- Ligue 1
- J9
- PSG-Amiens (5-0)
Paris expédie son cinq à sept avec Amiens
Dominateurs exclusifs, les joueurs du PSG en ont encore collé cinq à Amiens avec une équipe fortement remaniée. Le fait le plus surprenant de l'après-midi ? Lassana Diarra a joué !
Paris Saint-Germain 5-0 Amiens SC
Buts : Marquinhos (12e), Rabiot (42e), Draxler (80e), Mbappé (82e) et Diaby (87e) pour Paris
Au cœur des différents types de siestes, celle que l’on qualifiera « d’improvisée » est assurément la meilleure. On s’en réveille de meilleure humeur, les yeux engourdis de bonheur par la surprise de s’être assoupi là, dans son canapé en cuir chauffé par le soleil, devant la télévision. Cette fois, impossible de lutter : le spectacle de ce PSG-Amiens était une invitation à sombrer dans les limbes.
Il y a des matchs du samedi après-midi qui ne méritent pas forcément d’être regardés, et celui-là, après coup, en fait de toute évidence partie, à peine épicé de cinq buts désormais devenus sauce habituelle. Et puisque l’ensemble de la presse sportive s’était passionnée pour le sujet, notons que Ganso n’a rien fait pour éviter la bombe.
Tuchel, ce petit chimiste
Comme souvent pourtant, la grosse explosion avait été précédée d’un silence assourdissant. Suivant le mouvement de grève nationale en réponse aux décisions restrictives de la LFP à l’encontre des supporters, le virage Auteuil a décidé de se taire pendant le premier quart d’heure. Disons-le autrement : on s’emmerde ferme au Parc des Princes. Étrange atmosphère que celle dégagée par un stade ambiancé par les cris d’enfants de sa tribune famille alors que, pour ne rien arranger, Tuchel avait profité de l’occasion pour sortir sa valise de petit chimiste. On agite les fioles : un peu de nitrite par ici histoire de caler Nkunku arrière droit et Kehrer en défense centrale, et voilà que Paris mousse comme une solution instable dans un bec Bunsen.
Pas de quoi emmerder le collectif, qui acidifie lentement les corps amiénois : Marquinhos ouvre le score sur corner (1-0, 12e), imité au mouvement près par Rabiot trente minutes plus tard (2-0, 42e). Au milieu ? Un peu de rien, beaucoup de pas grand-chose, et surtout pas d’intensité – pas de risque de faire sauter le labo. Juste le temps de constater que Ghoddos est habile en blouse blanche et que Cavani préfère les lentilles de microscope à celles que l’on pose sur les yeux (cette occasion manquée devant le but vide à la 45e…), et voilà qu’Amiens rentre au vestiaire avec deux buts de retard dans l’erlenmeyer.
Un 5-0 laconique
Puisqu’il est de tradition que toute victime ait un dernier sursaut de vie avant de rendre l’âme, Amiens décide d’utiliser le sien d’entrée de seconde période. Ghoddos, profitant d’un second ballon mal repoussé par Areola, fusille la poitrine du portier à bout portant, oubliant probablement qu’un ballon n’a pas la capacité de perforation d’un calibre 12. Pour le reste, on évolue dans un monde parallèle, à mi-chemin entre la Cité des sciences et la Foire de Paris.
Tuchel se permet de faire entrer Lass Diarra et Moussa Diaby, juste histoire de voir comment réagissent leurs photons au contact de la pelouse, et le PSG prend le contrôle du match au rythme de l’usure d’une défense amiénoise elle aussi en grève : du pressing. Pas bien compliqué ensuite : Draxler rehausse une prestation bien fade d’un coup de tête chanceux (3-0, 80e), avant que Mbappé et Diaby ne fassent exploser la baraque à force de mélanges gazeux (4-0, 82e, puis 5-0, 88e). Le constat est terrible de vérité : le PSG a marqué cinq buts, mais l’on s’est ennuyé. Décidément, certaines siestes ont une drôle de gueule.
Paris Saint-Germain (4-3-3) : Areola – Nkunku, Marquinhos, Kehrer, Bernat – Rabiot (Rimane, 86e), Verratti (Diarra, 45e), Draxler – Di María (Diaby, 58e), Mbappé, Cavani. Entraîneur : Thomas Tuchel.
Amiens SC (4-2-3-1) : Gurtner – Dibassy, Adenon, Gouano, Krafth – Monconduit, Gnahoré (Blin, 80e) – Ghoddos, Ganso (Bodmer, 74e), El Hajjam (Konaté, 67e) – Otero. Entraîneur : Christophe Pelissier.
Résultats et classement de Ligue 1Par Théo Denmat, au Parc des Princes