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Paris FC à Jean-Bouin : un peu plus près des étoiles
Le Paris FC abandonne le stade Charléty pour Jean-Bouin dès la saison prochaine. Au-delà d’un - court - déplacement géographique, il s’agit bien de l’ambition d’un second club parisien qui s’écrit toujours à l’ombre, pour le moment, du PSG et de son Parc des Princes.

« Je n’ai jamais vu un match d’aussi loin. La dernière fois que j’avais vu un match d’aussi loin, c’était à la télé, dans un tel stade, c’est difficile de créer une ambiance. » Le constat amusé, mais cinglant, de Jürgen Klopp, directeur des activités football de Red Bull (actionnaire minoritaire du PFC), après avoir assisté le 11 janvier à une rencontre contre Amiens, sonnait finalement déjà le glas du stade Charléty. Il aurait été logique que le second club de la capitale demeure dans l’est parisien, à l’autre extrémité de la ville, socialement et géographiquement, par rapport au PSG, donnant tout son sens à une future rivalité. C’est finalement la proximité qui sera de mise.
La configuration de l’enceinte située dans le treizième arrondissement, bâtie pour les critériums d’athlétisme, rendait néanmoins impensable une telle solution. L’ancien coach de Dortmund et de Liverpool sait pertinemment à quel point un club a besoin d’un vrai stade de foot pour construire son histoire et sa puissance à domicile, et au passage son attractivité pour les sponsors, partenaire et autres invités en loge. Le jeune PSG avait ainsi bénéficié, en s’installant dans un Parc des Princes refait à neuf au début des années 1970, d’un temple dédié au ballon (rond et parfois ovale), imaginé magistralement par l’architecte visionnaire Roger Tallibert.
En attendant de récupérer le Parc des Princes ?
Toujours en course pour une montée en Ligue 1, le Paris FC a donc officialisé son départ à Jean-Bouin, de 2025 à 2029 pour l’instant. Une transhumance rendue possible grâce à un accord avec le Stade français, le préfet de police de Paris, les Ligues professionnelles de rugby, et la mairie de Paris, propriétaire des lieux, trop heureuse sûrement de cette arrivée juste sous le nez du PSG, au moment où l’avenir de ce dernier au Parc n’est toujours pas garanti. Il n’y aurait plus qu’une rue à traverser en cas de départ de QSI pour les futurs locataires…
Antoine Arnault, représentant, au nom du père, de LMVH (actionnaire majoritaire), veut clairement croire au déclic, en particulier via un équipement de 20 000 places – récemment fréquenté par le FC Versailles ou par les streamers pour leurs matchs caritatifs – largement plus adapté au football, y compris sur les écrans, si l’an prochain la LFP conserve encore un diffuseur. « Dans ce nouvel écrin, le club commencera une nouvelle ère tout en ayant à cœur de bien finir d’écrire l’histoire pour cette dernière saison à Charléty. » Le regard se révèle insidieusement toujours porté, malgré les déclarations d’humilité et de distinction, vers l’itinéraire et le parcours du grand frère de la Ville Lumière.
Il restera toutefois à réaliser le plus dur : remplir les tribunes, sans pouvoir sortir l’excuse d’un stade inadapté, au point de recourir à la gratuité par attirer les supporters et agrandir la « fan base ». Or, il ne suffit pas de se rapprocher à quelques encablures du Parc de Princes pour s’imprégner de la légende ou attirer le peuple parisien et sa banlieue. La popularité et la passion ne sont pas géographiquement contagieuses. Le Parc n’est devenu que lentement, non sans soubresauts ni violences, le chaudron qui a tant impressionné les journalistes anglais et Rio Ferdinand venus assister au choc contre Manchester City en Ligue des champions. Y compris à l’ère de FC25 et des réseaux sociaux, la hype ne remplace pas aussi facilement le subtil processus d’identification. Le possible derby de la saison prochaine sera-t-il du coup simplement un Clásico du 16e arrondissement ?
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