- Ligue des champions
- Quart de finale
- Chelsea/PSG (2-0)
Paris l’a dans le BaBa
Sauvés à deux reprises par leur barre transversale, les Parisiens, plombés par Demba Ba dans les ultimes instants de la rencontre, sont éliminés de la Ligue des champions. Ici c'était Paris.
Chelsea – PSG (2–0) A. Schürrle (31′), D. Ba (86′) pour Chelsea
Un ballon qui traîne pour l’éternité. Privé de temps de jeu, troisième attaquant dans la hiérarchie de José Mourinho, Demba Ba l’a fait. Il a plombé un Paris Saint-Germain qui croyait être vernis. Lancé dans la prairie du PSG comme pour aller pique-niquer, l’attaquant sénégalais a poussé au fond des filets de Salvatore Sirigu l’ultime munition des Blues. Menés 1 à 0 tout au long d’une rencontre étrange, lors de laquelle ils auront souffert sans souffrir, les joueurs de Laurent Blanc quittent la Ligue des champions la tête basse, fusillés par le troisième attaquant d’une équipe qui n’était pas censé en avoir. Dur.
Schürrle, l’homme qui tombe à pic
Le destin s’est mis en travers de la route du Chelsea FC bien assez tôt dans cette rencontre. On dispute la 18e minute d’une rencontre étrange quand Eden Hazard, apparemment touché à la cuisse, cède sa place à André Schürrle, inexistant lors du match aller. Mais si les Blues promettaient l’enfer au Paris Saint-Germain, ce Stamford Bridge-là n’a rien des ténèbres. Dans les travées du stade des Blues, ce sont bien les voix des supporters parisiens que l’on entend raisonner. Des « olé » précoces, signe de la domination rapide des hommes de Laurent Blanc. Satan faisant parfois des fleurs aux plus démunis, c’est le remplaçant du maître à jouer maison, Eden Hazard, qui va mettre le feu à une rencontre bien triste jusqu’ici. Sur une touche anglaise estampillée tea time, Gary Cahill dévie la balle vers son partenaire qui, étrangement seul dans l’axe, ajuste Salvatore Sirigu d’un plat du pied tranquille. KO debout, le portier sarde sortait tout juste d’une horizontale magistrale sur un coup franc dévié de Frank Lampard. Mais les faits sont là : un 1-0 rapide, le scénario rêvé pour les Blues et le cauchemar des Parisiens. La trame idéale pour donner du cachet à un match où l’enjeu a beaucoup pesé sur les épaules de 22 acteurs. À la pause, le Paris Saint-Germain tremble. Le petit cœur de ses supporters aussi.
La barre, la barre et le coup de bâton
Pas serein à l’image de son équipe, Edinson Cavani va chercher un carton jaune bête qui le prive de demi-finale aller. De toute façon, ce mardi soir, côté parisien, il n’y a de la place que pour un seul showman : Lucas Moura. Toujours aussi insaisissable, le Brésilien enchaîne les heures de rush comme Jackie Chan. Dans le rôle de Chris Tucker, Willian n’hésite pas à casser le jeu. Au vrai, dès qu’ils le peuvent, des Blues souvent pris de vitesse n’hésitent pas à dégainer les « fautes utiles » . Jusqu’au déchaînement post mi-temps. La violence d’une frappe sur la barre. Un son assez efficace pour réveiller un spectateur endormi par le rythme d’un match globalement décevant ou tétanisé par un enjeu trop important. Alors quand ce son retentit deux fois dans les travées d’un stade qui préfère se taire pour admirer et espérer, le frisson est garanti. Pour ce Paris Saint-Germain là, la transversale sera désormais renommée la barre-aka, symbole de la bénédiction des dieux du football. Rapidement menés par Chelsea au cours d’un match fort en intensité, mais faible en fonds de jeu, les Parisiens frôlent la correctionnelle à deux reprises en l’espace de quelques secondes. Parfaitement servi en retrait par Willian, Schürrle balance une sonde qui s’écrase sur la barre de Sirigu avant qu’Oscar, sur un coup franc parfait, ne se joigne à lui. Devant au score 1 à 0, Chelsea est stoppé par le mektoub. Bousculés jusque dans les ultimes instants de la rencontre, les Parisiens pensaient exulter et savourer. Après le passage de Demba Ba, ils n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.
Par Swann Borsellino