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Paris, le Blues ou l’ivresse
Tombées sur une équipe de Chelsea réaliste à l’aller, les joueuses du PSG doivent totalement inverser la tendance au stade Jean-Bouin ce mercredi (19h). Un cas de figure qui met les filles d’Olivier Echouafni dos au mur, elles qui sont désormais condamnées à une remontada pour espérer atteindre le dernier carré de la Ligue des champions.
À peine la manche aller terminée qu’Ashley Lawrence pense à mercredi. Dans les coursives du Kingsmeadow, quelques minutes seulement après la déconvenue, le milieu de terrain canadien du PSG lâche un premier constat à chaud : « On a perdu trop de ballons facilement, à nous de travailler les occasions pour mieux les concrétiser. C’est ça qui fait la différence au haut niveau. » Comment la contredire. Surtout quand, à la 62e minute de jeu, sa frappe enroulée est détournée de justesse par la gardienne anglaise en corner. Le score est alors de 0-0, et Lawrence ne sait pas encore que sa tentative est un tournant qui aurait dû récompenser le PSG de sa bonne première mi-temps.
Mais il n’en sera rien. Car derrière, Chelsea ne se montre pas aussi clément et plante deux fois en moins d’un quart d’heure, le second pion de Cuthbert étant même inscrit à la 87e minute. Comme Demba Ba il y a cinq ans, qui avait lui fait vaciller la section masculine du PSG au même stade des quarts de finale, au même moment de la rencontre. Pour compléter un tableau d’affichage identique (2-0). Sauf que cette fois, ce Chelsea-PSG n’était que le match aller. Et Lawrence en est consciente : « Ce n’est pas terminé, on a un match retour dans cinq jours et on doit rester concentrées jusqu’à mercredi prochain. On sait ce qu’on doit faire : d’abord récupérer et ensuite, bien bosser. » Mercredi est arrivé, l’heure de vérité approche.
Du monde au balcon
Pour réussir à remonter ce retard de deux buts, l’équipe féminine du PSG compte comme son alter ego masculin sur le soutien de ses plus fervents supporters pour renverser la vapeur. Bonne nouvelle, un record d’affluence au stade Jean-Bouin est prévu, l’enceinte s’apprêtant à accueillir entre 12 et 15 000 spectateurs, dont 2000 ultras.
Un soutien qui a manqué au match aller à en croire la gardienne Katarzyna Kiedrzynek, qui refuse d’expliquer par cette seule absence la débandade : « Sans eux, ce n’est pas pareil. À chaque fois qu’ils ne sont pas là, on est un peu en difficulté. À Lyon, en Coupe de France, ils n’avaient pas pu venir, et on avait perdu.(1-0 le 9 février en quarts de finale, N.D.L.R.) (…)Mais on n’a pas été au niveau de la Ligue des champions. On n’a pas eu le bon comportement sur le terrain. Depuis le banc, j’ai vu qu’on n’était pas à fond. Ce n’était pas notre jour. J’espère que ce n’était qu’un accident. » Ne pas être à fond lors d’un quart de finale de Ligue des champions, une tradition parisienne visiblement.
Fait et à refaire
Cet « accident parisien » , ce n’est pourtant pas ce qu’Emma Hayes, coach des féminines de Chelsea, a retenu de cette première manche qui a tourné à son avantage. Au contraire, même : « En deuxième mi-temps, nous avons contré plus, exploité davantage les espaces et avons appliqué notre plan de jeu à la perfection. Ce succès 2-0 était amplement mérité » , a-t-elle détaillé en conférence de presse. Car oui, Chelsea a aussi eu sa période et, contrairement à Paris, a su convertir ses rares occasions « dans des matchs où il y en a toujours peu à ce niveau » .
Alors non, le PSG ne doit pas se dire que c’est un simple accident. Paris doit montrer autre chose. Plus d’audace, de réalisme, de froideur dans le dernier geste. Un challenge qu’Olivier Echouafni estime à la portée de ses joueuses : « On en est capables, le groupe en est capable. Il faut simplement qu’il y ait une prise de conscience et que certaines filles élèvent leur niveau.(…)Elles n’en sont pas encore conscientes, mais demain(ce mercredi, N.D.L.R.), c’est le contexte parfait pour faire un grand match. On sera chez nous, ce sera un tout autre match. » Il y a deux ans, déjà en quarts de finale de la Ligue des champions, Paris avait chuté à Munich face au Bayern (0-1) avant de totalement renverser les Bavaroises au Parc des Princes au retour (4-0). L’exemple est là, aux Parisiennes de s’en servir désormais.
Par Andrea Chazy