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- Ce qu'il faut retenir de la 36e journée
Paris caresse son titre, Marseille s’accroche
Le dénouement est proche et les lauréats sont quasiment connus. En l'emportant face à Guingamp quand Lyon coulait à Caen, le PSG a officieusement obtenu le titre de champion de France. L'OM garde des espoirs de Grande Europe, tandis qu'Évian, battu, a mis un pied en Ligue 2.
Paris écrase le final
Le PSG aura longtemps repoussé l’échéance. Le PSG aura longtemps chatouillé le trône, se refusant presque à s’asseoir dessus à la faveur d’un résultat favorable. Mais une fois le PSG installé, la concurrence a pu remballer ses espoirs. Après avoir écrasé Lille, dominé Metz, claqué Nantes en moins de deux, les hommes de Laurent Blanc ont cette fois-ci écrasé Guingamp pour filer vers le titre. Une démonstration assortie de six buts et d’un triplé de Cavani confirme cette impression : Paris, lorsqu’il se décide à accélérer, est une machine inarrêtable, surtout en Ligue 1. Mieux, les Parisiens ont pu compter sur la déconvenue de Lyon à Caen. Mis sous pression par le résultat du leader en ouverture de la journée, les Gones ont tout simplement craqué face aux Normands (3-0). Certes, la rencontre aurait pu basculer dans un autre sens par moments, mais le manque de sérénité, surtout défensif, a définitivement fait pencher la balance pour le sacre. Car avec six points d’avance et une différence de buts favorable, le PSG, s’il n’est pas « officiellement » champion, peut d’ores et déjà sabrer le champagne. La bataille fut belle, le dénouement moins savoureux que prévu. Paris s’en contentera.
Vous avez raté Marseille/Monaco , et vous n’auriez pas dû
Un dimanche promis à madame ? Une soirée consacrée aux enfants ? Une envie irrépressible de regarder ce chef-d’œuvre qu’est Tais-toi ? En manquant l’affiche du dimanche soir pour l’un de ces prétextes fallacieux, vous êtes passés à côté d’un match fou. Dès les premières secondes, Moutinho lançait déjà les hostilités en marquant sur une frappe des vingt mètres. Un début catastrophique pour l’OM, apathique dans le jeu, et qui, juste avant la mi-temps, a été sauvé par son poteau sur un tir de Silva. Mais ce Marseille-là, s’il a sacrifié ses ambitions de beau jeu, n’en demeure pas moins une équipe de guerriers. Alors, Ayew, puis Alessandrini ont renversé un match que l’on croyait offert à l’ASM dans le dernier quart d’heure. Un scénario aussi inattendu que dantesque qui relance, tout du moins en apparence, la course à la troisième place. Et surtout, évite à cet OM imprévisible une lutte déshonorante pour la 5e place.
L’analyse définitive : La charrette attend Évian
Il s’agissait d’une finale, et Évian l’a perdue. Pourtant habituée aux matchs couperets, l’équipe de Pascal Dupraz a sacrifié sa plus grande chance de maintien dans son stade d’Annecy contre Reims. Concurrents directs pour le maintien, les Rémois se sont pourtant montrés fébriles, avec un Agassa à la main tremblante, offrant à l’ETG l’occasion de virer en tête au début de la seconde période. Mais à force de jouer avec le feu, le club savoyard ne pouvait que se brûler. Un but de raccroc de N’Gog, une réalisation assassine de Moukandjo dans les derniers instants, et Reims peut quasiment fêter sa présence en Ligue 1 l’an prochain (2-3). En effet, avec désormais 4 points d’avance, les Champenois disposent d’un bon matelas sur la bande à Dupraz. Et tant pis pour les mécréants.
La polémique du week-end : fallait-il couper le son de Canal+ dimanche soir ?
