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Paris, le sang de la vendetta
Le PSG va retrouver pour la troisième fois de son histoire Chelsea en Ligue des champions. Une double confrontation qui arrive un peu moins d'un an après le quart de finale perdu face au Blues l'an dernier…
En quoi est-ce un bon tirage ?
Parce que les Parisiens veulent oublier le match retour de Stamford Bridge (0-2) où le tibia de Demba Ba avait crucifié les hommes de Laurent Blanc. Mieux, la récente sortie médiatique de José Mourinho sur le PSG avant même le tirage au sort a de quoi galvaniser les troupes franciliennes. Sur le site officiel des Blues, le Special One avait fait du Mourinho : « Nous n’avons pas tellement de choix, il y a seulement cinq possibilités. Mais pour rendre cela facile pour tout le monde, je dirais le PSG. C’est facile pour nous et les fans de voyager là-bas, et ils ne dépenseront pas trop d’argent pour aller là-bas. C’est une très bonne équipe et je préfèrerais une très bonne équipe, ce qui motiverait mes gars. Donc si je pouvais choisir, ce que je ne peux pas faire, je dirais Paris. » Avec le recul, c’est drôle quand même. Si les Parisiens veulent éviter de se repasser le match retour de l’an dernier pour se donner de la force, ils peuvent toujours afficher les déclarations de José Mourinho à la maison, histoire de faire monter la haine. Globalement, les Parisiens peuvent arriver remontés en février, la bave aux lèvres.
Pour David Luiz, ça peut même devenir une affaire personnelle. Le chevelu s’est fait mettre en boîte par le Mou’ durant tout l’été, puisque le coach de Chelsea avait été plutôt franc quand on lui avait posé la question sur le départ du Brésilien. « S’il me manquera ? En tant que défenseur central, pas du tout. Au milieu, c’était un joueur physique, et il nous a apporté des choses importantes, surtout quand Matić ne pouvait pas jouer. Mais cette saison, Matić peut être aligné en Ligue des champions, donc on ne perdra pas en termes de physique. » Et si Mourinho avait donné le bâton pour se faire battre ? Après tout, personne ne voit le PSG passer dans les milieux autorisés. Raison de plus pour fermer quelques bouches. L’orgueil, le meilleur des moteurs.
En quoi, au fond, c’est presque mission impossible ?
Le PSG est moins fort collectivement que l’an passé. À l’inverse, Chelsea pourra compter sur ses recrues Courtois, Matić, Fàbregas et Diego Costa, le tout avec un an de vécu en plus. Actuel leader de Premier League, ce n’est clairement pas la même équipe que l’an dernier. D’ailleurs, on n’entend plus José Mourinho se plaindre de son effectif. Et c’est bien normal. Actuellement, il y a un monde d’écart entre les deux formations. Bien entendu, la double confrontation aura lieu dans deux mois. Et deux mois de compétition, c’est long. Mais sur le début de saison, le PSG n’a actuellement aucune chance d’embêter les Blues sur une double confrontation avec un retour à la maison. Et puis tactiquement, comment le conservatisme de Laurent Blanc va-t-il pouvoir embêter la roublardise et l’expérience unique de José Mourinho sur deux matchs de Ligue des champions ? On aimerait croire que Blanc a appris quelque chose. En tout cas, le Président se voit proposer là une chance unique de pouvoir gommer sa première grosse claque parisienne reçue en avril dernier. À moins d’en prendre une deuxième. Et là, c’est définitif.
Une bonne raison de claquer 400 euros pour faire le déplacement ?
Même si Stamford Bridge n’est pas l’ambiance la plus chaude d’Europe ni d’Angleterre, un voyage à Londres mérite toujours un petit sacrifice financier. Et puis si vous aimez les beaux bébés, le hooligan de Chelsea a un côté mythique. Limite pionnier. Les Head Hunters – rendus célèbres par un reportage de la BBC – aiment montrer leurs biceps dans la rue les soirs de match. Lors du déplacement parisien de 2004 (phase de poules), les indépendants du PSG avaient pris l’Eurostar en masse pour aller saluer leurs « modèles » britanniques. Et si vous n’aimez pas les bourre-pifs, reste le cadre parfait de la capitale anglaise : tout se fait en transport en commun, et les bières sont autorisées dans les enceintes anglaises. Une certaine idée de la vie. Globalement, un match de Coupe d’Europe à Londres, c’est comme se jeter dans un canapé. Ça ne se refuse pas.
Le joueur qui va faire très mal
Didier Drogba, forcément. Déjà buteur avec les Blues lors de la victoire au Parc des Princes en septembre 2004 (0-3), l’ancien Marseillais ne s’était pas fait prier pour crier « Allez l’OM » face au virage Auteuil lors de la célébration de son caramel. À 35 ans, DD n’a plus la même efficacité qu’auparavant, mais son expérience et son goût du combat sont des atouts idéaux dans ce genre de match. L’homme est capable de détruire David Luiz et Thiago Silva pendant 180 minutes sans même transpirer.
Le Parisien qui peut sauver la nation
Zlatan Ibrahimović. Blessé à l’aller l’an passé, Ibra avait assisté depuis les tribunes au naufrage des siens sur la pelouse de Londres. Quelque part, ça l’arrange, lui qui n’a jamais vraiment brillé dans les matchs à élimination directe en C1. Ça a conforté l’idée que, sans lui, le PSG n’est pas la même équipe. À 33 ans, Zlatan Ibrahimović n’a plus de temps à perdre s’il veut un jour s’inviter en finale de Ligue des champions. Si un Parisien peut faire basculer cette double rencontre, c’est bien lui. D’autant qu’il pourrait entrer dans l’histoire du club sur ces matchs. Avec 15 buts marqués sur la scène européenne avec le PSG, le numéro 10 n’est plus qu’à un but du record du club (George Weah avec 16). Le Z qui plante un doublé salvateur face aux Blues et qui qualifie les siens, ça aurait de la gueule.
Par Mathieu Faure