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Paris et le post-it guingampais
Mêmes lieux, mêmes hommes, mêmes armes ? Dans sa partie de Cluedo géant, le PSG recroise ce samedi la seule équipe française qui l’a défait cette saison : l’En Avant de Guingamp. Mais dans le passé, les petits accrocs face aux Costarmoricains ont souvent servi de leçons utiles pour l’avenir.
Non, ce n’est pas un mirage que les hommes de Thomas Tuchel aperçoivent à l’horizon, après leur séjour dans le désert qatari. Dix jours après avoir été éliminé de la Coupe de la Ligue par Guingamp, le PSG retrouve ce même adversaire au Parc des Princes. La lanterne rouge du championnat s’était payé une tranche de bonheur en terrassant l’ogre national chez lui. Une défaite que le coach allemand a choisi d’attribuer à l’extraordinaire, plutôt que de bazarder tous ses principes. « Ce n’est pas facile de faire une analyse, soufflait-il la semaine dernière. Si on regarde les statistiques, ce n’est pas possible de perdre ce match. Je dois réfléchir et parler des petites choses. Mais il n’y a pas de grandes choses à remettre en cause. » Bref, les enseignements à tirer de cette élimination précoce, d’une compétition dont il était comme chaque année le grand favori, se feront à la marge.
Être gagne-petit en une leçon
Ce léger ajustement à réaliser, c’est la manière de négocier ces matchs, quand la machine parisienne ne tourne pas à plein régime et arrive à mener 1-0 face à une équipe accrocheuse se déplaçant avec un bloc bas. « On a été sérieux contre Guingamp, mais on a manqué de la mentalité pour tuer le match ou de qualité défensive, pointait Tuchel. Après le premier but, on aurait dû en mettre un deuxième. Au lieu de ça, on a perdu de l’intensité et de la vitesse. » Et c’est par péché d’orgueil que Neymar & co ont laissé aux Bretons une occasion inespérée de réaliser leur hold-up. Car avec cette philosophie, le moindre grain de sable peut enrayer la mécanique parisienne. Il y a dix jours, ce sont trois penaltys concédés, dont deux transformés, qui ont fait buguer le système.
Cette rencontre de Coupe a surtout permis au PSG de comprendre qu’il devait apprendre à gagner 1-0, à défaut de pouvoir coller son habituelle rouste. Et là, c’est à des observateurs parfois trop exigeants que les préconisations de l’ancien de Dortmund sont adressées : « Quand nous menons au Parc des Princes 1-0, tout le monde a le sentiment que le match est fini. Si nous avions gagné 1-0 à Guingamp, on nous l’aurait reproché aussi. Les joueurs ont la sensation qu’ils sont obligés de gagner 4-0 et ce n’est pas facile d’accepter ça, d’être toujours motivé à 100%. » Depuis que l’Allemand s’est assis sur son banc, Paris n’a gagné que 2 de ses 28 matchs sur le plus petit des scores (Toulouse et Nantes), 5 sur la plus courte des marges, contre 12 par trois buts d’écart ou plus. Significatif pour affirmer que le PSG n’a pas dans ses gènes la victoire a minima.
Le maître guingampais
Mais ce n’est pas la première fois de son histoire contemporaine que le PSG se fait rappeler à l’ordre par Guingamp. Au match aller à Roudourou, lors de la deuxième journée de la saison et pour la première de Gigi Buffon, les hommes d’Antoine Kombouaré menaient 1-0 à la pause, sur un but de Nolan Roux et ont même pensé avoir fait le break grâce à Bénezet, finalement contrarié par la VAR. Bousculés, les Parisiens ont été obligés de se ressaisir dès la mi-temps. Et c’est l’entrant Kylian Mbappé qui s’était chargé de sonner le réveil avec un doublé bienvenu. En décembre 2014, c’étaient déjà ces Bretons qui avaient contraint les Parisiens à concéder leur première défaite sur la scène nationale (défaite 1-0). Même sentence en décembre 2016, où l’EAG avait handicapé le club de la capitale dans son duel à distance avec Monaco (défaite 2-0), ou encore en avril dernier quand Guingamp privait le PSG d’un carton plein au Parc des Princes (nul 2-2).
À entendre le discours de Tuchel, un PSG averti en vaudrait deux. « Maintenant, tout le monde sait que ce n’est jamais facile, on a des choses à améliorer, mais les joueurs sont prêts, assurait-il ce vendredi. Pour quelques joueurs, c’est aussi important de montrer que(le match de Coupe de la Ligue), c’était un accident. » Sauf que toutes les leçons n’ont pas toujours été correctement imprimées : il y a un an, quasi jour pour jour, le PSG s’imposait 4-2 en Coupe de France face à l’EAG. Les deux buteurs bretons ? Yeni Ngbakoto et Marcus Thuram, déjà sur penalty… comme mercredi dernier. Ce samedi, Paris sait qu’il n’aura pas le droit à l’erreur s’il ne veut pas se taper quelques cours du soir.
Par Mathieu Rollinger