- France
- Ligue 1
- 21e journée
- PSG/Évian TG (4-2)
Paris au bout du cauchemar
Bousculés en début de match, les Parisiens ont su faire front pour s'imposer difficilement contre Évian (4-2). Au milieu de la tourmente, David Luiz et Marco Verratti ont montré le chemin à une formation victorieuse, mais toujours convalescente.
David Luiz (30′), M. Verratti (37′), J. Pastore (73′), E. Cavani (88′) pour PSG , C. Barbosa (13′), Van der Wiel (63′ CSC) pour Évian Thonon Gaillard.
C’est donc à cela que ressemble un vrai cauchemar. Être menés sur sa pelouse par Évian Thonon Gaillard. Sentir le monde entier saliver sur la nouvelle déconvenue du leader déchu. Revenir au score au courage, prendre l’avantage, se croire enfin soulagé, avant de voir Gregory van der Wiel s’envoler dans les airs pour claquer une tête contre-son-camp. Puis tout recommencer encore, embourbé dans un enfer de passes latérales et d’occasions manquées, tel Sisyphe poussant son rocher. Au milieu du calvaire, au plus dur de l’horreur, le spectre de la discorde a longtemps pesé sur un Parc des Princes recueilli dans la rancœur. Il aura finalement fallu un dernier quart d’heure maîtrisé pour que les Parisiens se réveillent en sueur au milieu de la nuit. Dans l’obscurité, ils ont touché un à un leurs membres presque raides, senti leur cœur battre encore avec un soulagement palpable. Tout ceci n’était qu’un mauvais rêve. La vérité, c’est que ce dimanche soir, le PSG est revenu sur le podium, à égalité provisoire avec l’OM. Mais que ce fut dur.
Du cauchemar…
Dans un début de match atone, le cauchemar devient réalité dès la 13e minute. Déjà double buteur contre Lyon, Cédric Barbosa confirme son appétence pour les grands matchs en inscrivant une nouvelle merveille : suite à une déviation de la tête de Thomasson, le vétéran tente une demi-volée du gauche qui fait ficelle (14e). Le scénario idéal pour des Savoyards qui laissent alors le ballon à des adversaires sans inspiration, gênés par un pressing intense et un gardien en état de grâce. Particulièrement inspiré, Benjamin Leroy a en effet multiplié les parades de classe : par deux fois, il a empêché Ibrahimović de marquer, d’abord en se jetant dans ses pieds (28e), puis en contrant sa tentative suite à un exploit personnel (66e). Sollicité sans relâche, il a aussi retardé l’échéance devant Lucas, qui a vu sa frappe dans la surface détournée à bout portant (29e). Entre-temps, le plan machiavélique de Pascal Dupraz a failli fonctionner. Toujours aussi fringant, Cédric Barbosa aurait pu inscrire un doublé s’il avait moins croisé sa frappe (34e), tandis que Nicolas Bénezet a cafouillé une magnifique occasion, en n’osant pas prendre sa chance devant le but, préférant servir un Daniel Wass à l’arrêt (36e).
… à la réalité
Cette incapacité des visiteurs à tuer le match aura été la seule chance des Parisiens, qui ont finalement réussi à égaliser au terme de cinq minutes de folie et de révolte. Déjà dangereux sur une frappe détournée à bout portant (25e), David Luiz s’est élevé sur corner pour claquer une tête chevelue au milieu de la cohue : cette fois, Leroy s’est montré maladroit (30e). Relancés, les Parisiens ont alors retrouvé leurs esprits et haussé le ton. Sur un nouveau coup de pied arrêté, Marco Verratti en a profité pour inscrire son premier but en championnat, à la suite d’un cafouillage dans la surface (38e). Au retour des vestiaires, les hommes de Laurent Blanc, traumatisés, ont tout fait pour garder les yeux éveillés, quitte à ne pas se fatiguer… L’intensité en berne a pourtant condamné Gregory van der Wiel à tromper son propre gardien, alors que rien ne l’y incitait (64e). Dans la foulée du massacre de Furiani, les Parisiens flirtent avec la rechute. Toujours meilleurs dans la réaction, ils se ressaisissent pourtant pour dominer une fin de match à sens unique. À la conclusion d’un joli mouvement collectif, Javier Pastore chasse les angoisses du public d’une reprise croisée au point de penalty (74e). Sifflé par le Parc, Edinson Cavani fête ensuite son retour en poussant le ballon dans le but vide, marquant ainsi la fin des hostilités (89e). Rien ne lui a été épargné, mais Paris s’est réveillé.
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Par Christophe Gleizes