- Ligue 1
- J35
- PSG-Ajaccio (5-0)
Paris, ambiance de plomb
Côté terrain, le Paris Saint-Germain s'est enfin offert une belle soirée face à Ajaccio, avec une victoire probante à la clé. Mais hors du pré, l'ambiance qui entoure cette fin de saison reste largement délétère, à l'image de la division autour du cas Leo Messi.
Qu’importe le contexte, le Paris Saint-Germain avait décidé de célébrer la sortie du film Spider-Man : Across the Spider-Verse, le héros de Brooklyn étant convié à la fête avec une descente depuis le toit du Parc des Princes à quelques minutes de la réception d’Ajaccio. Venu pour annoncer la composition des deux équipes, ce dernier a finalement laissé la patate chaude à Michel Montana, speaker du club, pour la première prise de température des tribunes du Parc. Un moment qui aura eu le mérite de poser le décor, entre l’accueil mitigé réservé à Lionel Messi et les sifflets nourris à l’encontre de Christophe Galtier. Le début d’une soirée à l’atmosphère bien étrange.
Spider man au parc des princes ( Un lieu où on tourne des films apparemment 🤣 ) pic.twitter.com/WNXuMImHdE
— BM (@Bm_951) May 14, 2023
Messie or not messie ?
Dès les premiers instants et ses premières touches de balle, Messi est visé par une partie des tribunes, qui n’hésite pas à le siffler. Simple remontrance après son escapade peu inspirée en Arabie saoudite ou ciblage symbolique, l’Argentin représentant aux yeux de nombreux supporters l’échec de la stratégie sportive de leur direction ? Toujours est-il que sur un premier corner qu’il prend tout son temps pour tirer, l’intéressé voit le stade atteint de schizophrénie. Aux sifflets principalement venus d’Auteuil, une large part des gradins répond par des applaudissements envers la star, ne récoltant en échange qu’une montée des décibels dans les huées. Un sketch poursuivi tout au long de la partie : pendant que les Rouge et Bleu s’amusaient sur le terrain, le Parc continuait de se déchirer, à l’image des « Messi ! Messi ! » entonnés aux alentours de l’heure de jeu, loin de faire l’unanimité. Le champion du monde, lui, reste transparent, laissant passer l’occasion de répondre, à l’image d’e Neymar et de son retourné contre Strasbourg, un soir de septembre 2019.
« C’est dur, ce contexte, parce qu’on voit un coéquipier sifflé. C’était 50-50 avec les encouragements, mais ça fait du mal. On est tous ensemble, si on le siffle, on doit siffler toute l’équipe », lançait le soldat Danilo après la rencontre sur Canal+, vite imité par son entraîneur en conférence de presse. « Il y a eu des sifflets en début de match. Mais très rapidement, une grande partie du stade a fait en sorte de couvrir ces sifflets avec des applaudissements et des encouragements, appréciait Galtier, épargné pour sa part pendant la suite des événements. Ce que je retiens, c’est que Leo est resté dans son match, très concentré et impliqué, avec l’envie d’être l’animateur sur le plan offensif pour que l’équipe puisse bien jouer et se créer des situations. Sa carrière l’a amené à voir des situations difficiles. »
Une fin de saison sans passion
Bilan des opérations : côté pile, Kylian Mbappé et ses copains ont offert leur meilleure prestation porte d’Auteuil en 2023, inscrivant cinq pions pour la première fois depuis la Coupe du monde et faisant un pas de géant vers un onzième titre historique. Côté face, un Parc des Princes bien endormi, en dehors des bisbilles autour du cas Messi et des joueurs rentrés aux vestiaires sans même l’esquisse d’un sourire au coup de sifflet final. En l’absence des ultras, en conflit ouvert avec leur direction, l’enceinte sonne désespérément creux. Heureusement que les « autres supporters » si chers à Christophe Galtier auront eu l’opportunité de se lever sur la magnifique volée de Kylian Mbappé. Mais ils n’ont pas le coffre pour faire vibrer un stade mythique comme celui-là.
En déplacement à Auxerre puis Strasbourg lors de leurs deux prochaines sorties, les Rouge et Bleu pourraient donc valider le sacre loin de chez eux, ce qui ne devrait pas être pour leur déplaire. Mais quelle tronche aura la dernière soirée dans l’ouest de la capitale face à Clermont, avec de probables célébrations à la clé ? Comme l’an dernier, quand le CUP était sorti avant la fin du match contre Lens pour chanter sa joie de son côté sur le parvis du stade, la fête du titre a toutes les chances de ne ressembler à rien. Christophe Galtier et sa clique répètent à l’envi depuis des semaines que l’accomplissement ne doit pas être minimisé, mais à voir le club s’appliquer à foirer la bamboche chaque année, c’est tout comme. D’autant que les joueurs n’ont pas fait grand-chose pour éviter cette situation, donnant l’impression de s’en moquer éperdument ces dernières semaines. Mais pas d’inquiétude, Spiderman devrait pouvoir se libérer le 3 juin prochain pour apporter l’Hexagoal sur la pelouse du Parc.
Par Tom Binet, au Parc des Princes