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  • Ce qu'il faut retenir de la 37e journée

Paris libéré, Évian enterré

Par Christophe Gleizes
Paris libéré, Évian enterré

Le suspense était mince, et il n'a pas vraiment duré : le PSG est devenu champion de France contre Montpellier. Dans son sillage, le combat reste entier pour la course à l'Europe, avec trois équipes encore au coude-à-coude. En bas du classement, terreur et désolation : Évian Thonon Gaillard est officiellement relégué.

L’équipe du week-end : Paris, vers le triplé

La victoire était attendue, le sacre annoncé. En dépit de nombreux absents, le PSG n’a pas sucré les fraises en disposant tranquillement de Montpellier au stade de la Mosson (2-1), tandis que Lyon piétinait contre Bordeaux (1-1). Clinique et efficace, le PSG a rapidement pris l’avantage en début de match grâce à des buts de Blaise Matuidi et Ezequiel Lavezzi, portés par un Javier Pastore inspiré. Plutôt chanceuse, la réduction du score d’Anthony Mounier, qui a profité avant la pause du placement approximatif de Sirigu, n’a pas vraiment entravé la marche en avant des hommes de la capitale au moment de valider leur troisième titre d’affilée, le cinquième de l’histoire du club. « Un titre est toujours savoureux, mais la façon dont vous l’obtenez peut amener une satisfaction supplémentaire » a soporifiquement commenté Laurent Blanc, fier du sprint final de ses joueurs : « Il y a huit journées, j’avais dit que l’équipe qui ferait le plein de points serait championne. J’espérais que ce soit le PSG et cela a été le cas. » À l’issue du match, les sourires étaient forcément de rigueur sur la pelouse avec les supporters visiteurs, tandis que les Champs-Élysées se remplissaient timidement. Mais ne venez pas encore parler de relâchement aux joueurs, pour qui la saison n’est pas encore terminée. « Il reste encore la Coupe de France à aller chercher » a expliqué Maxwell, comme pour s’excuser de ce manque d’euphorie ambiant, bientôt complété par Matuidi : « On peut faire quelque chose d’historique, on va essayer de gagner cette Coupe de France et ce sera une très bonne saison. » En route vers un fabuleux triplé. Le championnat est là, mais la fête attendra.

Vous avez raté Évian / Saint-Étienne et vous n’auriez pas dû

Vous aviez forcément une bonne raison de regarder ce match. Soit pour soutenir cette bonne vieille équipe de Croix de Savoie, ce qui est statistiquement improbable mais pas impossible, soit pour vous délecter de la chute annoncée de Pascal Dupraz, avec bouteille de champagne et toast de foie gras. Déjà mal embarqués, les Haut-Savoyards ont finalement plié à domicile face à Saint-Étienne, au terme d’une rencontre très tendue, marquée par le doublé salvateur de Max-Alain Gradel (1-2). Comme l’a très souvent dénoncé notre « José Mourignaud » national, la théorie du complot a donc fini par se vérifier. « Ce soir, le constat est là, nous ne pourrons pas disputer une cinquième saison consécutive en Ligue 1 » , a regretté le big boss, visiblement très marqué par cet échec : « Je tiens à remercier les joueurs que j’ai dirigés. En plus d’être des bons footballeurs, ce sont des belles vraies personnes. Je remercie aussi notre public qui a compris la dignité de mon groupe. Ils ont montré que l’ETG était un vrai club. C’est un club jeune, mais un vrai club. » L’année prochaine, fini les Daniel Wass, Clarck N’Sikulu et Cedric Barbosa. Il n’y aura plus personne pour taper le PSG au creux de l’hiver, dans le froid glacial du Parc des Sports d’Annecy, contre le cours du jeu. Plus personne pour gueuler des phrases comme : « Lorient, on y va pour prendre une leçon. Tout le monde sait que c’est là-bas qu’on a appris à jouer au football. » Ou bien : « Prendre des fessées, ça ne me plaît pas trop. Il y a des boîtes spécialisées pour ça et je n’y vais pas. » Ou encore : « Je suis content parce que l’espace d’un instant, les mécréants vont fermer leur gueule et ça me plaît. J’espère qu’ils vont encore fermer leur gueule un paquet de fois jusqu’à la fin de la saison. Et qu’en fin de saison, ils ferment leurs gueules jusqu’à la fin de saison prochaine. » Las ! Les mécréants ont quand même fini par gagner, au terme de quatre saisons de lutte acharnée. « Il fallait l’emporter, a sobrement commenté Christophe Galtier. Mais voilà, j’ai beaucoup de retenue pour les salariés de l’ETG. J’ai croisé des visages très tristes. Certains sont meurtris et on ne peut pas les consoler. » Bonne route Pascal, tu vas nous manquer.

