- Ligue 1
- J18
- Dijon-PSG (0-4)
Paris, la tristesse de l’habitude
Balade en Ligue 1, élimination en C1, titre de champion, fin de saison. Tel est le cycle du Paris Saint-Germain ces dernières années. Vainqueur à Dijon une semaine après être sorti de la Ligue des champions contre Manchester United, le club de la capitale s'est remis professionnellement dans le quotidien du championnat en attendant l'été. Une habitude qui rime avec frustration.
Ce n’est pas encore certifié à 100% par l’ensemble de la communauté des scientifiques, mais il paraîtrait que la routine ne serait pas bonne pour les neurones de l’être humain. « Le cerveau se détruit de la routine » , pose par exemple Pierre-Marie Lledo, chercheur spécialisé dans l’étude de l’organe se trouvant tout en haut du corps. En d’autres termes, un individu a besoin de nouveauté et de changement pour ne pas vieillir trop rapidement intellectuellement parlant. Et si la force des habitudes est parfois agréable et enrichissante, elle perd parfois vite de sa superbe. Suffit de demander aux fans parisiens ce qu’ils en pensent pour s’en assurer, d’ailleurs. Amis supporters, avez-vous pris un maximum de plaisir devant Dijon-Paris Saint-Germain achevé sur un score de quatre buts à rien en faveur de votre équipe ?
Pas vraiment, évidemment. Non pas parce que l’ouverture du score de Marquinhos à la septième minute était considérée comme tardive. Non pas parce que le break de Kylian Mbappé va encore lui valoir quelques moqueries via des comparaisons avec ses duels perdus d’il y a une semaine. Non pas parce que le coup franc direct d’Ángel Di María était moche. Non pas parce qu’Eric Maxim Choupo-Moting a enfin trouvé le chemin des filets. Non pas parce que le leader de Ligue 1 ne s’est pas montré sérieux. Bien au contraire. Mais simplement parce que les amoureux de la capitale en ont marre de voir ce rituel se dérouler inexorablement sous leurs yeux, année après année.
Professionnalisme gâché
Cette habitude – qui, exception confirmant la règle, n’a pas eu lieu en 2016-2017 en raison du triomphe de l’AS Monaco – est la suivante : écrasement de la Ligue 1 couplé à des phases de poules plutôt réussies en Ligue des champions, match aller d’un gros rendez-vous en C1 souvent porteur d’espoir, élimination lors du match retour de ce même gros rendez-vous, titres hexagonaux officialisés en attendant les vacances, fin de saison. Et ça recommence.
Au moins les Parisiens ont-ils le professionnalisme de ne pas se laisser aller à un potentiel contre-coup sur la scène nationale, et de se remettre dans le chemin de la L1 comme s’il ne s’était rien passé. C’est-à-dire en cognant leur adversaire, en lui collant une raclée et en lui faisant une nouvelle preuve de sa supériorité. Le 0-4 de ce mardi soir, développé juste avant que d’autres huitièmes de finale de C1 ne livrent leur verdict, le prouve. Le problème, c’est que ces performances ne peuvent pas être goûtées à leur juste valeur étant donné que la frustration et la déception ont déjà pris toute la place dans la pièce consacrée aux sentiments du PSG.
À quand trois changements d’un coup en 8es de finale de C1 ?
C’est qu’en Ligue 1, le PSG ne se sent pas à sa place. Dans cette chambre, il peut se permettre de faire tourner autant qu’il le souhaite (Christopher Nkunku, Thomas Meunier ou encore Layvin Kurzawa étaient titulaires au stade Gaston-Gérard contrairement au malheureux Thilo Kehrer) ou de procéder à trois changements d’un coup à un quart d’heure du terme (pour faire entrer ici Moussa Diaby, Colin Dagba et Choupo-Moting).
Sauf qu’il n’a pas non plus le droit de prendre l’escalier pour monter à l’étage au-dessus où les huit meilleures équipes européennes s’imaginent soulever la coupe aux grandes oreilles. Et qui, pour la plupart d’entre elles, connaissent les dangers de l’habitude.
Par Florian Cadu