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- 16e
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- PSG/Évian TG (4-0)
Paris met Évian en bouteille
Trois jours après le gain de la première place de son groupe en C1 face à Porto, le PSG a relevé un peu plus la tête en battant une équipe d'Évian liquéfiée sous la pression. Convaincants, les hommes de Carlo Ancelotti reprennent provisoirement la place de dauphin.
PSG – Évian Thonon Gaillard: 4-0Buts : Zlatan (28e), Lavezzi (31e), Motta (81e) et Gameiro (84e) pour le PSG
Pascal Dupraz est un homme lucide. La veille de la venue de l’ETG au Parc des Princes, le coach savoyard fait le vœu de voir ses hommes à 150% et un PSG en panne d’imagination. Un discours de circonstance réchauffé plus d’une fois cette saison, mais tellement vrai. Sans créativité et tristes à mourir, ses hommes ont été défaits sans briller quand Paris a proposé une belle palette lors de cette partie d’attaque-défense. Symbole de la domination parisienne, deux constats qui en disent long sur les intentions des visiteurs ce samedi. Dans les dix premières minutes de jeu, l’infatigable Christophe Jallet joue uniquement un ballon dans son propre camp. Pis, il faut attendre la 24e pour voir Yannick Sagbo et consorts s’approcher du « box » de Sirigu sur une action construite, brillamment envoyée sur le ramasseur de balles par Rabiu, docteur ès transversales en touche.
Lavezzi, 3000e rugissant
Si le premier quart d’heure de jeu se résume à des Parisiens bien en jambes tentant de contourner le mur rose dressé en 4-5-1, est-il nécessaire de nommer l’unique danger pour Bertrand Laquait ? Pastore pas (encore) dedans, Ménez peu touché, Paris s’en remet encore et toujours à Ibrahimović. D’abord d’un high-kick de l’extér’ non cadré sur un ballon par-dessus la défense de Motta, puis d’une tête piquée que l’ancien portier de Charleroi et Nancy détourne du pied, façon Thierry Omeyer. Lorsqu’il n’est pas à la conclusion, le Suédois donne une petite leçon de décrochage à Benzema et crée de savants décalages avec ces déviations qu’il chérit tant. Qu’il soit en mode killer ou accélérateur de particules, Zlatan prend trop de place pour la charnière Koné-Mongongu. La preuve en trois minutes à la demi-heure.
Comme contre Toulouse (2-0), Kiev (4-1) ou Sochaux (2-0), Paris va plier l’affaire avant la demi-heure de jeu. Sollicitant un une-deux pour provoquer un centre, Jallet est servi magnifiquement par la talonnade de Javier Pastore. Son offrande envoyée au cordeau est une formalité pour le géant scandinave, venu couper aux six mètres. D’autant plus géant et grand seigneur que ce dernier offre le 3000e but de l’histoire du club de la capitale à Lavezzi, seulement trois minutes après. Sur une transversale de Ménez, l’infernal numéro 18 remporte son duel aérien avec Koné… de la poitrine (!), pour remiser sur l’ancien Napolitain qui, après une feinte de frappe, règle son compte à Laquait au point de pénalty, avec l’aide du poteau. Pour le plus grand bonheur d’un Jean-Marc Ayrault venu s’offrir un petit répit avant de dévoiler les conclusions du dossier Florange.
Ibra, 54% des buts du PSG
Non content d’écrire les stats de l’histoire du club, Lavezzi manque de peu de rejouer le scénario d’un but de légende de l’existence du Parc avant la pause, celui du tandem Peydros-Loko lors de l’épopée nantaise de 1995. Le redoublement de passes aériennes entre lui, Pastore et Ménez est de toute beauté, mais sa tête smashée en guise de dessert est claquée en corner par Laquait. La fin du football champagne. Au retour des vestiaires, Pascal Dupraz met enfin les intentions et change son dispositif. Avec les entrées de Tié Bie et Khlifa, un passage en 4-4-2 et un onze qui se tient plus haut, l’ETG réussit l’exploit de passer plusieurs minutes hors de son camp de base. Mais pour parler de danger, on repassera. Les seules frappes de Sorlin et Khlifa ne décoiffent en rien Salvatore l’apollon et sur une offensive-éclair partie de la droite, Jallet sert Ibra pour son quinzième but. Enfin croit-on, le poteau empêchant M. 54% (Ndlr : 14 sur 26 des buts parisiens for him) de terminer le boulot.
Même en tentant de sauver les apparences via la grinta, Évian ne peut vraiment pas test, à l’image de Mbarki et ses deux matchs en L1 cette saison répondant à un Zlatan taquin. « Mais t’es qui toi, putain ? » semble se dire la bestiole en regardant le Tunisien de haut. L’objet de ses moqueries va baisser un peu plus la tête une fois la 80e passée. Juste avant de céder sa place, Motta conclut une partie propre d’un but facile sur un service trois étoiles de Pastore, après une action encore venue de la droite. Tout juste quatre minutes avant que Kevin Gameiro ne marque dès son premier ballon touché, après un bon travail conjoint de Ménez et Ibrahimović, pour asseoir son statut de deuxième meilleur buteur parisien. Tout sourire, l’ancien Lorientais a pris son pied en à peine dix minutes. Grosso-modo le laps de temps où aura existé le premier non-relégable dans ce match.
Par Arnaud Clément