- C1
- Quarts
- Bayern Munich-PSG (2-3)
Paris braque le Bayern
Plus froid de réalisme que la température ambiante de l'Allianz Arena, le Paris Saint-Germain fait chuter le Bayern (3-2) et devient le premier club français à faire vaciller l'ogre bavarois dans son antre en phase finale de Ligue des champions. Un mélange de courage, de talent et aussi un peu (beaucoup) de réussite qui permet au PSG de prendre une belle option pour les demi-finales.
Bayern 2-3 PSG
Buts : Choupo-Moting (37e) et Müller (60e) pour le Bayern // Mbappé (3e et 68e) et Marquinhos (28e) pour le PSG
Tout avait pourtant l’air perdu d’avance : un Bayern invaincu depuis deux ans en Ligue des champions, un printemps bavarois capricieux, un PSG fébrile privé de Marco Verratti… Et pourtant, oui, l’impensable s’est bien produit. En serrant les dents jusqu’à en avoir des crampes à la mâchoire, en défendant à l’arrache et en se montrant froid de réalisme, Paris a fait chuter le Bayern chez lui pour s’offrir une réelle chance de dégager le champion en titre dans six jours au Parc des Princes. Une vraie folie.
Paris prend en otage Munich
Sur la patinoire de l’Allianz Arena, d’entrée, le Bayern a bien enfilé ses patins dès le début du show, et Eric-Maxim Choupo-Moting touche même la barre en guise de mise en bouche. Le scénario prend rapidement racine : Paris tente de montrer qu’il n’est pas venu là pour souffrir (ok ?), mais s’apprête quand même à prendre la leçon en espérant que sur un malentendu, ça puisse passer. Ce malentendu, il va pourtant se produire plus vite que prévu, presque trop vite, quand, bien lancé dans l’espace par Neymar, Kylian Mbappé profite des gants froids de Manuel Neuer pour se faire la belle (0-1, 8e). Pas de quoi jeter un coup de froid à des Bavarois habitués à se manger des flocons en pleine poire au mois d’avril, qui poursuivent leur entreprise de destruction massive. Sauf qu’en face, Keylor Navas a décidé de dégoûter Thomas Müller dans ses cinq mètres, puis Leon Goretzka sur un coup franc bien botté par Joshua Kimmich.
Mais puisqu’un malentendu n’arrive jamais vraiment seul, Paris va réussir à doubler la mise sur son deuxième et dernier tir de la première période : sur un bonbon de Neymar, Marquinhos, blessé, mais resté aux avant-postes, ajuste Neuer pour soigner sa sortie avec le sentiment du travail accompli (0-2, 28e). Même dans un rêve, Pochettino n’aurait pas pu imaginer meilleur sort, alors que sa formation continue de serrer les fesses en priant le bon Dieu. Logiquement, avant la pause sur un bonbon de Pavard, c’est Choupo-Moting qui réduit le score (1-2, 37e). À la pause, presque sans le vouloir, Paris est devant.
Mbappé ? Doublé.
Après l’entracte, le show repart sur les mêmes bases et après les sorties sur blessure de Marquinhos, Goretzka, Süle, c’est au tour d’Abdou Diallo de quitter le champ de bataille remplacé par Mitchel Bakker. Le PSG joue comme un promu, n’a pas vraiment les moyens de faire mieux, mais le sait, et n’est même pas loin de refaire le break sans un duel manqué par Neymar. Mais contrairement au premier acte, le repli offensif n’est pas chez les offensifs parisiens, et le Bayern égalise sur une nouvelle galette de Kimmich dégustée par Thomas Müller (2-2, 60e). On se dit alors que ça y est, Paris va flancher pour de bon avec le sentiment d’avoir fait ce qu’il a pu. Mais voilà, cette saison, Paris est une équipe capable du pire comme du meilleur, et c’est presque tout sauf étonnant de voir Mbappé partir en contre, fixer Jérôme Boateng, et laisser le soin à Neuer d’aller chercher le ballon une troisième fois au fond de ses filets (2-3, 68e). Dans une semaine au Parc, Paris partira donc qualifié au coup d’envoi. Et ce luxe-là, il a bien une valeur inestimable.
Bayern (4-2-3-1) : Neuer – Pavard, Süle (Boateng, 42e), Alaba, Hernández – Kimmich, Goretzka (Davies, 33e) – Sané, Müller, Coman – Choupo-Moting. Entraîneur : Hansi Flick.
PSG (4-2-3-1) : Navas – Dagba, Marquinhos (Herrera, 30e), Kimpembe, Diallo (Bakker, 45e) – Danilo, Gueye – Di María (Kean, 71e), Neymar (Rafinha, 90e), Draxler – Mbappé. Entraîneur : Mauricio Pochettino.
Résultats et classement de la Ligue des championsPar Andrea Chazy