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Paris : et si on voyait le bon côté des choses ?

Par Mathieu Faure
Paris : et si on voyait le bon côté des choses ?

Après les échecs de 2013, 2015 et le traumatisme de 2017, le PSG a enfin éliminé le FC Barcelone sur une double confrontation de Ligue des champions. La manière n’aura pas été au rendez-vous pour le match retour, mais le PSG a fait l’essentiel en écartant son principal rival européen tout en exorcisant ses vieux démons. Et si c’était ça, la principale victoire ?

Que restera-t-il de cette qualification face au FC Barcelone dans deux mois, deux ans, dix ans ? En direct, la majorité des suiveurs du Paris-SG étaient partagés entre l’idée d’avoir eu chaud aux miches et le soulagement. Alors que le club de la capitale est complètement passé à côté de son match retour (28% de possession à domicile et 21 tirs subis), l’essentiel est ailleurs : le PSG a éliminé le FC Barcelone, quintuple vainqueur de la C1, en s’imposant 5-2 sur l’ensemble des deux matchs, tout en étant invaincu et sans Neymar, Juan Bernat et Ángel Di María (absent à l’aller, entré à l’heure de jeu hier soir).

En face, c’est Lionel Messi, mine de rien. Quand le Real Madrid passe aux forceps, on parle d’expérience, de bloc collectif capable de courber le dos dans ces moments cruciaux. Pas au PSG. On parle de match raté, d’inquiétude, de miracle dont la forme prend celle d’un Keylor Navas impérial, lui qui n’a jamais été éliminé quand il dispute une double confrontation en C1 (9 doubles confrontations avec le Real Madrid, 2 avec le PSG, pour autant de qualifications au bout). Oui, le match retour a été un long supplice, mais il doit être regardé avec le prisme du match aller. Dans les colonnes du Parisien, l’ancien milieu Édouard Cissé soulève une question à laquelle il est encore difficile de répondre, mais qui résume bien cette double confrontation : « Un des deux matchs était un accident, mais lequel ? »

En thérapie

Pour comprendre ce PSG, il faut analyser ses failles psychologiques, ses faiblesses, ses blessures majoritairement liées à l’ennemi intime catalan. Depuis 2013, le PSG de QSI a croisé trois fois la route du FC Barcelone dans des rencontres éliminatoires. Par trois fois, le PSG a été prié de rentrer chez lui. Avec des regrets, d’abord, en 2013 (2-2, 1-1), avec le sentiment d’être tombé sur beaucoup plus fort que soi en 2015 (1-3, 0-2), et avec l’impression d’avoir été mis K-O par le destin, l’arbitrage, la malchance et la peur en 2017 (4-0, 1-6).

Concrètement, le PSG était traumatisé par le FC Barcelone contre lequel il nourrissait un complexe d’infériorité évident. Il fallait, pour passer à autre chose après le séisme de 2017, enfin réussir à éliminer ce nouveau rival européen. Peu importe la manière, il fallait briser cette sorte de malédiction, franchir ce mur mental que le PSG se prenait constamment dans la gueule. C’est chose faite. Sans Neymar, le plus barcelonais des Parisiens, sans Bernat, sans Di María, et avec une forme de résilience comme rarement observée depuis 2012 et les débuts du PSG de QSI en Ligue des champions. Et puis sortir le Barça, même en crise politique, institutionnelle et sportive, de la Ligue des champions n’est pas quelque chose de banal, surtout en huitièmes de finale. Cette élimination doit servir de thérapie au PSG. Lui (re)donner confiance. Il ne sert à rien d’analyser uniquement le match retour d’une double confrontation, mais il faut s’appuyer sur l’essentiel : la qualification.

Enfin un vrai scalp

Depuis 2012, la liste des clubs éliminés par le PSG n’avait rien d’un tableau de chasse 5 étoiles : Valence, Bayer Leverkusen, Chelsea, Borussia Dortmund, Atalanta et RB Leipzig. Pas de quoi fanfaronner en zieutant les trophées au-dessus de la cheminée en gros. On y trouve des clubs néophytes dans la compétition ou des clubs, certes titrés en Europe, mais dont la régularité dans le dernier carré n’est pas habituelle dans cette dernière décennie. Mais ce qui manquait au PSG, c’est un vrai scalp. Un prétendant. Un « gros poisson ». Un club dont la voix porte et compte en Europe. Un Bayern Munich, un Real Madrid, un Liverpool, une Juventus ou, évidemment, un FC Barcelone. À choisir, le Barça était le tremplin idoine pour espérer démystifier la C1 du côté de la capitale. Mieux, il fallait que ce soit le Barça pour le solde de tout compte. Ce PSG, même mauvais pendant 90 minutes et privé de certains cadres, est donc capable de sortir à la régulière Lionel Messi et sa clique.

Maintenant, il n’y a plus de raison objective d’être complexé ou de déjouer à force de trop réfléchir. Éliminer un « gros » ne doit plus être considéré comme un exploit, surtout en 8es de finale, mais comme une étape dans le cheminement. Car les dirigeants qataris n’ont qu’un objectif depuis leur prise de pouvoir en 2011, remporter la C1. Ils ont sans doute eu le tort de le dire trop fort, trop vite. Dès lors, cette quête cannibalise tout le reste et banalise, à force, les trophées nationaux trustés depuis près de 10 ans. Il n’y aura jamais rien de rationnel dans le rapport entre le PSG et la C1 tant que les Parisiens ne l’auront pas gagnée. La qualification face au Barça, tellement attendue, le démontre. Au coup de sifflet final, le soulagement s’est mêlé à la peur, alors que tout le monde attendait ça depuis plusieurs saisons. On a presque envie de se dire : « C’est tout ce que cela procure comme effet ? » Oui, c’est tout.

Cette mesure, ou retenue selon, est-elle due à ce sentiment de frayeur qui a traversé le PSG pendant 90 minutes ? Car même en ayant planté quatre buts au Camp Nou au match aller, le PSG s’est retrouvé au bord du vide psychologique pendant 90 minutes. Mais cette fois, le club n’a pas flanché. Les joueurs n’ont pas baissé la tête ni les bras. Au fond, c’est peut-être ça le plus important. « Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Libéré par lui-même ! » Il avait tout vu avant les autres, le Grand Charles. Reste maintenant à observer les bienfaits de cette qualification sur la manière dont le PSG va aborder psychologiquement la suite de son parcours en C1, cette année, mais aussi les suivantes. Et si le verrou mental avait enfin sauté ?

Dans cet article :
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Par Mathieu Faure

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