- C1
- 8es
- Bayern-PSG (2-0)
Paris, comme d’habitude
Battu à la maison par le Bayern, Paris a de nouveau subi la loi bavaroise à Munich. Une nouvelle fois, le parcours européen du PSG s'arrête bien trop tôt.
Il y a eu Barcelone, Manchester City et United, le Real Madrid à plusieurs reprises et il y aura donc désormais Munich. La liste des désillusions parisiennes bien trop précoces dans la saison de Ligue des champions s’est une nouvelle fois allongée mercredi soir sur la pelouse de l’Allianz Arena. Inoffensif, à l’exception de deux opportunités pour Messi et Vitinha en fin de première période, le Paris Saint-Germain a rendu les armes face à la machine allemande. Sans avoir donné l’impression d’être en mesure de vraiment combattre, trois semaines après un match aller totalement insipide pendant 70 minutes qui ne saurait être justifié par l’absence d’un seul joueur, aussi talentueux soit-il.
Toujours la même rengaine
Au moins cette fois, Paris n’aura pas pris la porte au terme d’un scénario rocambolesque et traumatisant. Il n’y aura pas eu trois buts dans les derniers instants, un penalty sifflé par la vidéo dans le temps additionnel ou un triplé de Karim Benzema en quelques minutes face à une équipe sans réaction. Tout simplement parce qu’il n’y a pas eu besoin de passer par là. Dans cette double confrontation face au Bayern, Leo Messi et ses copains ont été dominés de bout en bout, ou presque. Et ont donc logiquement cédé sur des erreurs individuelles, Verratti succédant cette saison à Donnarumma ou Kimpembe, pour ne citer qu’eux. Pour la première fois depuis sa demi-finale de 1995 contre le Milan, les Rouge et Bleu n’auront pas marqué lors d’une double confrontation à élimination directe en Ligue des champions.
5 – Paris a été éliminé à 5 reprises en 8e de finale lors des 7 dernières éditions de la Ligue des Champions, au moins 2 fois de plus que toute autre équipe sur la période. Plafond. #BAYPSG pic.twitter.com/YeH6cAMEKH
— OptaJean (@OptaJean) March 8, 2023
Résultat : les champions de France ont désormais pris la porte dès les huitièmes de finale à cinq reprises sur les sept dernières saisons. Une force de l’habitude qui prouve une chose : ces déceptions ne sont pas le fruit du hasard, d’un manque de chance ou d’un simple soir sans. « Forcément, ça reste une grande déception, il va falloir la digérer et l’accepter pour continuer notre parcours en championnat. Tout le monde est déçu, moi le premier. On fondait beaucoup d’espoirs sur le match retour », ne pouvait que constater Christophe Galtier au micro de Canal + après le coup de sifflet final. Débarqué l’été dernier sur le banc du club de la capitale accompagné d’un espoir de renouveau dans la politique sportive, le technicien s’inscrit finalement dans la lignée de ses prédécesseurs.
On prend pas les mêmes, mais on recommence
Comme Unai Emery, Thomas Tuchel ou Mauricio Pochettino avant lui, l’ancien boss de Lille abattait sa première carte pour tenter de faire passer un cap au club de la capitale. Sans réussite. Mais plus que l’échec d’un seul homme, c’est l’absence de progression année après année qui a de quoi inquiéter. Depuis le début de la saison, la construction de l’effectif interroge, entre le choix de faire tapis sur une MNM qui n’aura été au complet qu’une grosse demi-heure face aux Bavarois, et un banc qui aura rarement été aussi faible. À Munich, les cartouches à disposition dans le chargeur se nommaient Mukiele, Bitshiabu, Zaïre-Emery, Ekitike, Bernat ou encore Soler. Pas de quoi faire trembler le Rekordmeister.
« Pour progresser, on doit être tous ensemble, on doit faire les choses ensemble et pas individuellement, plaidait Danilo après coup pour la chaîne cryptée. On doit continuer comme ça, parce que Paris est une grande équipe. On doit être fiers de nous. On a de grands joueurs ici, qui doivent travailler ensemble pour grandir. » Pour une fois, pas de discours larmoyant de Marquinhos ou de polémique pour une décision arbitrale défavorable. Mais une nouvelle fois, Paris se dirige vers une fin de saison qui manquera cruellement de saveur. « On va faire en sorte d’aller chercher le titre de champion, reprenait Galtier en conférence de presse. Est-ce une mauvaise saison si on n’est que champions ? Je laisse aux gens le soin de juger. Évidemment qu’il y avait beaucoup d’attentes sur la Ligue des champions. Le gros regret, c’est de ne pas avoir pu se battre avec toutes nos forces. » On se dit rendez-vous cet été pour le retour de l’espoir et l’éternel recommencement ?
Par Tom Binet