- Ligue 1
- 27e journée
- PSG/Marseille (2-0)
Paris file droit au but
Paris a eu besoin d'une mi-temps. Une mi-temps d'inefficacité au cours de laquelle Lucas a manqué de peu le but de l'année pour prendre la mesure de l'Olympique de Marseille. Trop faibles pour lutter, les Phocéens s'inclinent 2 à 0 et voient les Parisiens s'envoler vers le titre.
PSG – OM (2–0) Maxwell (49′), E. Cavani (77′) pour PSG
Il y a eu Moïse et la traversée de la mer Rouge. Il y a désormais Lucas et la traversée de l’Olympique de Marseille. C’est une action de génie comme on en voit rarement. Une accélération divine quelque part entre le dieu Maradona et la course de dragsters sur AB Motors. On dispute le quart d’heure de jeu d’un bon PSG – OM quand le prophète Lucas reçoit les commandements du dribbleur des mains de Ronaldinho. Contrôle derrière la jambe d’appui, accélération dévastatrice et tout droit tout en talent qui le mène jusqu’à un face-à-face avec Steve Mandanda. En bout de course, Sonic, un brin crevé, tente d’ajuster le portier international d’un piqué logique. Sans cœur et en bout de course, Rod Fanni sauve les siens sur sa ligne et prive le Brésilien d’un des buts de l’année. C’est ça, un PSG-OM en 2013-2014, du talent contre de la besogne. Des éclairs et de la maîtrise contre de l’agressivité et de l’envie.
Le loupé de Lavezzi
On peut difficilement lutter contre le destin, mais les Phocéens n’étaient pas venus pour bétonner. Ayew, Payet, Thauvin, Valbuena, Gignac sont tous présents dans le onze de départ aux côtés de Romao, seul joueur à vocation défensive du milieu de terrain. L’équipe est osée, a priori joueuse et cette impression se confirme lors des premières minutes de la rencontre. Les hommes d’Anigo conservent bien le ballon et mettent beaucoup d’impact physique à la récupération, leur seule véritable chance d’exister dans ce match. Diesel comme Vin, mais surtout à l’image de Zlatan Ibrahimović, quasiment inexistant en première période, les Parisiens ont besoin d’un petit round d’observation pour envoyer leurs premiers crochets sans la précision de De La Hoya. Parfaitement lancé dans le dos de la défense, Ezequiel Lavezzi efface Mandanda d’un crochet malin, mais trouve le moyen de ne pas marquer face à un but vide. Le fameux manque d’efficacité du PSG qui coûte quelques points de temps à autre à l’impeccable équipe de Laurent Blanc. Malgré quelques duels un peu rugueux, une intervention en retard de Valbuena sur Motta ou une semelle de Matuidi sur Nkoulou, l’arbitre de la rencontre siffle peu et le match se déroule sur un rythme intéressant. Un rythme très samba où les crochets et passements de jambe de Lucas sont autant de notes qui hypnotisent des Marseillais de plus en plus en difficulté, à l’image d’un Thauvin qui semble avoir perdu ses valeurs footballistiques. À l’heure d’aller se restaurer à la fontaine, on joue une nouvelle fois Le Chêne et le Roseau au Parc des Princes. Sauf qu’avec Paris, un coup de sécateur est vite arrivé.
Maxwell heureux, Cavani de retour
Un homme calme pour un match d’excités. Loin des semelles, des cartons, des sorties médiatiques et de tout ce qui touche de près ou de loin à la mise en avant de sa personne, Maxwell se contente de jouer, de faire son petit bout de chemin. Comme William, Sherrer veut être un homme heureux. Désireux d’offrir du bonheur à son meilleur ami du vestiaire, Zlatan Ibrahimović profite du retour des vestiaires et surtout du laxisme défensif de Thauvin pour distiller un caviar dont il a le secret à son latéral gauche. Comme à l’aller où il avait égalisé de la tête, l’ancien du Barça s’offre un but d’une frappe tranquille du gauche. Le roseau phocéen a rompu avant l’heure de jeu. C’est fini pour l’OM. Du genre à prendre et à donner en retour, Maxwell, lancé en profondeur dans son couloir envoie un bon centre que Matuidi laisse intelligemment passer entre ses jambes. À la réception, Ibrahimović contrôle, élimine Morel d’un petit pont et envoie une bonne frappe que Romao contre in extremis. Les Phocéens retardent l’échéance du break, avec la complicité de Parisiens qui arrêtent de jouer pendant un quart d’heure. De retour de blessure, Cavani remplace Lavezzi et n’a pas besoin de dix minutes pour arroser ça. Parfaitement servi par Van der Wiel d’un centre de volée, l’Uruguayen, étrangement seul, balance une tête splendide qui laisse Mandanda sans réponse. Après le passage des Parisiens, les eaux se referment sur des Marseillais qui voient la troisième place s’éloigner tandis que Paris file vers la terre promise.
Par Swann Borsellino