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Paris FC-Lyon : après les incidents, la question de la responsabilité pour les ultras

Par Nicolas Kssis-Martov
Paris FC-Lyon : après les incidents, la question de la responsabilité pour les ultras

Les violences qui ont éclaté ce vendredi soir au stade Charléty, à Paris, à l’occasion de PFC-OL en Coupe de France ne font que confirmer un sentiment général, celui d’une spirale qui n’en finit plus de happer le monde des tribunes dans l’œil du cyclone. Si naturellement chaque cas de figure s’avère différent et spécifique, il faudrait une bonne dose d’aveuglement pour ne pas se rendre compte que quelque chose dérape dans les tribunes françaises. Or, si comme nous aimons à le croire, le mouvement ultra doit y jouer un rôle, il ne peut plus se contenter de pointer les erreurs des autres.

Depuis la reprise de la Ligue 1, les incidents n’ont cessé de se multiplier. Montpellier-Marseille le 8 août ; Nice-Marseille le 22 août ; Lens-Lille le 18 septembre ; Angers-Marseille le 22 septembre ; Saint-Étienne-Angers le 22 octobre ; et OL-OM le 21 novembre. Les formes ont varié, les cibles aussi (supporters adverses ou joueurs sur le terrain) tout comme le profil des auteurs. Le résultat reste le même, et l’image des supporters se dégrade un peu plus à chaque fois. Cependant, un nouveau seuil a été franchi à Charléty. Tout d’abord parce que les débordements se sont déroulés dans le cadre de la Coupe de France, patrimoine national censé plutôt représenter une communion ou au moins une commémoration de notre football, quelque peu épargnée par les rivalités qui exaspèrent l’ordinaire des championnats. Ensuite car on ne pouvait pressentir une tension particulière, contrairement à Lyon-Marseille ou un Lens-Lille, autour de ce match.

Enfin et surtout, personne n’ignorait, à commencer par les personnes encagoulées qui ont pris part à la castagne, que l’affluence ce soir-là allait être plus importante en raison de la venue d’une grosse écurie de Ligue 1 plutôt que par l’union sacrée des hordes de fans du club parisien. C’est tellement vrai que même Jean-Michel Aulas essaie surtout d’imputer le début des échauffourées à des supporters du PSG venus provoquer le parcage des Gones. Reste que tous les témoignages concordent pour le moment : des « quidams » qui n’avaient rien demandé se sont retrouvés au milieu des bagarres et ont subi le déchaînement d’une frange des Lyonnais. La prochaine étape, si l’on suit cette pente fatale, conduira inévitablement à un drame humain. Il n’y a probablement pas besoin de rappeler certains épisodes du passé, notamment du côté du Parc des Princes, et leurs conséquences.

Responsable ne signifie pas soumis

Il importe évidemment de pointer la responsabilité des clubs et des pouvoirs publics en matière de sécurité et de gestion des déplacements des visiteurs. Ce vendredi soir, des ratés indéniables, comme cette ridicule barrière en plexiglas ou des stadiers en nombre insuffisant, sans parler de l’intervention tardive des forces de l’ordre, ont contribué à favoriser ce chaos. Mais cela ne dédouane pas le mouvement ultra de s’interroger également. La dernière réunion entre les ministres concernés et les représentants du foot français avait donné lieu à des mesures, certes minimalistes, mais qui ont fait leur preuve à Charléty pour l’arrêt du match. La volonté, du moins annoncée, de privilégier les sanctions individuelles se révèle pour le moment plutôt rassurante, même si de fait les sanctions collectives vont continuer à pleuvoir (huis clos, fermeture de tribunes, fin des déplacements, désormais décidée y compris par le club lui-même, etc.).

La réactivation de l’Instance nationale du supporterisme (INS) relance un lieu d’échanges et de dialogue indispensable au regard de la situation actuelle. L’opportunité est donc unique pour les groupes ultras, dans leur diversité, de se positionner clairement enfin sur la question, en donnant de la voix au-delà des communiqués habituels pour se défendre – ce qui est légitime. Il est désormais nécessaire pour le mouvement ultra d’affirmer ce qu’il veut assumer comme part de responsabilité dans la sécurité des matchs, ce qu’il ne veut pas gérer (car en dehors de ses prérogatives ou de la loi), et forcément préciser simplement où se situe pour lui les limites à ne pas dépasser.

Naturellement, le petit monde des tribunes tient à conserver son indépendance et son identité subversive. Chercher à séparer les bons des mauvais supporters se révèle toujours contre-productif et inefficace. La loi ne vous punit pas d’être une bonne ou mauvaise personne, elle juge vos actes. Dimitri Payet avait demandé une prise de conscience et une solidarité collective des joueurs, même si par ailleurs il interpellait aussi les autorités et les clubs. Les ultras peuvent aussi endosser les responsabilités inhérentes au rôle qu’ils veulent jouer dans la vie du stade sans pour autant renier leur attitude critique sur la façon dont les instances du foot ou les préfets s’occupent d’eux.

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