- Ligue des champions
- 8e de finale retour
- PSG/Valence (1-1)
Paris petit bras, mais Paris dans le gotha
Beaucoup trop frileux lors des quarante-cinq premières minutes, les joueurs du Paris Saint-Germain ont, a défaut d'être convaincants, eu le mérite de répondre de manière quasiment immédiate à l'ouverture du score espagnole. Qualifiés pour les quarts de finale après un match nul 1 à 1, les hommes d'Ancelotti rejoignent le top 8 européen. Et c'est déjà pas mal.
Paris Saint-Germain 1-1 ValenceButs : Jonas pour Valence (55e) et Lavezzi pour Paris (66e).
Fluctuat nec mergitur. On peut toucher à un logo, tenter de changer le cours d’une histoire et même « rêver plus grand » , l’héritage d’une ville, d’un club, revient toujours au galop. Fait de planches et de clous, sans Zlatan Ibrahimović et Marco Verratti, le bateau parisien a été battu par les flots, mais n’a pas sombré. Au vrai, il s’en est fallu de peu pour que les vagues espagnoles ne viennent à bout d’un édifice parisien solide, mais sans idées. Frileux comme pas possible, les hommes de Carlo Ancelotti ont offert une sieste de 45 minutes au public du Parc des Princes avant que Jonas, d’une mine du droit au retour des vestiaires, ne réveille l’assistance d’un bon seau d’eau fraîche dans la gueule. Tenus en échec mais qualifiés, les Parisiens ont accompli leur mission principale. Mais ce mercredi soir, les ganaches parisiennes, réjouies par la qualification, ne paraissent pas totalement satisfaites. Le goût indélicat du travail mal fait, certainement.
PSG : Paris sait gérer ?
La multiplication des matchs de foot a ça de fou qu’elle permet aux spectateurs de devenir diablement perspicaces, presque omniscients. Ce mercredi, il ne suffit que de quelques poignées de minutes pour comprendre que l’on va assister à une première mi-temps aussi trépidante qu’un dîner de famille où papi radote pendant que mamie déballe ses banalités racistes sur l’insécurité en France. Son côté soporifique, ce début de rencontre le doit notamment au bloc parisien, plus bloc de l’Est que block party. Sagement positionnés autour d’un trio Matuidi-Motta-Chantôme, les Parisiens vont et viennent sans prendre de risques, se contentant de contrarier les premières tentatives espagnoles et de filer le ballon à Lavezzi et Lucas, comme ça, pour voir ce qu’il se passe. L’occasion d’ailleurs de noter qu’en l’absence de Zlatan, Carlo Ancelotti a préféré laisser Gameiro sur le banc de touche et jouer sans véritable pointe. Le spectacle est navrant, alors Alex et Thiago Motta se mettent un coup de tête, tandis que d’un superbe une-deux, Soldado et Jonas tentent de faire trembler Sirigu, qui stoppe la tentative du Valencien. Touché et rose comme un derrière qu’on a trop fessé, Jallet cède sa place à Van der Wiel à la demi-heure de jeu. Pas suffisant pour mettre du piment dans un match où règne Blaise Matuidi, au four et au moulin, à la récupération et, plus étonnant, à la création. C’est sur une mine de Jonas que la sieste se termine. L’heure de rêver plus grand.
Valence ne passe pas loin
À peine sorti de la boîte de jazz, Jonas repart à l’assaut du but de Sirigu. Sur le même modèle de sa tentative en fin de première période, le Brésilien, seul à l’entrée de la surface, envoie une sonde téléguidée dans le but de Sirigu et ouvre le score. Enfin un peu d’action dans un match tellement pauvre que l’on entendait le stade s’amouracher d’un maigre passement de jambe de Lucas. Entré à la pause, Gameiro fait de suite la différence. Après ses quelques traditionnels appels dans le vide, en guise d’échauffement, l’ancien Lorientais se saisit du ballon, slalome dans la défense espagnole, bénéficie d’un bon paquet de contres favorables et pense filer au but. Mais Lavezzi traîne par là, claque un plat du pied que Guaita détourne, avant que l’Argentin ne finisse par planter du genou. Sanctionné d’un carton jaune pour avoir voulu exhiber ses tatouages, El Pocho retourne sur le pont du bateau, avec ses partenaires, pour attendre le ressac. Mais sans gaz et malgré les entrées de Piatti et de Nelson Valdez, les Espagnols n’y arrivent pas. Le bateau parisien a subsisté. Pour ne pas couler en quarts de finale, il faudra revoir quelques trucs. Mais pas face à Nancy ce week-end. Ça, c’est la Ligue 1.
Par Swann Borsellino