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Paris, le Roi soleil
Champion de France l’an dernier avec une équipe de stars, le PSG veut conserver son gain et continuer dans la construction du fameux « projet ». Malgré un été mouvementé, notamment en coulisses, les Franciliens se présentent sur la ligne de départ avec une bien meilleure équipe que l’an dernier. Ça va trancher, chérie.
Le bilan de l’été
Mouvementé, forcément. Carlo Ancelotti parti soulever son sourcil ailleurs. Leonardo et son coup d’épaule expulsés de France, ça fait du beau linge en moins. Et encore, on passe sur les rumeurs à la con qui ont pulullé dans tous les médias du monde sur les transferts de Thiago Silva, Zlatan Ibrahimović ou Marco Verratti. Au final, personne n’est parti à l’exception de Kevin Gameiro (Tiéné, Lugano et Armand ne sont personne) et le chéquier a bien fonctionné : Lucas Digne, Marquinhos et Edinson Cavani. En douce, Laurent Blanc a débarqué pour gérer tout ce collectif et ça donne une équipe avec des postes doublés, souvent par des internationaux, et une puissance de feu sans précédent en France. Sauf qu’avec Paris, c’est toujours plus compliqué. Les amicaux de l’été n’ont rien montré et le Trophée des champions, braqué dans les arrêts de jeu, n’a pas enflammé les foules. Alors oui, il y a des jeunes bouilles qui pointent leur nez (Ongenda, Coman) et la promesse d’un jeu bandant avec Laurent Blanc, un mec qui ne devrait pourtant pas rester très longtemps. Juste le temps de garnir son CV de plusieurs titres. Parce que mine de rien, l’homme à la touillette vient d’hériter du volant d’une Formule 1 de compétition.
Coefficient de résistance au PSG : 0%
S’il y a bien un club qui est capable de se saborder quand tout va bien, c’est le PSG. Incapable de savourer ses succès, les Parisiens partent toujours en couille les lendemains d’un sacre. C’est inscrit dans l’ADN du club. Impossible de s’ennuyer quand on suit le club de la capitale. Dans une saison, on se paye souvent une ou deux petites crises d’autorité et de résultats. C’est habituel. On serait presque déçu que la saison se déroule sans accroc. Entre les atermoiements de certains joueurs, notamment ceux qui squattent un peu trop le banc, les grandes gueules, la presse qui n’attend que ça et le public le plus versatile de France, le terreau est parfait. Suffit de semer. Joie.
Coefficient de résistance à Monaco : 75%
Monaco a claqué 146 millions d’euros sur le marché pour s’acheter une équipe. Très bien, la concurrence fait avancer. En interne, les Parisiens sont même plutôt excités de la venue de ce nouveau riche. D’une, ça permet de partager la pression. De deux, on va pouvoir enfin arrêter de dire que la Ligue 1 est un championnat de peintres. Cela étant dit, historiquement, l’AS Monaco est la bête noire par excellence du club parisien. Un club contre lequel le PSG n’y arrive jamais en championnat. Mais ça, c’était avant. Après tout, l’an dernier, l’escouade de Carlo Ancelotti s’est imposée à Lille, Rennes, Bordeaux et Lyon. Des terres imprenables habituellement. Comme quoi.
Le portrait-robot
15% de tweet démagos de Nathalie Kosciusko-Morizet après chaque victoire.
10% de Qatarix.20% « c’était mieux avant. » Le mec n’aime rien. Normal, c’est un Parisien.
25% banlieue sale. Parce que le PSG, c’est aussi un produit de banlieue.15% Serie A
15% de coiffures improbables.
La banane de la saison : Gregory van der Wiel et le retour des associations de supporters
Pas très original, mais tellement vrai. Acheté contre l’avis de Carlo Ancelotti lors des toutes dernières heures du mercato 2012, l’international Batave (35 sélections quand même, merde) a été ridicule pendant toute la saison. Ou presque. Souvent dépassé, bidon défensivement, incapable de prendre son couloir, l’ancien de l’Ajax n’a jamais réussi à prendre le bon wagon. Sa première saison a été un cauchemar. On attend énormement de lui sur un poste où le titulaire habituel (Christophe Jallet) commence à souffrir au quotidien. Autant dire qu’il a un boulevard. À la fin de saison dernière, quand VdW arrivait à centrer potablement, le stade faisait la ola. Moche. Dans le même registre, l’éternel retour d’éventuelles associations de supporters remonte souvent à la surface. Oui, mais non. Le Parc des Princes est plein (plus de 30 000 abonnés), mais chante peu et faux. C’est bien comme ça. Ça convient parfaitement aux Qataris, en tout cas.
Le type à suivre : Thiago Silva
Le type a été augmenté de 2 millions d’euros annuel pour dire qu’il aimait le club. Oui, c’est un mercenaire, comme beaucoup de joueurs, mais vu son talent, on l’autorise à jouer avec le sigle dollar tatoué sur le front. Le capitaine du Brésil est ce qu’il est arrivé de mieux au PSG depuis l’épiphanie de Daniel Hechter dans les années 70. Le voir évoluer en défenseur central est un plaisir permanent. Anticipation, relance, classe, charisme défensif. L’ancien joueur de l’AC Milan sait tout faire. Capitaine, c’est sur lui que repose tout le système défensif du club. On ne se rend pas bien compte de la qualité du joueur. C’est un phénomène. Laurent Blanc, qui n’est pas le dernier à savoir défendre, sait qu’il peut composer avec un crack. À ses côtés, il peut balancer n’importe quel joueur, ça marchera. Thiago Silva, c’est Dieu avec des Nike. Tout simplement.
Ce qu’il va se passer cette saison
Le PSG va commencer le mois d’août péniblement : trois nuls et une défaite. Classique shit. On parlera de crise, de fiasco, du règne de l’argent, etc. Sauf qu’au PSG, on sait que le mois d’août en football, c’est comme la patinoire dans un rendez-vous galant, c’est bidon. Début septembre, la machine se met en route et enquille dix victoires de suite avec une différence de buts de +25. Leader à la trêve, Blanc sauve son poste. Les matchs retours sont un copié-collé des matchs allers. Un départ poussif et un tout droit entre mars et mai où le PSG conserve son titre. Un Hexagoal validé à la 34e journée. Cavani termine meilleur buteur du championnat, à égalité avec Falcao, et Ibrahimović meilleur passeur. Aux trophées UNFP, les Parisiens placent dix mecs sur le onze idéal de la saison et Laurent Blanc vient chercher son titre de meilleur entraîneur de Ligue 1 en jogging. En C1, c’est plus compliqué. Après une poule hardcore (Ajax, Donetsk et le Bayern), Paris élimine Porto en huitièmes avant de sombrer face au Real d’Ancelotti en quart de finale. La malédiction des anciens du club…
Les banderoles de supporters
« Zlatan, mes couilles sur ton nez, ça te fera des Ray-ban. »
« Allez les Blancs » , aperçue du côté d’anciens indépendantistes du KOB.
« Nasser à quoi »
Le match tout pourri en -ico
Le Tropico. Contre les Golden Star de Fort-de-France en 32e de finale de Coupe de France.
La chanson de la saison
Les rois du monde
par Mathieu Faure