– Scène incroyable à l’antenne : alors que Florian Thauvin réussit dribble sur dribble, une foire d’empoignes éclate entre Laurent Paganelli et Christophe Dugarry. Le premier souligne du « mieux » chez le jeune Marseillais, tandis qu’en cabine, le consultant désapprouve. Enchevêtrement de voix, avis sans le sou, et Stéphane Guy est obligé de mettre fin au débat avec une gêne non dissimulée. La scène, elle, résume 90 minutes d’une vindicte assez étonnante de la part de l’ancien attaquant à la langue pendue. Virulent à l’encontre de cet OM en difficulté, Duga’ enchaîne les critiques, sans changer de disque, parfois (souvent ?) à l’encontre de toute objectivité. Certes, il est du rôle de consultant de disserter, même à l’encontre de l’avis général, sur une rencontre. Mais la pollution, elle, a largement dépassé le cadre du commentaire aiguisé, s’imposant aux oreilles comme une diatribe proche de l’acharnement. Pour faire court, c’était long. Trop long.
Le top 5
Edinson Cavani (PSG) : Un triplé pour assurer sa place dans l’effectif l’année prochaine. Une bonne idée.
Nicolas Benezet (Caen) : Si Messi jouait en Normandie, il s’appellerait Nicolas. Un doublé étincelant.
Martin Braithwaite (TFC) : Toulouse respire, et le but de Martin en fin de match contre Lille n’y est pas pour rien. Il a fallu attendre, mais ça valait le coup. Breath and wait.
Marc Planus (Bordeaux) : Qui craque un fumi pour la dernière de Chaban-Delmas. Putain de hooligan !
Kévin Monnet-Paquet (Saint-Étienne) : Face à Nice (5-0), Kévin clôt le spectacle d’une lucarne dans un but vide. Le souci du détail sans doute.
Ils ont dit
« Quand tu prends un but comme le 2e, un but sur une touche, on n’est pas au marquage, ils font ce qu’ils veulent, c’est difficile de gagner des matchs quand tu fais des erreurs défensives comme ça. Je ne supporte pas qu’on dorme, qu’on ne soit pas au marquage… » Der Zakarian et la narcolepsie nantaise contre Bordeaux.
« Qui sait si Reims ne peut pas mordre la poussière la semaine prochaine contre Rennes. Je sais aussi que notre équipe doit battre Saint-Étienne pour la première fois de notre histoire en Ligue 1. » Pascal Dupraz ne tombe pas, même au bord du précipice « On vient de se réunir dans le vestiaire, on est très fiers. Loulou était à moitié content ces derniers temps. On lui dédie donc cette laborieuse victoire, à 11 contre 10, contre la lanterne rouge. » Courbis offre donc un match tout nul contre Lens (0-1) à son président. Sacré cadeau.
« Ce qui était important aujourd’hui, c’était de reproduire les mêmes efforts, avoir la même rigueur, la même discipline. C’est ça, le foot de haut niveau. Ce sont les ingrédients du foot professionnel qu’il faut mettre si on veut sortir du terrain avec un minimum d’orgueil et de fierté. Là, j’ai un sentiment de honte. » Florent Malouda, au bout du bout après la défaite de Metz contre Lorient (0-4).
« Ce soir, je l’ai joué à l’intox. Clément, c’est mon ami, mais dans un match, il faut prendre l’ascendant. J’étais vexé. Il a essayé de me la piquer, j’ai trouvé ça trop facile. Des fois, je suis un peu gueule de con, il faut le dire. » Rémy Vercoutre, expliquant son coup de sang contre Grenier.
Et il a répondu
« Je ne comprends toujours pas… Il y a des choses à faire et à ne pas faire. Il ne faut pas qu’il fasse gardien alors… » Grenier, qui préférait sans doute Vercoutre sur le banc.
La stat inutile
35% : soit la possession de balle bastiaise lors de la victoire contre Rennes (0-1). Prends ça le Barça !
⇒ Résultats et classement de L1
Par Raphael Gaftarnik