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- PSG-OM (3-1)
Paris : L’opération séduction
Opposé à l’OM dimanche soir au Parc des Princes, le PSG ne jouait pas en priorité pour engranger des points dans une Ligue 1 déjà pliée, mais bien pour se rabibocher avec ses propres supporters, parfois maladroitement.
Avant de jouer leur huitième de finale retour de C1 contre Manchester United, il n’est pas certain que les joueurs parisiens avaient un jour imaginé un tel accueil de la part du Parc. Après leur sortie de route, les coéquipiers d’Alphonse Areola avaient, d’ailleurs, déjà eu un avant-goût de ce qui allait les attendre face à Marseille lors de leur retour à la maison, où 500 ultras parisiens s’étaient invités pour leur dire deux-trois mots. Ce dimanche soir, les pardons virtuels de Presnel Kimpembe ou autres n’avaient eu aucun effet sur la rancœur des ultras parisiens qui en attendaient plus. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les joueurs de Thomas Tuchel ont tout fait pour essayer de leur filer le sourire avant d’attaquer la semaine.
Se battre ou mourir
Pour montrer qu’ils n’avaient pas « Des biftons à la place du cœur » comme on pouvait le lire au cœur du virage Auteuil, les Parisiens ont mis des ingrédients qui n’étaient pas là face aux Red Devils, voire même lors d’anciens Classiques. Peut-être car, les années précédentes, ils n’avaient pas besoin de mettre un engagement excessif, parfois à la limite, pour compter sur un soutien sans faille de leur public. Ce n’est alors pas étonnant de voir Kylian Mbappé, dans la seconde après avoir ouvert le score, tenter une première approche avec une célébration faite pour déchaîner les passions.
Lors du deuxième round, chaque contact était propice à une réaction – voire à une surréaction parisienne – comme pour tenter de faire jaillir un peu de vieille rivalité. Lorsque Presnel Kimpembe s’agrippe à Lucas Ocampos, que Leandro Paredes vient chercher des noises au premier maillot blanc visible, le message est clair : Paris cherche à reconquérir un territoire où il n’était plus totalement souverain, et surtout à montrer qu’il peut être « digne de ces couleurs » envers un public qui a accepté de l’accompagner par moments. Avant de se taire dans les derniers instants de la rencontre, et de remettre au jour sa banderole phare du soir : « On n’oublie pas » . Preuve que la route est encore longue.
Sans l’aval de Tuchel
Ce rabibochage en règle, Thomas Tuchel ne veut pourtant pas en entendre parler. En conférence de presse d’après-match, l’entraîneur allemand l’a répété à qui voulait l’entendre : son PSG « n’a pas à s’excuser » . « Nous sommes les plus déçus de cette défaite, c’est un accident. Je pense que tout le monde peut ressentir que cette équipe a une unité, une alchimie spéciale. C’est pour ça que ce n’est pas nécessaire de dire pardon. Ils montrent chaque jour et chaque match leur faim de gagner, comme ils l’ont fait à Dijon et aujourd’hui dans un Classico. L’équipe prouve qu’elle peut réagir comme des champions » , a poursuivi le coach parisien. Reste que, jusqu’à la fin de la saison, les grands rendez-vous pour que ses joueurs prouvent leur bonne foi et leur attachement au club seront peu nombreux. Il y a bien encore une Coupe de France à aller chercher ainsi qu’un championnat à boucler avec la manière. Car, tout autre écart, même le plus minime, ne sera plus toléré.
Par Andrea Chazy, au Parc des Princes