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- PSG-Strasbourg (4-2)
Paris joue avec le feu contre Strasbourg
De retour au Parc des Princes dans une ambiance très festive, notamment avec la présentation en grande pompe de ses recrues estivales, le PSG a soufflé le chaud et le froid, mais est finalement parvenu à se défaire de Strasbourg ce samedi soir (4-2). Menés 3-0 à la mi-temps, les Strasbourgeois étaient parvenus à revenir à 3-2 et à faire peur aux Parisiens. Avant de céder en toute fin de match.
Paris Saint-Germain 4-2 Racing Club de Strasbourg
Buts : Icardi (2e), Ajorque (26e, CSC), Draxler (27e) et Sarabia (85e) pour Paris // Gameiro (53e) et Ajorque (65e) pour Strasbourg
Il était 19h20 environ quand le Parc des Princes s’est remis à chanter, 21h02 précisément quand il a pu exploser à nouveau. Une heure et quarante-deux minutes qui ont séparé l’entrée remarquée des supporters strasbourgeois dans leur parcage, qui a provoqué le lancement des chants par le virage Auteuil, et l’ouverture du score très tôt dans la partie par Mauro Icardi, et durant lesquelles le Parc des Princes a pu célébrer le début de cette nouvelle saison porte d’Auteuil avec un peu plus d’entrain que les années précédentes. Déjà parce que plus d’un an se sont écoulés depuis la dernière fois que le PSG avait évolué devant un stade plein. Mais aussi et surtout parce que le PSG s’était assuré, avec la présentation des cinq recrues de son mercato estival, que ce samedi soir de PSG-Strasbourg ne soit vraiment pas comme les autres. Avant d’acclamer le retour de son équipe sur le terrain, le Parc a donc chanté, comme il n’en avait plus l’habitude de le faire, tantôt pour un Javier Pastore venu faire un petit coucou, tantôt pour applaudir son speaker qui ne se sent plus seul, tantôt pour Wijnaldum, Hakimi, Ramos, Donnarumma et surtout Leo Messi, ces nouveaux venus qu’il a enfin pu voir de ses propres yeux.
Et un, et deux, et trois zéro
C’était presque à en oublier, dans la chaleur tombante d’un Paris qui connaît enfin l’été après des semaines de grisaille, que c’était pour un match de football que les 50 000 spectateurs de l’enceinte s’étaient réunis. Un match à la hauteur de la fête qui l’a précédé, dira-t-on : moins de 120 secondes écoulées donc, et voilà Diallo qui balance une délicieuse praline en direction de la surface pour Icardi (hors jeu ?), qui lobe Sels de la tête (1-0, 2e). Le ton est donné. Face à des Strasbourgeois pris au piège, des Parisiens impliqués ont immédiatement pris le rythme du match en main, ne laissant aucune miette aux Alsaciens (5 tirs, aucun cadré en première période). En feu, Mbappé, Draxler et Hakimi notamment sont les principaux artificiers rouge et bleu. À l’approche de la demi-heure, ce sont d’ailleurs les deux premiers qui aident Paris à doubler la mise : l’Allemand récupère un ballon aux abords de la surface strasbourgeoise après un corner parisien, lequel atterrit sur Mbappé qui provoque côté gauche, et déclenche une frappe détournée dans son propre but par Ajorque (2-0, 26e). Sur l’engagement, c’est Dina Ebimbe, titularisé pour la première fois en match officiel sous le maillot parisien, qui chipe un ballon dans les pattes adverses, et lance Mbappé dans la profondeur à gauche. Le Parisien, copieusement sifflé par le Parc en avant-match, donne une nouvelle fois le tournis à Perrin, qui dévie le centre du Bondynois et lobe son gardien. Draxler n’a plus qu’à finir dans le but vide (3-0, 27e). Pour le retour du football dans le Parc des Princes, la fête était autant avant le match que pendant le match, sur la pelouse et dans les tribunes.
Au bon souvenir de Gameiro, et des démons parisiens
Mais Paris peut parfois avoir un don pour se gâcher les fêtes, même lorsqu’elles battent leur plein. Et ne s’était sans doute pas méfié d’un certain joueur, de retour en Ligue 1 et au Parc des Princes après huit années en Espagne était presque passé au second plan. Toujours aussi affûté devant le but, Kevin Gameiro ouvrait donc cette seconde période en réduisant le score : sur un bon centre de Thomasson, le buteur strasbourgeois, pourtant pris en sandwich entre Kimpembe et Kehrer, parvenait à décocher une tête qui trompait Navas (3-1, 53e). Moins mordant, Paris perd le contrôle du ballon et du match et laisse les hommes de Julien Stéphan gagner un peu de terrain. Et faire un pas de plus vers l’égalisation : quasiment le même but, mais de l’autre côté ce coup-ci, un centre de Liénard à gauche trouve Ajorque pour son deuxième but de la soirée, encore un coup de casque puissant, dans le bon but cette fois (3-2, 65e). Dans le même temps, Sels sort deux arrêts monstrueux devant Mbappé (48e, 62e). Tout sourire à la pause, les Parisiens vont passer les 30 dernières minutes sous tension, à éviter de prendre l’eau une troisième fois comme l’ont fait les Messins face à Lille la semaine dernière. Tâche facilitée par Willy Delajod, qui attribue un deuxième carton jaune bien sévère à Alexander Djiku à dix minutes du terme, pour une poussette sur Icardi. Paris n’en demandait pas tant, et refait le break cinq minutes plus tard, sur une nouvelle attaque initiée par Kylian Mbappé : débordement côté gauche, coup de rein, passe puissante à ras de terre parfaitement placée pour Sarabia, entrée quelques minutes auparavant et qui n’a plus qu’à conclure (4-2, 85e). Heureusement pour Paris, Waris rate son face-à-face avec Navas après un cadeau d’Abdou Diallo dans la minute qui suivait. Malgré son large avantage, Paris a joué avec le feu autant qu’il l’a mis dans la défense strasbourgeoise. Mais l’essentiel est ailleurs : pour son grand retour au Parc et sous les yeux de Leo Messi, le PSG a remporté un match qui a offert un grand spectacle offensif devant des supporters déchaînés. C’est ce que l’histoire retiendra.
PSG (4-3-3) : Navas – Hakimi, Kehrer, Kimpembe, Diallo – Herrera, Wijnaldum (Rafinha, 88e), Dina Ebimbe (Danilo Pereira, 60e) – Draxler (Sarabia, 70e), Mbappé, Icardi (Kalimuendo, 88e). Entraîneur : Mauricio Pochettino.
RC Strasbourg (5-3-2) : Sels – Fila (Caci, 63e), Perrin, Djiku, Sissoko, Lienard – Aholou (Thomasson, 42e), Prcić (Siby, 76e), Bellegarde – Gameiro (Waris, 76e), Ajorque (Diallo, 76e). Entraîneur : Julien Stéphan.
Par Alexandre Aflalo, au Parc des Princes