- Ligue 1
- J29
- PSG-OM
Paris-Marseille, revers interdit
Comme d'habitude, Parisiens et Marseillais vont avoir à cœur de remporter cette confrontation si importante symboliquement pour chacun des deux clans. Mais cette fois, la défaite est prohibée au-delà de la rivalité : afin de continuer à croire à la Ligue des champions sur le plan sportif côté phocéen, pour éviter une fracture totale avec les supporters côté PSG.
« Une partie à ne perdre sous aucun prétexte. » « Une rencontre à gagner par tous les moyens possibles. » « L’un des matchs de l’année. » « Une date entourée dans le calendrier depuis le début de la saison. » Au sujet du Classique, les poncifs ne manquent pas. Et naturellement, ils retombent dans les pages médiatiques et sortent de la bouche des supporters, ainsi que de celle des joueurs à chaque fois que le Paris Saint-Germain s’apprête à rencontrer l’Olympique de Marseille.
Sauf que cette fois, la donne est un peu différente étant donné le timing de l’opposition. Pour des raisons diverses s’ajoutant à la rivalité toujours évoquée, le leader de la Ligue 1 comme les Phocéens n’ont d’autres choix que d’éviter la défaite. Dans le cas contraire, leurs ambitions respectives pour la suite de l’exercice seraient quasiment réduites à néant.
PSG, l’invincibilité et les excuses
Honneur au premier de la classe, puisque c’est lui qui fait l’actualité depuis sa défaite polémique à domicile contre un Manchester United diminué qui l’a éliminé de la Ligue des champions en se procurant trois occasions dans le match et en ayant touché la balle seulement 27% du temps. C’est justement cette dégringolade qui oblige le PSG à conserver son invincibilité dans le Classique, ce dimanche. Sur le plan comptable, les hommes de la capitale comptent déjà 17 points d’avance sur leur dauphin lillois (avec deux matchs de plus à disputer) et sont donc déjà quasiment couronnés champions de France. Prendre zéro, un ou trois points ne changera donc pas grand-chose à la finalité du championnat pour eux, hormis conernant les records à battre et le temps de conservation du champagne.
En revanche, le fiasco des huitièmes de finales impose une forte réaction de leur part. Déjà en colère, les supporters creuseraient encore davantage le fossé entre les fans et la bande de Thomas Tuchel si celle-ci donnait une opportunité supplémentaire à l’ennemi pour les chambrer. Car aux incessants « À jamais les premiers » , Paris n’a que des raclées à répondre au rival. En cas de défaite, ce serait même la catastrophe. Non seulement le chaos prendrait toute sa place au Parc des Princes, mais l’entraîneur allemand deviendrait en plus le premier coach à s’incliner devant cet adversaire honni depuis Antoine Kombouaré en novembre 2011 (et même depuis février 2010, concernant les combats ayant eu lieu en Île-de-France) après être devenu le premier à zapper la Coupe de la Ligue depuis Carlo Ancelotti en 2013. Contre-performance interdite, donc.
Marseille, le podium et le pardon
Pour Marseille, la donne n’est pas la même. Depuis longtemps sortis du game européen (cinq défaites et un nul en Ligue Europa, faut-il le rappeler) et des coupes nationales (élimination en huitièmes de finale contre Strasbourg en décembre, défaite 2-0 en 32es de Coupe de France à… Andrézieux en janvier), les Phocéens n’ont que le championnat pour sauver ce qui reste de leur saison. Pour cela, pas le choix : les Olympiens doivent accrocher un podium qui a longtemps représenté un fantasme vu leurs médiocres résultats.
À trois petits points de Lyon, l’OM a donc une réelle carte à jouer. Problème : l’OL s’est fait dégager de la LDC par Barcelone, et va donc consacrer la majorité de son énergie à conserver sa troisième position. Voir les Gones chuter demeure ainsi peu probable. Sur le plan sportif, les Phocéens ont donc besoin – au moins – du point du nul au Parc pour ensuite viser la confrontation à domicile contre le club de Jean-Michel Aulas à trois journées de la fin. Si l’écart est toujours aussi réduit à ce moment-là, la troupe de Rudi Garcia sera en bonne position pour doubler son concurrent sur le gong. Ce qui lui permettra de se faire pardonner par ses supporters de son exercice en demi-teinte… à condition de ne pas avoir perdu deux fois contre le PSG en moins de six mois. Évidemment.
Par Florian Cadu