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Paris coule le drakkar caennais
Face à des Caennais vaillants, mais sans grandes velléités offensives et grâce à un doublé de Kylian Mbappé, Paris a assuré sa place en finale (1-3). Face aux Herbiers, il devra continuer de faire respecter la logique. Comme depuis quatre ans déjà.
Stade Malherbe Caen 1-3 Paris Saint-Germain
Buts : Diomandé (43e) pour Caen // Mbappé (25e, 80e) et Nkunku (90+3) pour le PSG
Le débat est une notion que les Parisiens ne connaissent que très peu dans ce genre de contexte. Pour cause : le tout frais champion de France n’a plus connu la défaite en coupe nationale depuis le 22 janvier 2014, face à Montpellier (1-2). Et en se défaisant du Stade Malherbe de Caen en demi-finale, le PSG enchaîne ce mercredi une 43e victoire consécutive (Coupes de France et de la Ligue confondues). Mais le tenant du titre a failli être à court d’arguments face à des Caennais vaillants, voire même conquérants par moment, et n’a pu débloquer la situation que dans les dix dernières minutes. Cavani privé après la pause d’un but par la VAR, celle-ci a fini par valider le but du break de Mbappé. Comme quoi, même la technologie ne peut rien face à l’ogre parisien.
« Perdu d’avance » ?
Une pelouse digne de celle d’une troisième division, un public chauffé à blanc, Kader Boudaoud au bord du terrain, une équipe recevante galvanisée par la première demie de son histoire, un chanteur local venu donner de la voix en tribune après avoir donné le coup d’envoi. Non, ce n’était ni Chambly ni Les Herbiers qui se présentaient face aux Parisiens, mais ils ont retrouvé dans ce stade Michel-d’Ornano de Caen cette ambiance de coupe qui leur va si bien. De quoi bomber le torse et entamer cette rencontre avec toute la confiance et le sérieux nécessaires pour remplir la mission. Devant, le trio parisien récite : Mbappé appelle, Di María fixe, Cavani dévie et reprend.
Sauf qu’un certain Damien Da Silva a décidé de boucher les premières fuites qui infiltrent le canot caennais. Le monstre du Calvados repousse un à un les centres de l’Argentin, se frotte avec le Matador ou intervient encore devant Berchiche. De quoi rester à flot, surtout quand les matelots Bessat ou Genevois viennent prêter main forte ou que Brice Samba s’empare de tout ce qui passe au-dessus de la surface. Mais à court de rustines, le rafiot finit par craquer. Après une récupération haute du milieu parisien, Di María lance Cavani en profondeur, qui dévisse sa frappe, mais Mbappé a suivi pour enfoncer le clou (0-1, 25e). Malherbe ne panique pas, mais ne propose pas grand-chose, mis à part un coup franc envoyé dans le mur par Ronny Rodelin ou une frappe mollassonne d’Ivan Santini. Le PSG a l’occasion de faire le break en fin de mi-temps, mais Kyky est rattrapé par Alex Djiku. Sur le contre, Jessy Deminguet force la porte brésilienne. Son coéquipier refoulé, Ismaël Diomandé passe par la fenêtre et envoie une chiche des 25 mètres, contrée par Rabiot, qui termine dans le petit filet de Kevin Trapp (1-1, 43e).
Tout VAR bien
Au retour des vestiaires, l’espoir pense être douché aussi vite qu’il est revenu dans les rangs caennais. Croyant intercepter une longue ouverture de Thiago Silva, son quasi-homonyme, Damien, bafouille et met sur orbite Di María. En une touche, celui-ci sert Cavani, qui fusille Samba du gauche. Mais la VAR octroie un sursis aux locaux, l’Argentin étant hors jeu sur l’ouverture du défenseur brésilien. Difficile à juger à vitesse réelle, mais incontestable sur le replay. Le genre de signe qui revigore. Si bien que Rodelin n’hésite pas à répondre à la madjer de Cavani d’une belle volée, et que Stef Peeters oppose à la tentative inspirée de Di María – remarquablement détournée par Samba au prix d’une superbe extension – une frappe lointaine décomplexée.
Sans pour autant perdre le contrôle, Paris se gratte le menton face au casse-tête normand. Le moment où la MCD décide de reprendre la recette de la première mi-temps : une talonnade magique de Di María pour Cavani qui sert volontairement Kylian Mbappé (1-2, 80e). Et cette fois, la VAR ne s’y opposera pas, François Leteixier recevant l’instruction de valider le but malgré trois orteils de Di María derrière l’alignement. Caen n’aura plus le jus pour rivaliser, et comme tout un symbole, c’est son buteur, Diomandé, qui est exclu à l’entrée du temps additionnel après un gros tacle sur Pastore. Entré deux minutes plus tôt, Christopher Nkunku clôt ledit débat (1-3, 90e+3). Paris connaît désormais sa prochaine mission : empocher une quatrième Coupe de France consécutive, face aux Herbiers. Et s’il était là, le piège ?
Caen (4-3-3) : Samba – Genevois, Da Silva, Djiku, Bessat – Peeters, Diomandé, Deminguet (Avounou, 74e) – Kouakou (Féret, 57e), Santini (Crivelli, 45e), Rodelin. Entraîneur : Patrice Garande.
Paris (4-3-3) : Trapp – Meunier, Marquinhos, Thiago Silva, Berchiche – Lo Celso, Rabiot, Draxler (Pastore, 71e) – Mbappé (Alves, 87e), Cavani, Di María (Nkunku, 90e+2). Entraîneur : Unai Emery.
Par Mathieu Rollinger