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Paris FC-Lyon : dehors les cons !
Ce week-end de 32es de finale de Coupe de France ne pouvait pas plus mal débuter. Ce vendredi soir, la rencontre entre le Paris FC et l'OL n'a pas pu aller à son terme, remettant le football français et ses tribunes face à ses propres démons. D'où cette question : ce cirque va-t-il continuer encore longtemps ?
« Nous sommes désolés de ne pas avoir pu aller au bout de cette rencontre avec vous. » En une phrase de clôture, Thomas Bihel, journaliste de la chaîne Eurosport aux commentaires avec l’ancien champion du monde 1998 Alain Boghossian, a rappelé que l’on vivait une période insensée, pour ne pas dire désespérante, où une rencontre de Coupe de France entre le Paris FC et Lyon peut être définitivement arrêtée après 45 minutes de jeu. L’heure n’est pourtant plus à la stupéfaction, la consternation ou l’indignation. Il y avait du fatalisme dans la voix des commentateurs moins d’un mois après une énième soirée de chaos au Groupama Stadium, où OL-OM avait duré moins de cinq minutes. Ce vendredi soir, il était précisément 22h50 quand l’annonce de l’arrêt définitif de la partie est tombée. Dans un monde parallèle, la deuxième période se serait jouée sur le terrain, où les deux équipes n’avaient pas réussi à se départager à la pause (1-1). Dans le monde réel, le match s’est poursuivi en tribunes dans un spectacle triste à pleurer. À Charléty, le service de sécurité a rapidement été débordé par les affrontements et les assauts de certains supporters lyonnais en direction du public parisien et de familles venues assister à un match de foot. Les images parlent d’elles-mêmes.
Très gros incidents à la mi-temps de #PFCOL entre supporters lyonnais et le public parisien. Très peu de stewards pour gérer la situation. pic.twitter.com/2bktWEgfRd
— David Aiello (@Aiello_David) December 17, 2021
Pas besoin de s’attarder sur les jets de fumigènes en pagaille et les cris de la foule pour se rendre compte qu’une fois de plus, le scénario d’un match tourne au calvaire dans les hautes sphères du football français. Après Montpellier-Marseille le 8 août, Nice-Marseille le 22 août, Lens-Lille le 18 septembre, Angers-Marseille le 22 septembre, Saint-Étienne-Angers le 22 octobre et Lyon-Marseille le 21 novembre, ce sont de nouvelles scènes de violence qui ont renvoyé le football français face à ses démons. Il n’y a cette fois même pas eu besoin de rivalités exacerbées et historiques pour réveiller les ahuris, qui n’ont besoin de personne pour étaler toute leur bêtise dans un stade lors d’un banal 32e de finale de Coupe de France.
L’inefficacité des sanctions collectives
Face à la répétition incessante de ces débordements inacceptables, de nombreuses questions se posent. Quel est l’objectif de ces supporters insupportables ? Quelle place pour le football au milieu de ce chaos ? Jusqu’où cette violence va-t-elle nous mener et peut-elle s’arrêter ? Il n’est plus question de prétendre avoir une solution miracle, celle-ci n’existe peut-être pas. Les sanctions collectives, à commencer par les huis clos, ne fonctionnent pas et pénalisent davantage ceux qui ne méritent pas d’être punis qu’elles ne raisonnent les coupables. Ceux-là se moquent éperdument de voir les tribunes se vider comme ils se foutent de coûter un ou deux points à un club dont ils se proclament supporters. Dans les coulisses, les instances doivent continuer le travail entamé ces dernières semaines pour évoluer dans la gestion des incidents et trouver des solutions, sans punir le foot et ceux qui aiment ce sport. « On a encore vu des choses inacceptables, a admis Jean-Michel Aulas avant de remettre immédiatement sa casquette de président de l’OL. Je crois que les responsabilités sont partagées. Tout n’est pas à mettre sur le dos de nos supporters. Il faudra bien analyser ce qu’il s’est passé. L’OL n’a pas à prendre l’entière responsabilité des incidents. » Une posture automatique que les dirigeants des clubs français doivent abandonner pour avancer main dans la main sans avoir constamment ce besoin de défendre leur petite chapelle. Reste un mot simple adressé à ces énergumènes persuadés que le foot leur appartient : dehors !
Par Antoine Donnarieix