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Paris et la Coupe, la belle idylle
Entre le Paris-SG et la Coupe de France, il y a toujours une relation particulière, faite d’amour, de succès, de belles histoires et de records. C’est sans doute le titre qui ressemble le plus au club de la capitale.
Douze. C’est le nombre de Coupe de France remportées par le Paris-SG depuis son premier succès dans l’épreuve en 1982. C’était un soir de folie face au Saint-Étienne de Michel Platini et une victoire aux tirs au but dans une liquette superbe floquée RTL. De quoi rendre Francis Borelli, feu le président du club, complètement marteau au point d’en bouffer la pelouse du Parc des Princes avec sa fameuse sacoche à la main. Sans doute l’image qui caractérise le mieux le Paris Saint-Germain. La Coupe de France reste le premier titre remporté par le club de la capitale, c’est donc logique qu’entre le PSG et la plus vieille compétition de France, un lien vraiment particulier perdure avec le temps, d’autant que les Franciliens sont devenus des spécialistes de la Coupe, la remportant à chaque décennie depuis 1982 (1982, 1983, 1993, 1995, 1998, 2004, 2006, 2010, 2015, 2016, 2017, 2018).
Quadruple tenant du titre, le PSG espère faire la passe de cinq contre Rennes afin de terminer sur un nouveau doublé coupe-championnat, ce qui rendrait la lecture du millésime 2019 moins compliquée après les échecs en Ligue des champions – une habitude – et en Coupe de la Ligue – inhabituel pour le coup. Quelque part, le PSG est vraiment né en Coupe de France, la finale de 1982 et le but de Rocheteau, le but vainqueur de Toko en 1983, les Nantais qui terminent à huit lors de l’édition 1993, le but de Dhorasoo en finale contre l’OM en 2006, etc. Ce n’est donc pas un hasard si le Paris Saint-Germain a souvent brillé en Coupe des vainqueurs de Coupe (demi-finaliste en 1994, vainqueur en 1996, finaliste en 1997), car c’est l’essence même de la Coupe de France, une compétition européenne où tous les vainqueurs de coupes venaient se rentrer dans le lard. Pendant longtemps, le PSG n’était que ça : une équipe de coupe. Capable de se survolter sur un match éliminatoire, mais incapable de tenir la distance sur un championnat.
Le Qatar a perpétué la tradition
Avec l’arrivée de QSI, la donne s’est pourtant inversée. Enfin, c’était l’idée de départ puisqu’il fallait retrouver les sommets de la Ligue 1. Six titres de champion de France plus tard, revoilà Paris sur le podium des clubs les plus titrés en matière de championnat, mais dans le même temps, l’ère qatari a respecté l’ADN Coupe du club avec cinq Coupe de France et autant de Coupe de la Ligue. Tant est si bien que le PSG est le club de France le plus titré dans les deux coupes nationales. « Ramener une coupe ici, et encore plus face au PSG qui n’a jamais perdu une finale depuis le rachat par QSI, ce serait finalement presque un tsunami » , a d’ailleurs avancé Oliver Létang, président de Rennes et ancien directeur sportif du PSG dans les colonnes du Figaro. Quelque part réside l’idée que le PSG a fait une OPA sur les coupes nationales, ce qui explique la déflagration ressentie lors de l’élimination face à Guingamp, au Parc des Princes, en Coupe de la Ligue en janvier dernier.
Thomas Tuchel le sait, il n’aimerait pas être le premier coach parisien à perdre les deux coupes la même année. « Je pense seulement au match, pas à mon bilan, a simplement avancé l’Allemand en conférence de presse de veille de match. Ce n’est pas le moment pour dresser un bilan. Si on gagne la Coupe de France, c’est différent. » En cas de succès, Thiago Silva, Edinson Cavani, Marquinhos et Marco Verratti rejoindraient deux légendes du club, à savoir Dominique Bathenay et Alain Roche, vainqueurs eux aussi de cinq Coupe de France, mais le carré d’as parisien égalerait surtout le Lillois Marceau Somerlinck, seul joueur à compter cinq titres en Coupe de France avec le même club (le LOSC des années 1940-1950). Quelque part, le PSG et la Coupe de France, c’est une histoire d’amour. Ce serait con de tout gâcher.
Par Mathieu Faure