sauf que le BB Brune rate son entrée, ce qui permet à Caen de se créer sa première action. À l’entrée de la surface, Féret lui gratte le ballon dans les pieds, puis sert Sala, qui perd son duel avec un Sirigu venu à sa rencontre. Benezet tente ensuite sa chance, mais Verratti tacle pour contrer, et de frappes repoussées en frappes repoussées, Paris réussit à se dégager. Quoi qu’il en soit, le PSG a clairement baissé d’un ton, à mesure que le pressing caennais monte en intensité. Alors que la pluie commence à tomber, un nouveau joueur doit sortir en larmes du terrain, en la personne de Koita, remplacé par Bazile. De nouveau, la dynamique change de camp. Après avoir été tout près d’alourdir la marque sur un service d’Ibra, Lavezzi ne se rate pas la deuxième fois, bien décalé sur la gauche par un Lucas ayant fait la différence plein axe. El Pocho est même tout près du 3-0 quelques secondes plus tard, mais l’Argentin choisit de servir en retrait Zlatan, mal. Le PSG, peinard, peut rentrer sereinement aux vestiaires.
Trois blessés, deux buts contre
Sauf que Marquinhos, lui aussi touché à la cuisse, ne revient pas non plus sur la pelouse, suppléé par David Luiz. Forcément, Paris ronronne, ne voulant pas risquer de nouvelles blessures. Les duels sont moins engagés, les passes moins risquées. Verratti, dorénavant placé en 6, ne tente pas grand-chose. À chaque contact, Laurent Blanc se crispe. Dans ces conditions, les Caennais devraient se rebeller, mais ils se contentent de gentiment subir, sans trop en faire. Vercoutre est d’ailleurs encore obligé de s’employer avec une claquette sur une tête de Lavezzi à l’heure de jeu. Une action pourtant assez anecdotique, Paris manquant de présence devant, avec beaucoup moins de projections qu’en première période et un tout petit Lucas. Alors Ibra s’amuse. Le Suédois multiplie les gestes techniques, jongles, ailes de pigeon, extérieur, tout y passe. Blanc, lui, ne perd pas de vue l’échéance européenne : Matuidi cède sa place à Van der Wiel, Aurier glissant dans l’axe, David Luiz en 6. Un changement intervenu trente secondes trop tôt : Serge se déchire sur son premier dégagement dans l’axe. De nouvelles larmes, une civière, David Luiz qui redescend. Paris doit jouer les vingt dernières minutes à 10, alors que Caen peut y croire. À neuf même, Lucas se plaignant de l’adducteur. Si dans un premier temps, Blanc lui demande de rester sur le terrain, le Brésilien ne peut tout simplement pas tenir le coup. Les Normands poussent, encore et toujours. À l’énergie, le PSG tient le choc, se débattant contre les éléments. Verratti met même la main dans la surface, mais l’arbitre ne voit rien. Le sort s’inverse quelques minutes plus tard : Appiah met lui aussi la main dans la surface parisienne, toujours aucune réaction arbitrale, but de Salah derrière. Il reste quatre minutes irrespirables. Et sur un coup franc concédé à l’entrée de la surface par Ibra, Bazile envoie une superbe frappe en pleine lucarne. Malgré une ultime chance sur coup franc, Paris a laissé filé les trois points.
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Par Charles Alf Lafon