- Ligue des champions
- Groupe F
- J6
- Barcelone/PSG (3-1)
Paris cède sous les éclairs
Après avoir ouvert le score par Ibrahimović, le PSG n'a rien pu faire face au talent du trio Messi-Neymar-Suárez, tous trois buteurs. Plus réaliste face à des Parisiens sans idée et sans véritable ambition, le Barça s'offre la première place du groupe.
L. Messi (18′), Neymar (42′), L. Suárez (76′) pour FC Barcelone , Ibrahimović (15′) pour PSG.
L’équation de départ était simple : pour conserver la tête du groupe et éviter un gros en huitièmes, Paris ne devait pas perdre au Camp Nou. Alors Blanc a envoyé son 4-3-3 habituel, avec son trio Motta-Verratti-Matuidi, en laissant les ailes à la vitesse de Lucas et au travail de Cavani. Un choix qui condamnait Pastore au banc. Pour devenir calife à la place du calife, le Barça devait gagner. Enrique a donc surpris les presses de France et de Catalogne en alignant les siens en un 3-4-3 fichtrement offensif : Mascherano devant la défense, Pedro et Neymar sur les côtés, Messi-Suárez en pointe. Comme souvent, la fortune a souri aux audacieux. Paris a certes essayé de faire le match qu’il fallait, souffrant par moment, jamais plus que de raison, récupérant le ballon, résistant au pressing asphyxiant, procédant en contre. Mais si Zlatan a rapidement marqué le premier but, Lucas et Cavani n’ont pas réussi à l’imiter, manquant toujours de peu. Au contraire, le Barça a procédé comme à son habitude. Sans être impressionnants, ils ont accéléré trois fois, et quand on compte des joueurs de la trempe de Messi, Neymar et Suárez, cela suffit à marquer à chaque fois. Le reste du temps, ils ont gardé la balle et se sont reposés sur un Mascherano impérial, toujours dans les lignes de passes et au duel.
Paris par le bon bout
D’entrée, comme une évidence, le Barça a le ballon, le récupère très vite, comme l’a toujours demandé Guardiola, sans toutefois en faire grand-chose. Matuidi suit Messi comme son ombre, et Lucas redescend épauler Van der Wiel pour museler Neymar. Le temps d’un match, le PSG redevient cette équipe de contre, défendant en 4-4-2. Dans cette forêt de jambes, Marco Verratti est un hibou magnifique et Lucas une biche gracile, sautant par-dessus les marquages. Alors quand le petit Italien reprend parfaitement Pedro sur un contre, Paris pose pour la première fois le pied sur le ballon, met en place ses triangles Verratti-Motta-Matuidi, avant que Lucas, toujours lui, ne casse les lignes. Si VdW rate son centre, le ton est donné. Le PSG monte tranquillement en puissance, Matuidi est trouvé entre les lignes, Motta a le temps de montrer son buste. Et puis une action d’école. Lucas est servi à droite, centre du plat du pied, remise en pivot de Matuidi, frappe sèche en première intention d’Ibrahimović, au ras du poteau, Ter Stegen est battu, Paris mène. Si on se dit qu’ils sont partis pour tenir plus longtemps qu’à l’aller, ce n’est qu’un leurre. Moins de cinq minutes plus tard, Mascherano, forcément plus influent en 6, alerte Suárez dans le dos de la défense, qui remise de volée pour Messi. L’Argentin se jette et égalise sous les yeux de David Luiz et de Thiago Silva, totalement largués. Une frappe de chaque côté, et déjà un partout. Si le Barça redevient alors maître de la possession, les occasions sont parisiennes, mais Lucas, bien gêné par Matthieu, frappe à côté, et Cavani sur Ter Stegen. Si le Barça semble sans idée, il n’est pas sans talent. Neymar, tout seul, enroule une frappe qui vient finir sa course dans le petit filet. Paris rentre au vestiaire mené, pas abattu.
Paris trop limite
En deuxième période, la lutte pour la terre du milieu s’équilibre. Finalement, ce n’est jamais plus qu’un duel à distance entre Verratti et Mascherano. Sur un contre, le Barça prend pour la première fois de la vitesse, mais Pedro rate son centre. Lucas, lui, rate beaucoup plus. Après avoir fait le tour de la défense, il tente de rentrer dans le but avec le ballon. Ter Stegen repousse, Cavani frappe, contré par Bartra, Verratti tacle toujours, pour la passe, et Matuidi est lui aussi contré. Paris a eu l’occasion d’égaliser. Blanc, conscient qu’il n’a plus rien à perdre, ne lance pas un latéral droit, mais Pastore. Sauf qu’il sort Verratti, alors que Luis Enrique remplace Pedro par Rakitić. Le Barça retourne à son traditionnel 4-3-3, Mascherano redescendant dans l’axe aux côtés de Piqué et récupère le contrôle des événements. Paris est dans le dur, à l’image de Matuidi qui se fait péter le nez sur un dégagement, puis prend un tube. Alors Luis Enrique passe d’une légende à une autre, d’Iniesta, trop Casper, à Xavi. Si l’Asturien veut du contrôle, le Cévenol recherche le chaos : Lavezzi remplace Matuidi. Malheureusement, l’ordre est plus fort que la morale. Xavi décale Neymar qui frappe, Sirigu repousse, Suárez surgit pour la pousser au fond. Paris est à terre et ne se relèvera plus. Même Ibrahimović sur un bon coup franc ne réussira pas à donner un visage plus représentatif à ce cruel score. Il faudra se relever.
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Par Charles Alf Lafon