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Paris champion, l’OM et Rennes en C1, l’OL en PLS
Comme prévu, la Ligue de football professionnel (LFP) a décidé de mettre fin aux saisons 2019-2020 de Ligue 1 et Ligue 2, ce jeudi. L'attente est terminée, les conclusions sont tombées : le PSG est champion de France, l'OM fera son retour en Ligue des champions, et Lyon pourrait ne pas être européen. Point sur les nombreux enseignements de cette fin de saison brutale.
L’OM de retour en C1, un podium historique pour Rennes Pour les places sur le podium, rien ne bouge. Avant la suspension du championnat, l’OM était tranquillement installé à la deuxième place (56 points), devant une équipe de Rennes (50 points) qui sentait le souffle chaud du candidat lillois (49 points) sur sa nuque. L’ordre ne change pas avec le classement quotient. Un soulagement pour Marseille, qui va retrouver la phase de poules de Ligue des champions après sept ans d’abstinence. Surtout, le club phocéen a une revanche à prendre, puisque sa dernière participation s’était soldée par un triste zéro pointé.
À Rennes, c’est inédit. Pour la première fois de son histoire, le club breton va terminer une saison – dans un contexte bizarre, c’est vrai – sur le podium de la Ligue 1. Une délivrance et un moment historique pour le SRFC, après 63 saisons passées dans l’élite. Un sacré symbole, mais un point d’interrogation : le Stade rennais est-il directement qualifié pour la phase de poules de C1 ? Pour le moment, la réponse est non. Techniquement, l’équipe de Julien Stéphan va devoir disputer deux doubles confrontations avant d’apercevoir les groupes (le Q3 + les barrages). À moins que le potentiel vainqueur de la Ligue Europa (à condition qu’elle puisse se terminer) n’envoie Rennes dans la cour des grands, comme Lyon lors des deux dernières saisons. Encore un peu de patience, donc.
Reims et Nice en Ligue Europa, Lyon au tapis ? Pour la Ligue Europa, c’est plus flou. Une chose est sûre : Lille, 4e de Ligue 1 au classement quotient, est assuré de pouvoir disputer la phase de poules de C3. Pour le reste, il faut attendre de connaître le sort des deux finales des coupes nationales (Lyon-PSG et Sainté-PSG). D’après les derniers bruits de couloir, Noël Le Graët, le patron de la FFF, n’aurait pas abandonné l’idée de pouvoir disputer ces deux matchs au mois d’août, quitte à ce que le Stade de France soit vide. « Si les finales de la Coupe de la Ligue et Coupe de France ont lieu début août, les places en Ligue Europa seront attribuées à leur vainqueur, si le vainqueur n’est pas Paris. La règle ne change pas », a précisé Didier Quillot lors du point presse ce jeudi après-midi. Les derniers espoirs de l’OL et Sainté résident ici.En cas d’annulation des finales ou de double succès du PSG, les tickets européens seront attribués en fonction du classement. Imaginez le tremblement de terre : l’OL pourrait donc ne pas être européen pour la première fois depuis vingt-quatre ans. Dans ce cas, l’arrêt du championnat pourrait profiter à deux équipes : Reims et Nice, respectivement 5e et 6e de Ligue 1 avant la suspension et après l’option choisie par la LFP, qui n’a visiblement pas été sensible au projet de play-offs proposé par Jean-Michel Aulas. En attendant d’être définitivement fixés, les Rémois peuvent donc rêver de retrouver l’Europe 58 ans après leur dernière participation !
Amiens et Toulouse en Ligue 2, Nîmes sauve sa tête En bas de classement, des têtes tombent. La LFP a décidé qu’il y aurait deux montées et deux descentes. Sans surprise, Toulouse prend logiquement l’ascenseur pour filer en Ligue 2 après trois victoires en 28 journées et une moyenne de 0,46 point pris par match. « Il y aura peut-être des recours, mais nos décisions sont solides », a indiqué Didier Quillot, comme pour répondre aux menaces d’Olivier Sadran et d’autres présidents.La pilule est encore plus difficile à avaler pour Amiens, deuxième relégué aux côtés du TFC. Avec 0,82 point pris par match, le club picard termine derrière Nîmes (0,96). Avant l’arrêt du championnat, l’équipe d’Elsner comptait quatre unités de retard sur les Crocodiles, et restaient à sept longueurs de Saint-Étienne, premier non-relégable. Une décision d’autant plus dure qu’Amiens avait déjà affronté deux fois la grande majorité des « gros » (Paris, Marseille, Lyon, Monaco). L’issue est plus heureuse pour les Nîmois, qui échappent à un potentiel barrage contre un pensionnaire de Ligue 2 pour sauver leur place dans l’élite.
Lorient et Lens font leur retour en Ligue 1 Dans l’antichambre, les instances ont fait au moins deux heureux : Lorient et Lens. Les Merlus sont sacrés champions de France de Ligue 2 pour la première fois de leur histoire. L’équipe de Christophe Pélissier ne peut pas cracher sur une telle offrande, surtout qu’elle restait sur quatre défaites lors des cinq dernières journées. Peu importe, le club breton comptait 54 points avant la suspension (mais aussi 8 défaites, soit deux de plus que Nancy, 12e), et peut donc fêter son retour dans l’élite trois ans après l’avoir quitté.Pour Lens, c’est aussi une délivrance. Cinq ans après une nouvelle relégation, les Sang et Or vont retrouver la Ligue 1 la saison prochaine. Un peu de réussite pour le club nordiste, qui venait pourtant de se séparer de son entraîneur Philippe Montanier en février, et pour Franck Haise, le nouveau coach, qui aura seulement eu besoin de deux matchs pour valider la remontée du RCL. Du jamais-vu.
Et pour le reste de la Ligue 2, ça donne quoi ? Derrière, trois clubs peuvent clairement faire la tronche. Ajaccio, Troyes et Clermont se tenaient en deux points (50 à 52), mais restaient surtout au contact des deux premiers, et donc d’une promotion directe en Ligue 1. Pire, ils n’auront même pas le droit d’espérer une montée via les play-offs. Pourtant, Clermont, Troyes et Boulogne (3e de N1) avaient établi un document de travail pour pouvoir faire jouer ces rencontres de barrages dans la région de Lyon. En vain, pour l’instant.Dernier point d’interrogation : les modalités de montées/descentes entre la N1 et la L2. « Le conseil d’administration a décidé de proposer à l’assemblée générale de se prononcer sur le format de la Ligue 2 et sur le nombre de montées et descentes entre Ligue 2 et National », précise le communiqué de la LFP. Résultat, Le Mans et Orléans, menacés de relégation, devront patienter, tout comme Pau et Dunkerque, les deux potentiels promus en deuxième division. Pour conclure, Didier Quillot a été clair : la saison 2020-2021 débutera au plus tard les 22 et 23 août, sauf cas de force majeure lié à l’épidémie. Rendez-vous dans quatre mois.
Par Clément Gavard