- Ligue 1
- J22
- Lorient-PSG (3-2)
Paris, l’envie de ne pas avoir envie
En s'inclinant face à Lorient (3-2), le PSG a montré un visage déjà vu à plusieurs reprises lorsque l'adversaire est d'un standing inférieur : celui d'une équipe qui n'a pas envie de jouer et qui traîne les pieds. Sauf que cette saison, la défaite est souvent au bout avec cette approche.
Ce n’est un secret pour personne : Johnny Hallyday était un immense footix. Et à écouter les chansons saccagées lors du traditionnel bizutage, la nouvelle génération de footballeurs n’a visiblement pas du Johnny dans sa playlist. Le vestiaire du PSG n’échappant pas à la règle, il est impossible d’entendre dans les enceintes de Presnel Kimpembe ou de Neymar la voix du Taulier qui hurle « Qu’on me donne l’envie. L’envie d’avoir envie ». Il faut dire que vu la prestation des Parisiens à Lorient ce dimanche (3-2), les hommes de Mauricio Pochettino ne sont pas vraiment friands de ce leitmotiv et n’avaient tout simplement pas « l’envie d’avoir envie » de jouer un match de football. Et la pluie bretonne n’y est pour rien.
Déjà 5 défaites en Ligue 1
Stoïque lors du but de la victoire des Lorientais dans les dernières secondes, Mauricio Pochettino n’a pas vraiment cherché à expliquer la défaite de son équipe, préférant abattre la carte de « l’accident » en conférence de presse : « C’est le football. Nous ne sommes jamais entrés dans le rythme du match. Les accidents, ça arrive dans le foot. Je reste optimiste pour l’avenir. Il faut garder les aspects positifs et avancer. » Problème, cette théorie de l’accident de parcours pourrait être valable si c’était la première fois que les Parisiens semblaient prendre un match par-dessus la jambe. Or, c’est loin d’être le cas. Et surtout, c’est loin d’être nouveau. Encore plus lorsque le PSG affronte un club de bas de tableau quelques jours avant un grand rendez-vous, en l’occurrence un déplacement à Marseille le 7 février prochain.
À la différence près qu’il y a quelques années, les Parisiens finissaient – dans la majeure partie des cas – par s’imposer dans ce genre de rencontres. Ce qui aurait pu encore être le cas puisque les potes de Neymar étaient devant au tableau d’affichage à la 80e minute presque sans le vouloir, les Merlus leur ayant donné deux penaltys. Sauf que finalement, la meilleure équipe sur la pelouse – ou du moins celle qui a proposé le plus de jeu – a fini par s’imposer dans les derniers instants. Et le PSG se retrouve après 22 journées avec 5 défaites au compteur en Ligue 1. Du jamais-vu sous l’ère QSI à ce stade de la compétition.
Verratti dépendance
Cette défaite a visiblement eu le mérite d’ouvrir les yeux de Mauricio Pochettino qui a compris que même en Ligue 1, le PSG ne pourra pas remporter tous ses matchs en traînant les pieds : « Cela nous fait prendre conscience que cela peut arriver si on ne joue pas à 100 %. » Pourtant, cette défaite à Lorient n’a rien appris aux supporters parisiens qui, après le beau succès face à Montpellier (4-0), pensaient retrouver un PSG offensif avec de l’allant. Sauf que l’éclaircie n’aura pas duré longtemps.
Et Paris a rappelé que sans envie de défendre, ce 4-2-2-2 avec le quatuor offensif Di María, Neymar, Mbappé, Icardi était du pain béni pour les adversaires qui pouvaient se faire plaisir en contre-attaque. Ce que Lorient a parfaitement su faire. Mais Paris a aussi rappelé que Sergio Rico n’est pas Keylor Navas. Que la défense parisienne devient un véritable gruyère en l’absence de Marquinhos. Et surtout, que les coéquipiers de Layvin Kurzawa sont totalement perdus et incapables de produire du jeu sans Marco Verratti. Et ce d’autant plus lorsque le fantôme de Danilo Pereira erre sur le terrain. Problème, le PSG va de nouveau devoir faire sans son milieu italien face à Nîmes ce mercredi. Des Crocos actuellement lanterne rouge de Ligue 1. Les supporters du PSG peuvent donc trembler. À moins que les joueurs se mettent à écouter Johnny Hallyday et se décident à allumer le feu.
Lorient gagne le derby contre Guingamp et recolle au PFC, accroché à PauPar Steven Oliveira