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Paris : ici c’est la plainte
À moins d’une semaine du quart de finale de la Ligue des Champions face à l’Atalanta, le PSG a probablement perdu sur blessure Marco Verratti. Une absence encore non confirmée qui serait forcément handicapante, mais qui ne doit en aucun cas empêcher le PSG de tenir son rang de favori. Car non, le PSG n’est pas maudit comme on l'entend trop souvent.
C’est devenu un fait établi pour beaucoup trop de monde : le PSG serait un club maudit. C’est comme ça, il n’y a rien à y faire. Il faut l’accepter. Rendez-vous compte : à une semaine tout pile de son quart de finale de Ligue des Champions face à l’Atalanta, le PSG perd sur blessure Marco Verratti ! Enfin, « perdrait » , puisque la non-présence du génial milieu italien face à la Dea n’a pas encore été définitivement entérinée. La faute à un coup reçu à l’entraînement. C’est vrai, si ça se confirme, ce n’est vraiment pas de chance pour Verratti. Mais avant même d’attendre cette confirmation, cela ressemble déjà à la mauvaise nouvelle de trop. En particulier pour Thomas Tuchel, et c’est bien là où le bât blesse.
Un entraîneur ne devrait pas dire cela
En conférence de presse après la dernière répétition face à Sochaux mercredi, l’entraîneur allemand ne tenait pas un discours rassurant. C’est même tout l’inverse. À propos de la blessure de Verratti, il répétait « nous sommes inquiets » . Son état d’esprit à lui ? « Pas bien » . Pire : « C’est toujours la même chose quand on arrive en Ligue des Champions, ce sont des nouvelles négatives, toujours. Je ne sais pas pourquoi. » Une parfaite maîtrise du champs lexical de la dépression. Que ce soit bien clair : il est tout à fait normal d’être contrarié de perdre une pièce maîtresse à une semaine d’un rendez-vous décisif. Comme il est tout à fait anormal de sombrer dans un négativisme excessif alors que rien, absolument rien, n’indique que le PSG va se vautrer en beauté dans six jours. Même sans Verratti ou Mbappé, et avec moins de rythme dans les jambes, Paris a toujours les moyens de passer et reste le favori de ce quart de final.
Oui, même malgré la suspension idiote d’Angel Di María au tour précédent. Certes, c’est handicapant, mais on n’entend pas Gian Piero Gasperini se lamenter tous les jours de ne pas avoir à disposition Josip Iličić, son meilleur atout offensif. Sans oublier Pierluigi Gollini, son portier, qui a lui aussi entamé une course contre la montre pour être apte le jour J. Non, on a envie d’entendre dans la bouche de Tuchel les mêmes mots que ceux prononcés par Abdou Diallo au micro de beIN SPORTS mercredi, pour qui cette soi-disant malédiction qui flotte autour du PSG est une aberration : « Non, non. Je ne crois pas du tout en ces choses-là. Ce sont des choses qui arrivent, cela fait partie du football. On doit s’adapter, on espère qu’il va revenir le plus vite possible (Verratti, ndlr). Et s’il n’est pas là, on a d’autres joueurs qui vont devoir faire le travail. »
« Mission impossible ? Jamais ! »
Voilà un discours qui doit animer chaque joueur parisien, valide ou non, à l’approche de ce quart de finale. Se croire maudit est une chose, ne pas l’être en est une autre. Pour cela, il faudrait aussi que l’entraîneur parisien change de braquet et arrête de se plaindre à la moindre occasion. L’an passé, Ole Gunnar Solskjaer s’était présenté au Parc des Princes avec une défaite 2-0 dans le gosier et surtout sans Phil Jones, Antonio Valencia, Matteo Darmian, Nemanja Matić, Juan Mata, Ander Herrera, Paul Pogba, Jesse Lingard, Anthony Martial et Alexis Sánchez. C’était en Ligue des Champions, là aussi. Et quels étaient alors les mots de l’entraîneur norvégien de Manchester United la veille du match ? « Mission impossible ? Jamais ! (…) Perdre plusieurs joueurs, c’est une situation comme il en arrive parfois, nous allons nous battre, nous avons une bonne équipe. » Voilà. Inutile de rappeler la suite, tout le monde la connaît.
Paris doit maintenant faire confiance à ceux qui sont là, et surtout arrêter de se trouver des excuses. Il n’est pas inscrit dans le marbre que le club de la capitale est condamné à toujours subir les événements. Encore faut-il y croire soi-même. Alors, par respect pour Neymar, Mauro Icardi, Keylor Navas, Marquinhos, Thiago Silva, Presnel Kimpembe, Juan Bernat, Leandro Paredes, Pablo Sarabia et les autres, merci de sécher rapidement ces larmes gênantes. Car c’est bien ce que club et ses supporters méritent : d’y croire quoi qu’il arrive.
Par Andrea Chazy