- France
- Ligue 1
- 18e journée
- Rennes/PSG (1-3)
Paris assure son maintien !
Tranquilles comme jamais face à des Rennais impuissants offensivement, les Parisiens s'imposent 3 à 1 en terre bretonne et atteignent la fameuse barre des 43 points : celle du maintien.
Au chaud dans ses habits de ville, Sylvain Armand claque une bise à Blaise Matuidi, papote avec Thiago Silva et prend des nouvelles de Jérémy Ménez. Ce samedi en fin d’après-midi, celui qui a passé près d’une décennie au Paris Saint-Germain n’affrontera pas son ancien club. Mais lui, peut-être plus que n’importe qui, sait que ce que vient de réaliser le club de la capitale à Rennes est énorme. Loin des galères, d’Amara Diané, de Sochaux et des désillusions, le PSG vient de choper trois nouveaux points. 40 + 3 qui font 43 et un maintien acquis au soir de la 18e journée, au terme d’un match maîtrisé, où les hommes de Laurent Blanc ont tranquillement récité leur football face à une équipe rennaise solidaire, mais trop faible offensivement.
Quelle philosophie contre Paris ?
En Espagne, Philippe Montanier s’était fait sa petite réputation. Sur le banc de la Real Sociedad, il était « l’homme qui faisait peur aux gros » . Les Basques avaient même coupé la tête du grand Barça. Passés maîtres dans l’art de conserver le ballon, les Parisiens filent des complexes à leurs adversaires. Claire, la stratégie adoptée par les Bretons consiste à former un bloc solide et bas et à limiter les espaces. En somme, accepter de subir, de laisser le ballon aux milieux parisiens et opérer en contre. Pourquoi pas, quand on a à disposition des joueurs comme Alessandrini ou Pitroipa, capable de faire la différence en un contre un ? La réponse tient en un seul mot : repli. Excellents dans ce domaine tout au long de la rencontre, les coéquipiers de Thiago Silva ont parfaitement géré les offensives bretonnes en se replaçant vite et bien. Parfois surpris par les éclairs de génie du Burkinabè, qui s’est offert un joli dribble aérien sur Silva, les leaders de Ligue 1 ont parfaitement muselé Alessandrini et Oliveira. Impossible donc, pour les Rennais, de se procurer des occasions sérieuses autrement que sur corner. C’est là que Jean-Armel Kana Biyik, une fois de la tête et une fois du gauche, a inquiété Sirigu. C’est aussi là que commencent les limites d’une telle stratégie contre Paris. Car laisser le ballon à Paris, c’est la facilité. Tenter de rivaliser est inutile, mais se laisser marcher dessus, c’est du suicide.
Verratti – Motta, sorbet deux saveurs
Si Paris parvient à garder le ballon et à l’utiliser si bien, c’est parce qu’au milieu du terrain, la triplette de Belleville fait le boulot. Toujours, peu importe le temps, l’heure ou l’adversaire, Matuidi, Verratti et Motta régalent. Bien aidés par le boulot défensif de taré d’Edinson Cavani et les courses de ce poulet sans tête de Lavezzi, le trident sollicite et facilite. Après une vingtaine de minutes passées à jouer au milieu, aux côtés du « bureau des méthodes » , Zlatan Ibrahimović retourne en pointe. Mais s’ils mettent tranquillement les pieds sur le ballon face à des Rennais peu menaçants, les Parisiens peinent à se procurer des occasions sérieuses. Finalement, il faut attendre une mésentente entre Costil et un défenseur sur un corner pour que les hommes de Blanc voient la situation se décanter. Au « j’ai ! » de son gardien, le défenseur breton répond par un coup de tête que récupère Alessandrini. Parfaitement placé, Motta récupère le ballon dans les pieds du Rennais, dégaine un crochet pour se mettre face au but et envoie une frappe limpide du pied gauche dans le petit filet opposé. Simple comme bonjour.
Bourde de Sirigu
Simple comme ce une-deux d’école entre Verratti et Matuidi qui envoie le Français en face à face avec Costil. Fauché par Hountondji dans la surface, Blaise gratte un pénalty logique. Zlatan sanctionne les Rennais et fait le break un peu avant l’heure de jeu. 0-2 tranquille, les Bretons pourraient lâcher, mais Alessandrini et Sirigu décident de relancer la partie. Sur un coup franc obtenu juste avant un but non accordé de Konradsen, le gaucher envoie une mine côté ouvert que le portier sarde ne parvient pas à capter. L’une des rares bourdes de l’ancien Palermitain à une demi-heure du terme qui aurait pu relancer la rencontre. C’était sans compter sur la maîtrise parisienne et l’incapacité des Rennais à créer des différences. Pitroipa sorti, Alessandrini muselé, Oliveira transparent, impossible pour Montanier d’emballer la rencontre. Comme les Bretons n’en veulent pas, Cavani profite d’un énième caviar de Verratti dans la profondeur pour faire parler la poudre d’un enchaînement crochet du droite, patate du gauche. Sylvain Armand aura aussi droit à son maintien. Mais il faudra attendre un peu.
Par Swann Borsellino