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- Ce qu'il faut retenir de la 17e journée
Paris enfin lancé ?
4-0, c'est devenu le tarif maison du PSG qui vient d'enregistrer sa quatrième victoire de la saison en championnat sur ce score. Cette fois, c'est Valenciennes qui a pris une rouste. Pendant ce temps-là, Marseille et Montpellier se redressent et l'OL a très mal négocié la réception de l'ogre nancéien.
Ibrahimović en mode East17
Quatorze matchs, 17 buts. Zlatan Ibrahimović est un porc. Il ne respecte pas grand-chose et surtout pas les gardiens de but de Ligue 1. Contre Valenciennes, le Suédois a planté un triplé directementfrom the box. Sans jamais vraiment bouger. Trois buts à une touche de balle. En renard des surfaces, un rôle qu’il n’avait pas encore tout à fait occupé au PSG, où il passait son temps à marcher entre le rond central et la surface adverse. Derrière son numéro 18, c’est tout le collectif parisien qui a impressionné sur la pelouse de Valenciennes. Quatre jours après s’être amusés avec les Savoyards d’Évian-Thonon au Parc des Princes (4-0), les ouailles de Carlo Ancelotti n’ont guère plus respecté les Nordistes avec le même tarif, infligeant du même coup à Valenciennes sa première défaite de la saison à domicile. Outre le score, c’est l’état d’esprit affiché par l’ensemble francilien qui interpelle. C’est collectif, rapide, sans pitié et efficace. Chacun joue pour l’autre. Et ce qui ressemblait de plus en plus à l’équipe type du PSG s’est remis dans la course dix jours après le fiasco niçois. En trois matchs et autant de victoires (Porto, Évian-Thonon et Valenciennes), Paris est passé de flop de l’année à ogre favori avant la réception de l’OL, ce dimanche. Oui, en France, on pisse souvent dans le sens du vent. Ça évite de s’en mettre autour de la braguette.
Le Sud en colère
Marseille qui repart de Bastia avec la toile d’araignée de la lucarne de Bonenfoi et les trois points, Nice qui s’amuse avec les nerfs du Stade rennais et de Frédéric Antonetti, Montpellier qui a profité de son séjour breton pour dévaliser le Stade brestois d’une poignée de points, c’est tout le Sud de la France qui a le sourire. Alors que Nice continue sa belle série avec un Dario Cvitanich toujours aussi impressionnant (un but et un défenseur adverse expulsé, le tarif maison), Montpellier et Marseille confirment leur capacité à se faire violence. Les champions de France viennent d’enchaîner deux victoires de rang en l’emportant à Brest. les Héraultais se retrouvent 11e à quatre petits points de Lorient, 4e. Il n’en fallait pas plus pour que René Girard s’enflamme et fasse de la course à l’Europe la « grosse carotte pour la deuxième partie » de saison. À Marseille, c’est encore plus fou. Complètement à la rue contre Lorient samedi dernier, l’OM s’est fait violence dans un Furiani à huis clos pour arracher sa dixième victoire de la saison et rejoindre le PSG sur la seconde marche du podium. Élie Baup peut toujours compter sur ses cadres (Valbuena, les Ayew et Mandanda) pour réagir après un gros coup dur. Par contre, on ne sait toujours pas ce que vaut cet OM, mais il s’accroche à son trio de tête. À juste titre.
Payet, l’intermittent actif
L’ancien Stéphanois symbolisait à lui seul les tracas quotidiens du LOSC. Braqué dix millions d’euros voilà un an, le milieu de terrain offensif n’arrivait pas à répondre aux attentes que son arrivée avait suscitées. En dépit d’un mieux depuis peu – il est impliqué dans cinq des sept derniers buts de son équipe – Payet devait se faire violence pour devenir le patron d’une équipe complètement bancale depuis le départ précipité de Landreau. D’autant que le public lillois ne se privait pas pour cracher sur la recrue la plus onéreuse de son histoire. Contre Toulouse, qui poursuit de creuser sa tombe, Payet a sonné la révolte d’un LOSC plus tranchant que d’habitude. Appliqué et réaliste, les Nordistes ont validé une belle victoire dans leur stade avec un bijou de Payet. Même Rudi Garcia a lâché un semblant de sourire en conférence d’après match quand il a fallu évoquer le cas de son numéro 7. « On attend forcément des joueurs de talent qu’ils soient décisifs, ce qui a été le cas de Dimitri ce soir(mardi). » Faut remettre ça maintenant.
Lyon s’est fait peur
Sans Gonalons, Grenier et Gourcuff, l’OL s’est fait une grosse frayeur à la maison contre la lanterne rouge nancéienne, ne devant son salut qu’à un nouveau caramel de Michel Bastos dans les dix dernières minutes. L’absence de joueurs créatifs a obligé Steed Malbranque a joué un cran plus haut, une mauvaise idée car le milieu de terrain s’est épuisé et n’a pas eu son rendement habituel. Globalement, les Lyonnais ont semblé émoussé après leur victoire dans le derby. Ils conservent néanmoins leur maillot jaune et le garderont s’ils ne perdent pas à Paris. Mais le fait du match est à mettre à l’actif de l’entraîneur lyonnais qui s’est fendu d’une sortie médiatique digne des plus grands dramaturges de ce monde : « Nous avions les moyens de gagner et on nous a empêché de gagner. Des gens se sont plaints du fait que nous bénéficions de beaucoup de penaltys. Mais si on les mérite, il faut les siffler et j’espère qu’à l’avenir on nous les sifflera, où que ce soit. Et dès le prochain match. » Très bonne vanne.
Par Mathieu Faure