L’analyse définitive : Laurent Blanc ferme des bouches

Depuis le premier jour, on nous l’a ressassé sans relâche : il n’était que le sixième ou septième choix sur la (longue) short list des dirigeants qataris. Pas assez charismatique, piètre communicant, non respecté par son vestiaire… Reste que Laurent Blanc vient de remporter dimanche, en plus du titre de champion de France, le trophée UNFP de meilleur entraîneur, une distinction méritée au regard de cette saison où il aura rempli un à un tous les objectifs du club parisien. Avec la manière. « Pour un entraîneur débutant, je trouve que c’est pas mal, a reconnu Rolland Courbis, les lèvres gercées. Mais Jean-Louis Gasset n’est pas étranger à cette réussite. » Vrai, mais c’est ça le problème : quoi que Laurent Blanc fasse, il y a toujours un mais. Un très bel effectif, des adjoints solides, des moyens illimités. En attendant, il est d’ores et déjà devenu l’entraîneur le plus titré de l’histoire du PSG, après seulement deux saisons au club, alors que la concurrence frappait à la porte en Ligue 1. « On a été dans l’adversité en première partie de saison pour diverses raisons. On s’est rabattu sur nous-mêmes, a témoigné le Président, qui a franchi un cap dans sa gestion des évènements. J’ai surtout gardé confiance dans le groupe qu’on avait et j’ai bien fait parce que les joueurs m’ont rendu cette confiance. » Cette confiance, Laurent Blanc l’a obtenue en bonifiant le talent de plusieurs joueurs, Javier Pastore en tête. La part de mérite qui lui revient, c’est incontestablement d’être un coach convaincu que pour gagner, il faut bien jouer au football. Tout en obtenant de meilleurs résultats que sous Carlo Ancelotti, qui avait dû partager le trophée de la honte avec Christophe Galtier, le coach parisien a fait du PSG et de sa constellation de stars une machine agréable à regarder, seulement stoppée cette saison par un FC Barcelone qui détient trois des cinq meilleurs joueurs du monde. De quoi petit à petit s’installer parmi les grands, à condition bien sûr de répéter d’autres victoires en Coupe d’Europe, comme celles arrachées cette année devant Chelsea. « Quand tu es à la tête d’une grande équipe, c’est normal d’être critiqué tout le temps, a désamorcé son capitaine Thiago Silva, reconnaissant. Il a fait beaucoup de choses positives cette saison, il faut lui rendre hommage ainsi qu’à tout le staff. » Bisou sur le crâne.

La polémique de la machine à café : Are you talking to me ?

