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Paris-Brest : plus que du gâteau
À la veille de la reprise de la Ligue des champions, le Paris Saint-Germain reçoit samedi le Stade brestois, étincelle de la saison passée, pour un match test entre deux clubs que tout oppose.
Le match entre Paris et Brest n’était pas vraiment destiné à être une affiche de Ligue 1. Et encore moins une répétition générale avant la Ligue des champions. Jeudi prochain, Brest accueillera Sturm Graz au stade de Roudourou pour sa grande première en C1. La veille, le PSG, lui, hébergera Gérone au Parc des Princes, pour sa treizième saison consécutive dans la cour des très grands. Entre-temps, les deux équipes ont un rendez-vous ce samedi à 21 heures, dans une rencontre qui opposera le premier du championnat au douzième, dans ce qui s’apparente à un antichoc, tant les deux clubs ne jouent pas dans la même cour, aussi bien financièrement que sportivement.
L’ogre brestois devenu élève
La saison 2023-2024 restera historique pour les Bretons, avec une troisième place sauvée à la dernière journée et une qualification directe pour la nouvelle saison régulière de la Ligue des champions. Depuis, Brest traîne son spleen et a enchaîné deux défaites avant de retrouver le sourire en infligeant un 4-0 à Saint-Étienne. Suffisant pour se lancer face à l’ogre parisien aux treize buts inscrits en trois rencontres, seulement deux encaissés, et neuf points ? « Jouer Paris, c’est nous mettre dans une dynamique de matchs de haut niveau, car c’est ce qui va nous attendre, plaide Eric Roy en conférence de presse d’avant-match. Ce qui est important est d’être proactifs sur le match, de proposer quelque chose, pas de subir et d’attendre. J’ai envie que mon équipe soit actrice. Après, on y arrivera ou pas. C’est un magnifique challenge. En tout cas, on n’y va pas en victimes expiatoires. »
La saison passée, Brest avait provoqué quelques sueurs froides chez les Parisiens, obligeant un Mbappé très énervé par les sifflets du public breton à retirer son penalty pour s’imposer 3-2 in extremis à la 90e, avant d’arracher un match nul 2-2 au Parc des Princes avec des buts signés Mahdi Camara et Mathias Pereira-Lage, toujours au club après cette épopée menant les Ty-zefs vers l’Europe. Ces deux performances avaient forcé Luis Enrique à rendre un bel hommage à celui qui lui avait piqué le trophée UNFP de meilleur entraîneur : « Je souhaite féliciter Eric Roy qui a gagné le trophée, c’est quelque chose de totalement mérité. Je crois que c’est l’une des équipes dans les huit plus petits budgets. Ils se sont battus de manière incroyable et ont obtenu de très bons résultats. »
Des dynamiques opposées
Depuis Brest a perdu quatre de ses cadres – Steve Mounié, Jérémy Le Douaron, Lilian Brassier, Martin Satriano – et a dû retaper sa défense centrale, avec encore trop d’approximations pour espérer grimper au classement. Malgré sa qualification en Ligue des champions, le club breton a fait les fonds de tiroir du championnat de France et attendu le dernier jour du mercato pour signer cinq joueurs – Ibrahim Salah, Massadio Haïdara, Kamory Doumbia, Mama Baldé et Edimilson Fernandes – afin de garnir les rangs d’une équipe qui jouera tous les trois jours. Ce qui n’empêche pas Luis Enrique de valoriser ce qu’a fait Brest « cette saison et contre nous la saison passée » : « Cette équipe sait clairement comment jouer, elle a un niveau de Ligue des champions. Ce sera un excellent test pour préparer la compétition à venir. »
Cet antichoc de Ligue 1 sera aussi l’occasion pour Eric Roy de demander « des conseils sur la Ligue des champions » à Luis Enrique après la rencontre, comme il le concède dans une interview pour Le Parisien. Obligé de jongler entre ce qu’il peut « changer sur le deuxième ou le troisième match », le technicien breton tente de trouver sa place dans la cour des grands, avec les contraintes d’un effectif qui va essayer de finir parmi les barragistes de la Ligue des champions, quand celui du PSG est obligé par sa stature de figurer dans le top 8.
par Anna Carreau