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Paris, un déclic ou un sort

Par Andrea Chazy
4 minutes
Paris, un déclic ou un sort

Revenu de l’enfer face à Lille ce dimanche au Parc des Princes (4-3), le Paris Saint-Germain poursuit son numéro d’équilibriste suspendu au-dessus du vide. Pour le moment, il est toujours debout les pieds sur la corde. Jusqu’à quand ?

Prendre le temps d’observer une photographie dans le détail permet très souvent de déceler les petites histoires dans la grande. Grâce à son pied gauche sans pareil, Léo Messi vient de délivrer le Paris Saint-Germain au bout du temps additionnel face au LOSC, sur coup franc, dans un Parc des Princes qui explose. Immédiatement, le collectif parisien se rue sur lui. Christophe Galtier aussi. Parti de sa cage, Gianluigi Donnarumma fonce en direction du banc pour sauter dans les bras de son entraîneur des gardiens et compatriote Gianluca Spinelli. Luis Campos, le conseiller sportif parisien, harangue de son côté le banc lillois et savoure ce succès quasi inespéré. Qui va fournir quelques jours de répit dans une période de turbulences pour le Concorde rouge et bleu.

Campos-Galtier, duo sous pression

La présence surprenante de Campos pendant toute la dernière demi-heure de ce PSG-Lille au niveau de la pelouse parle d’elle-même : le PSG vit des heures difficiles, et dans ce club plus qu’ailleurs, les fusibles sautent rapidement. Quand il a senti que cette rencontre ne tournait pas vraiment dans son sens, et que son ancien amour nordiste qu’il a fait champion de France doublait son actuelle crémerie à la suite du coup de canon de Jonathan Bamba, Campos a montré des signes de nervosité qu’on ne lui connaissait pas. La conséquence d’une tension grandissante qui colle à la peau du stratège portugais, conscient des deux mercatos ratés qu’il a menés, conscient aussi que les résultats du PSG ne collent pas au standing attendu. 

J’essaye de faire abstraction, d’être dans une bulle. Mais évidemment que derrière ces trois défaites, j’ai eu beaucoup d’échanges avec ma direction sportive, lui (Luis Campos, NDLR), mais aussi mon président.

Christophe Galtier

Il n’y avait pas besoin de lunettes pour voir que Christophe Galtier, lui aussi, jouait déjà gros face à son ancienne écurie et continuera de jouer son futur à Marseille, puis face à Nantes avant le deuxième chapitre bavarois. Avant la rencontre, RMC indiquait que Galette serait sur le banc « au moins jusqu’au 8 mars » et donc cette manche retour face au Bayern, avec néanmoins une épée de Damoclès au-dessus de la tête si les résultats ne s’améliorent pas. Rien d’étonnant alors qu’après ce succès face à Lille, Galtier comme les journalistes présents parlaient volontiers d’oxygène plutôt que des trois points comme bénéfice direct : « De l’oxygène, oui. Quand vous êtes l’entraîneur du PSG avec trois défaites dans trois compétitions différentes, il y a… Il y a vous, aussi, ce qui est normal. J’essaye de faire abstraction, d’être dans une bulle. Mais évidemment que derrière ces trois défaites, j’ai eu beaucoup d’échanges avec ma direction sportive, lui (Luis Campos, NDLR), mais aussi mon président. »

Demain, c’est loin

Au-delà des paroles, il y a les actes bien sûr. Ce dimanche face aux Dogues, il faut quand même reconnaître aux Parisiens – peut-être due aux encouragements de Campos ? – cette capacité à avoir tenu le cap en ayant perdu sur blessure Nuno Mendes et Neymar, en plus d’avoir concédé un penalty plutôt généreux. En revanche, ce qui inquiète toujours autant, c’est bien le manque de continuité dans la performance. Ce PSG version Galtier connaît des trous d’air profonds, inexplicables, qui ont failli suffire à le mettre une nouvelle fois dans le rouge. 

Car il y aura un jour où le talent de Messi ne suffira pas s’il ne s’exprime que pendant cinq minutes, un jour où Kylian Mbappé ne passera pas un petit pont d’anthologie sur l’ouverture du score ou que sa reprise en bout de course sur l’égalisation terminera sa course dans le petit filet extérieur du portier adverse. Et là, les Parisiens n’auront plus que leurs yeux pour contempler une nouvelle fois l’étendue des dégâts, ou plutôt l’étendue des regrets. « C’est important de dire que nous ne sommes pas contents de notre match, concédait Vitinha au coup de sifflet final. On sait qu’on peut être meilleurs, et on essaye toutes les semaines de l’être. » Il va le falloir, car comme tous les ans depuis que le Qatar investit au PSG, c’est maintenant que la saison parisienne est jugée.

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