- Coupe de France
- 8es
- Villefranche-PSG (0-3)
Paris, des coiffeurs mal peignés
Longtemps tenu en échec par Villefranche en huitièmes de finale de Coupe de France (0-3 après prolongation), l'équipe bis du Paris Saint-Germain a dû attendre les entrées d'Edinson Cavani et de Kylian Mbappé pour réussir à faire la différence. Signe que les remplaçants parisiens ont eu du mal à faire le boulot face au club de National. Inquiétant pour la suite ?
Ouverture du score : Edinson Cavani trouvé sur le côté droit par Marquinhos, feinte d’Edinson Cavani, centre d’Edinson Cavani, transformation de Julian Draxler. But du break : Kylian Mbappé trouvé en profondeur par Edinson Cavani, conduite de balle de Kylian Mbappé, offrande de Kylian Mbappé, transformation de Moussa Diaby. Dernière réalisation : Kylian Mbappé trouvé en profondeur, conduite de balle de Kylian Mbappé, offrande de Kylian Mbappé, transformation d’Edinson Cavani. 3-0, le Paris Saint-Germain et ses stars n’ont visiblement connu aucun problème pour gagner.
Sauf que dans la réalité, ces actions ont eu lieu lors de la prolongation du huitième de finale de Coupe de France opposant le leader de Ligue 1 au treizième de National. Et s’ils sont les acteurs décisifs du résultat final, Mbappé et Cavani n’ont pas commencé cette partie contre Villefranche Beaujolais. Au coup d’envoi, Thomas Tuchel avait en effet décidé d’aligner un onze remanié. Pensant que la victoire était aisément à la portée de ses remplaçants – d’autant que son club n’avait plus été poussé en prolongation dans la compétition depuis six ans –, le technicien a dû être surpris.
Des seconds couteaux pas aiguisés
Car il faut le dire : les coiffeurs, qui n’ont pas réussi à faire sauter le verrou lors des cent premières minutes de jeu, n’ont pas franchement convaincu. Si les habituels titulaires en puissance Marquinhos, Leandro Paredes (malgré un manque de rythme évident pour sa première titularisation sous les couleurs parisiennes), Alphonse Areola, Thilo Kehrer ou Julian Draxler ont tous fait le taf, ce n’est pas le cas de certains en manque de temps de jeu.
Thomas Meunier, qui a vu ses minutes fondre comme neige au soleil ces dernières semaines, aurait pu (dû ?) amener davantage offensivement. Bien que buteur sur la fin (grâce au don de Mbappé), Moussa Diaby a déçu – surtout en première période. Christopher Nkunku, qui a récemment réclamé plus de considération et même un transfert par la voix de son agent José-Karl Pierre-Fanfan, n’a pas eu le rendement espéré en dépit de quelques accélérations bien senties et d’une volonté évidente de créer. Enfin, que dire d’Eric Choupo-Moting ? Jamais en situation de faire trembler les filets, la doublure de Cavani n’a pas été beaucoup plus utile que sur le banc. Ces performances n’ont donc pas vocation à faire changer les lignes construites dans le cerveau de Tuchel.
Manque de « joueurs fiables »
Attention, l’absence de but pendant l’intégralité du temps réglementaire (ce qui n’est jamais arrivé cette saison au PSG en Ligue 1 ou en Ligue des champions) n’est pas seulement due aux petites prestations de ces seuls coiffeurs. Ainsi, Ángel Di María et Juan Bernat, composant régulièrement le onze de départ du club de la capitale, n’ont pas été meilleurs que leurs partenaires. De plus, la faible intensité observée peut en partie s’expliquer par la peur de la blessure : après avoir vu Neymar et Marco Verratti se péter, les hommes présents sur la pelouse ont peut-être – volontairement ou inconsciemment – craint pour leur intégrité physique alors que les grands rendez-vous approchent. La qualité et la solidarité adverses ont fait le reste.
N’empêche que la crédibilité du banc parisien en a pris un petit coup, à l’heure où l’ogre hexagonal pourrait en avoir besoin. En C1 par exemple, compétition dans laquelle pouvoir compter sur des seconds choix en forme pouvant entrer en cours de partie en faisant basculer cette dernière n’est pas un luxe. En conférence de presse, Tuchel a d’ailleurs émis quelques craintes à ce sujet : « On a utilisé Marquinhos, Thilo Kehrer, Juan Bernat, Ángel Di María, Julian Draxler… C’est trop, mais on manque de joueurs. On manque de joueurs fiables de top qualité. Nous avons besoin de tout le monde, car il n’est pas possible de jouer avec douze-treize joueurs.(…)On ne peut pas attendre trop de joueurs comme Nkunku, Meunier ou Choupo-Moting. On ne peut pas leur dire :« Maintenant, montre ta qualité. »Ils manquent de rythme… » Problématique quand on sait que Manchester United arrive dans moins d’une semaine ?
Par Florian Cadu