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- Rennes-PSG (1-0)
Paris ne répond plus
Totalement apathique à Rennes, sans réaction après l'ouverture du score d'Hamari Traoré, le PSG a concédé une deuxième défaite consécutive à l'extérieur au Roazhon Park. Au-delà du bilan comptable, c'est surtout le jeu complètement amorphe du club de la capitale depuis la reprise qui a de quoi inquiéter.
C’était un soir d’août 2022, le Paris Saint-Germain new look venait de désosser successivement Clermont, Montpellier et surtout Lille, torpillé à domicile par des champions de France sur un nuage. Tout le monde s’emballait alors sur la qualité du jeu offert par Messi, Neymar et compagnie. Après une saison placée en bonne partie sous le signe de l’ennui sous l’égide de Mauricio Pochettino, les étoiles parisiennes allaient-elles enfin faire le spectacle ? Quelques mois plus tard, la réponse est là : pas vraiment. Si personne ne s’attendait à ce que le PSG en colle sept tous les week-ends, l’apathie criante des Rouge et Bleu depuis plusieurs semaines ravive de plus en plus des souvenirs que les supporters du club espéraient oublier.
Rennes, la bête noire
C’était annoncé : ce mois de janvier coincé entre le Mondial et la reprise de la Ligue des champions serait difficile à gérer pour Paris. Souvent porté par ses trois individualités offensives, le club de la capitale a vu les trois lascars – surtout Messi et Mbappé – illuminer Doha et se doutait bien que la remise en route serait difficile. Mais le manque d’envie impressionnant affiché par tout ce beau monde depuis le 28 décembre et la réception de Strasbourg est flagrant. Complètement dépassé à Lens il y a deux semaines, Paris s’est donc rendu à Rennes pour tendre l’autre joue, sans prendre la peine de faire mine de se révolter après l’ouverture du score d’Hamari Traoré. Battus pour la sixième fois de l’ère qatarie par le club breton – un record –, les hommes de Galtier ne pourront pourtant pas dire qu’ils n’étaient pas prévenus. Bilan de la soirée : un deuxième revers d’affilée loin du Parc des Princes en Ligue 1, une avance réduite à sa portion congrue en championnat et une confiance qui a complètement déserté l’équipe.
6 – Aucune équipe n’a battu aussi souvent Paris en Ligue 1 que Rennes sous l’ère QSI (6 fois – devant Lyon et Monaco à 5). BêteNoire. #SRFCPSG pic.twitter.com/vWlApIEZzC
— OptaJean (@OptaJean) January 15, 2023
Sur la pelouse du Roazhon Park – où ils n’ont plus gagné en quatre sorties –, les Parisiens n’ont cadré qu’une malheureuse frappe, œuvre de Juan Bernat à dix minutes du terme. Ils n’ont d’ailleurs tenté leur chance qu’à huit reprises, pire total de la saison (sur ce point, trois des pires performances de l’année ont eu lieu lors des quatre derniers matchs). Exclu contre Strasbourg, Neymar semble totalement hors de rythme et n’a pas réussi la moindre différence, alors que Lionel Messi est encore inconstant et Kylian Mbappé tout juste de retour de vacances. Or quand la MNM ne brille pas, ce PSG disparaît. De nouveau alignée à trois derrière depuis deux matchs, la formation de Christophe Galtier a toute les peines du monde à la création, souffrant de l’absence de Verratti, mais pas que. Et l’entraîneur a beau tenter des choses, à l’image de la titularisation de Warren Zaïre-Emery à la place d’un Fabián Ruiz insignifiant il y a trois jours, rien n’y fait.
Retour vers le passé
Le mal qui ronge ce PSG semble plus profond. « Ça fait deux fois cette année, il faut qu’on retrouve de la solidité, de l’intensité dans les duels, prévenait Marquinhos au micro de Prime Vidéo dès le coup de sifflet final. On a eu des occasions, on n’a pas réussi à marquer, ça commence à faire beaucoup de points qu’on égare. Ce sont des matchs difficiles, il ne faut pas qu’on commence à en perdre trop, sinon on va être en difficulté. » Le défenseur brésilien ne connaît que trop bien la propension de son équipe à s’arrêter de jouer pendant plusieurs semaines, comme soudain plus du tout concernée par les événements. « Il va falloir comparer les bonnes périodes de l’équipe depuis le début de la saison et ce qu’il se passe actuellement et les images vont parler d’elles-mêmes », a tancé Galtier en conférence de presse, assurant être prêt à faire des « choix ».
Huit mois après le départ de Mauricio Pochettino, pas grand-chose ne semble finalement avoir changé. Rares sont les nouveaux arrivants à s’être mis en valeur de manière régulière ces derniers mois, et le temps presse désormais. « Je ne vais pas parler d’inquiétude, mais il doit y avoir une prise de conscience, a insisté Galtier, interrogé sur le manque d’intensité de ses ouailles. Évidemment qu’on peut trouver mille excuses, mais la Coupe du monde est finie. Il faut qu’on retrouve beaucoup plus de cohésion dans le jeu, plus de rythme et d’intensité. » L’ancien entraîneur stéphanois le sait : le prochain match face à une adversité de niveau professionnel attendra désormais deux semaines. Il ne restera alors plus beaucoup de temps pour se réveiller avant le grand affrontement avec le Bayern Munich.
Par Tom Binet