- C1
- Gr. H
- Manchester United-PSG
Paris, le méridien de Mason Greenwood
Le 6 mars 2019 au Parc des Princes, Mason Greenwood effectuait ses débuts professionnels sous le maillot de Manchester United. Moins de deux ans après sa première réussie, le crack des Red Devils a fait son bout de chemin et retrouve le Paris Saint-Germain avec un statut à assumer.
Paris, le 6 mars 2019. Tout semblait déjà plié dans ce huitième de finale de C1, et pourtant… Amputé de Paul Pogba, exclu lors de la manche aller perdue à Old Trafford sur un score peu flatteur (0-2), Manchester United sort d’une folle nuit au Parc des Princes avec la certitude d’avoir douché Paris (1-3). Patrice Évra roule des mécaniques dans le carré VIP du stade, d’accord, mais grâce à qui ? À Marcus Rashford, diront les plus pragmatiques, puisque l’international anglais est l’auteur du penalty décisif pour la qualification dans les arrêts de jeu. Mais pour les plus méticuleux, il ne faut pas se méprendre : c’est aussi grâce à sa jeune garde entrée en cours de match que MU a réalisé cette sensationnelle performance. Les héros de l’ombre ? Diogo Dalot, Tahith Chong et Mason Greenwood. Si aujourd’hui, les deux premiers sont respectivement prêtés à l’AC Milan et au Werder Brême depuis le début de saison 2020-2021, Greenwood, membre permanent de l’effectif mancunien, aspire désormais à devenir une pièce incontournable du plan tactique d’Ole Gunnar Solskjær.
Fletcher : « Greenwood est un titulaire en puissance »
Lors d’un match du troisième tour de Coupe de la Ligue anglaise le 22 septembre dernier, l’ailier qui a désormais 19 ans a fait son entrée sur la pelouse de Luton Town pour les douze dernières minutes de la rencontre. Résultat ? Un but et une passe décisive pour transformer la courte victoire de son équipe en succès maîtrisé (0-3). « Il sort d’une grande saison, et son but d’aujourd’hui ne peut lui faire que du bien, expliquait OGS en conférence d’après-match. Les attaquants doivent être en confiance et garder ce sentiment de marquer pour retrouver cette faim. Je suis donc très heureux, il a juste besoin de travailler pour retrouver sa forme et sa précision, comme nous tous. » La dalle, Mason Greenwood la possède depuis son exercice 2019-2020 convaincant sur le plan comptable : 17 buts et 5 passes décisives en 49 matchs toutes compétitions confondues, du jamais-vu à un tel âge depuis l’éclosion de Michael Owen à Liverpool lors de la saison 1997-1998. Une progression fulgurante qui incite les légendes du club à accorder toute leur confiance au prodige. « C’est un titulaire en puissance aujourd’hui, tranchait de son côté Darren Fletcher pour Sky Sports. Mason à droite, Marcus à gauche et Martial en pointe avec Bruno en 10. C’est la meilleure attaque possible, on l’a tous vu après le confinement. » Désormais concurrencés par un Edinson Cavani en état de grâce ce week-end à Southampton, Martial et Greenwood ne disposent cependant pas de totem d’immunité.
Cette bataille pour un poste de titulaire dans le onze ne perturbe pourtant pas Greenwood puisque dans les faits, l’intégration du prodige à MU est visible via l’évolution de ses numéros portés au dos : le 54 pour démarrer avec un flocage réalisé dans la précipitation grâce au service du Paris Saint-Germain quelques heures avant la rencontre, le 26 pour entrer de plain-pied dans l’effectif et désormais le mythique numéro 11 porté par Ryan Giggs. Si Adnan Januzaj et Anthony Martial avaient eux aussi succédé au Gallois, Greenwood s’approprie un peu plus de légitimité pour revêtir cette tunique : il est devenu le plus jeune Red Devil à effectuer 50 apparitions sous le maillot de MU depuis… Giggs, en 1992. « Il a presque déjà marqué plus de buts que moi, donc il n’y a aucune pression à cet égard, analysait le sélectionneur du pays de Galles pour le Sun avant la rencontre d’octobre face à l’Angleterre. Je ne pense pas qu’il ressentira la pression du numéro. C’est un joueur brillant, je pense qu’il va en marquer deux à chaque match, c’est vraiment une menace. Il a joué côté droit, je pense qu’il deviendra avant-centre. Il doit trouver un moyen de continuer à s’améliorer, ce que je suis sûr qu’il fera, car il est très difficile à arrêter que ce soit pied gauche ou droit, ses déplacements sont bons. »
Objectif axe ?
Régulièrement positionné en ailier sur le terrain, mais également capable de jouer au milieu du terrain, Mason Greenwood détient une polyvalence rare qui permet à son entraîneur de l’utiliser où bon lui semble. Cependant, le phénomène nécessite encore quelques améliorations pour résister sur le long terme à l’enchaînement de rencontres, entre l’intensité de la Premier League et les grandes soirées européennes. Outre des récents écarts de comportement (notamment en sélection), les critiques plus ou moins justifiées entendues dernièrement à son encontre le prouvent. « À ce stade, il doit encore prendre du muscle pour pourvoir jouer numéro neuf, c’est mieux de l’avoir sur les ailes pour le moment, poursuit Solskjær. Il faut travailler son jeu de tête, je continue à lui dire ça. S’il veut progresser, je l’invite à venir s’entraîner avec moi. » « Je dois tout écouter. Chaque retour des entraîneurs, du staff, des nutritionnistes… Je dois les écouter, et les suivre à la lettre », disait déjà le principal intéressé sur le site de son club, au moment de son premier contrat pro en octobre 2019. Mais, absent des débats depuis la défaite contre Arsenal à Old Trafford début novembre (0-1), Greenwood n’a encore une fois pas convaincu en 45 minutes sur le terrain des Saints samedi dernier. Contre Paris ce mercredi, il pourrait bien retrouver un rôle plus adapté à ce qu’il sait faire de mieux face au PSG : entrer en cours de jeu pour mettre Paris en pagaille.
Par Antoine Donnarieix