Le « combat du siècle » entre Floyd Mayweather et Manny Pacquiao n’a pas tenu ses promesses ? Qu’importe, les amateurs de castagne se sont consolés ce week-end avec un nouveau duel homérique. Lequel ? Celui des deux trolls les plus respectés de notre Ligue 1, à savoir Jean-Michel Aulas et Willy Sagnol. Sous le feu des projecteurs, c’est le challenger officiel au palmarès bien garni qui a dégainé en premier, dans la plus grande tradition du trash-talking américain : « Je suppose que nous aurons droit à un tweet dans les prochaines heures d’une certaine personne qui dira que l’arbitrage a encore été fantastique. » La raison de la colère ? Des décisions à sens unique. « Il n’y a pas eu que la main de Lindsay Rose en fin de partie devant Nicolas Pallois qui aurait pu donner un penalty, mais il y a eu Diego Rolán qui a fait dix mètres dans la surface avec un Lyonnais sur les épaules, a poursuivi le puncheur girondin, habile dans son travail de sape et solide sur ses appuis. Ce soir, on ne peut pas dire que Benoît Millot est malhonnête. Mais cela fait des mois que les arbitres entendent tellement de choses… Les trois plus grands clubs français imposent une pression monstre. Les arbitres ne peuvent plus diriger les matchs de manière naturelle. Si on ne fait pas quelque chose dès à présent, ce n’est que le début de problèmes encore plus importants. » Sonné comme rarement, pris au dépourvu, le champion en titre n’a pas tardé à répliquer dans la foulée, avec son coup fétiche : la droite de 140 caractères dans la gorge. « On avait connu Willy Sagnol plus fair-play quand il caracolait en tête : c’est vrai qu’avec l’effectif dont il dispose il devrait être sur le podium, a fait savoir le vétéran des rings, avant de balancer un uppercut bien vicieux. Il parle quand il ne gagne pas, puis il regrette après, obligeant ses dirigeants à venir le défendre… Mais il est gentil. » Trop gentil pour espérer prendre la ceinture… En attendant la revanche ?

Le top 5

Alexandre Lacazette, qui a plié le game aux trophées UNFP avec son nœud papillon. – Javier Pastore, sanctionné d’un carton jaune pour overdose de petits ponts.- Max-Alain Gradel, qui va rapporter des gros sous à Saint-Étienne cet été.- Gueida Fofana, de retour sur le pré avec Lyon après un an de blessure.- André-Pierre Gignac, qui ne marque pas que des penaltys, lui.

Ils ont dit

Thiago Silva, cache ta joie : « Je suis encore plus content que l’année dernière. »

Rolland Courbis, anger management : « Les Qataris sont venus avec de gros moyens financiers, mais arriver dans un nouveau pays, la capitale, et réussir d’entrée ce qu’ils réussissent, ce n’est pas évident et on est obligés de donner un coup de chapeau à des gens méritants. »

Jean-Michel Aulas, et pour toi ? : « Ça va s’arrêter avec Gourcuff, oui. Avec un peu de nostalgie. C’est un grand joueur qui n’a pas su s’intégrer. La plus belle chose qui aurait pu lui arriver aurait été qu’il démontre qu’il est un grand joueur avec nous. Ce n’est pas une bonne nouvelle pour lui, c’est vrai. »

Leonardo Jardim, harcelé par les supporters de Louis-II : « Il y a toujours de la pression à Monaco. »

Michel Der Zakarian, turn me on : « Vous êtes un public merveilleux. Je vais peut-être paraître un peu vulgaire, mais vous me faites bander… »

Bertrand Desplat, il est pas beau, le 10e du classement ? : « Cela fait plusieurs saisons qu’on doit repousser l’impossible quand on est guingampais. »

Ghislain Printant, qui progresse avec ses joueurs dans la maîtrise du tiki-taka : « Avoir la possession c’est bien, s’en servir c’est mieux. »

Marcelo Bielsa, parti pour rester ou l’inverse : « Je n’ai aucune réponse à donner, car je n’ai pas encore reçu de proposition. Il me paraît normal que le club attende la fin de la saison. »

Jean-Louis Triaud, qui ira au lit moins bête : « Les joueurs me disaient qu’il fallait attribuer des primes sur les matchs présumés faciles, car face aux grosses équipes, la motivation est toujours là. Peut-être que c’est un bon conseil. »

René Girard, une dernière fessée sous les sifflets : « J’ai fait mon boulot avec de bonnes choses et de moins bonnes. Je suis un Sudiste et ce n’est pas évident de s’imposer dans le Nord. Si les supporters ne sont pas contents, ils ont le droit de le revendiquer. Je dois avoir une tronche qui ne leur revient pas. »

Christophe Galtier, opération séduction en vue de la 38e journée : « Amis lorientais, je vous regarde, je vous souris… Ne faites pas trop la fête, soyez là, présents ! »

Le tweet qui fait plaisir

La stat qui pose le débat

En s’imposant contre Montpellier, le PSG a engrangé une huitième victoire d’affilée en championnat. Un finish à la Marc Raquil.

⇒ Résultats et classement de L1

Dans cet article :
Griezmann, comme un poisson dans l’Atlético
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