- France
- Coupe de la Ligue
- 1/4 de finale
- Bordeaux/PSG (1-3)
Paris accélère sur la fin
Maitres du ballon sans être dangereux devant les buts, les Parisiens se sont qualifiés pour les demi-finales de la Coupe de la Ligue en assommant en fin de match un Bordeaux aux ambitions limitées (1-3). Une victoire glanée sans génie, mais avec l'assurance d'un grand.
Bordeaux – PSG (1–3) A. Poko (48′) pour Bordeaux , J. Pastore (44′), A. Rabiot (83′), B. Matuidi (85′) pour PSG. Et si Paris se voyait trop beau ? Loué pour sa classe et son charme depuis quelques mois, le PSG est cet apollon sûr de sa force et capable de marquer à chaque sortie. Un éphèbe adepte de la performance et qui, devant tant de succès, drague autant les caméras qu’il amadoue ses proies par son talent. Sauf que ce week-end, Paris a failli prendre un râteau face à Ajaccio et ne semble pas s’être remis en question. Ce soir, face à une équipe de Bordeaux qui ne souhaitait pas se faire draguer aussi facilement qu’une étudiante étrangère dans un pub du Panthéon, Paris a une nouvelle fois péché par vanité, trop heureux de se regarder jouer. Mais comme souvent, le PSG l’a emporté sur quelques punchlines bien senties et sur le tard. Un classique pour une équipe qui, même si elle fait parfois preuve de suffisance, sait toujours comment ramener la victoire à la maison.
Une possession barcelonaise
D’entrée de partie, Paris annonce la couleur : ce soir, le cuir ne passera que très peu de temps dans les pieds girondins. Malgré les nombreux changements effectués par Laurent Blanc (Digne, Marquinhos, Rabiot, Lucas et Ménez sont titularisés), le PSG tient la cadence. Près de 75% de possession de balle durant le premier acte et une confiscation presque humiliante durant les 10 minutes de l’entame ne laissent guère de place aux doutes. D’autant qu’en face, Francis Gillot n’a jamais eu l’intention de contrôler la rencontre. Préférant faire graviter ses flèches autour du géant Hoarau, le coach bordelais mise sur la contre-attaque. Une tactique audacieuse, voire presque suicidaire au regard des fulgurances fréquentes des stars de la capitale. Pas si idiot néanmoins après un début de match délicat puisque, peu à peu, son équipe refait surface. Le milieu parisien redouble de passes, mais ni Ménez, Lucas ou Pastore ne parviennent à créer un semblant de danger sur les cages de Carrasso. Et à mesure que les fumigènes brouillent les travées de Chaban, Bordeaux sort la main du feu. Hoarau talonne dans le rond central, Rolan passe un grand pont sur Rabiot et Sirigu doit rester vigilant face au danger, certes lointain. Un écran de fumée dans une rencontre aussi passionnante que les commentaires de Daniel Lauclair. Seul un Zlatan, fatigué par son lundi à Zurich, parvient à faire parcourir un frisson sur coup franc en embrassant le poteau gauche d’une frappe surpuissante. Une première fulgurance qui a le mérite d’en appeler une deuxième, décisive cette fois. Servi côté droit, Lucas enrhume Orbán avant de servir Pastore, oublié par l’éphémère madrilène, Julien Faubert (45e+1). Sans doute la fin d’un match qui n’appelle plus qu’à la gestion parisienne.
Un Poko suffisant mais victorieux
Avec cet avantage au tableau d’affichage, Laurent Blanc souffle. Du coup, le coach décide de faire sortir son grand moustachu suédois tout juste oscarisé pour laisser la place à Edinson Cavani en pointe. Un choix somme toute légitime vu le voyage du géant, mais qui n’aurait sans doute pas été le même si Adrien Rabiot n’avait pas justifié au retour des vestiaires son statut de remplaçant dans l’entrejeu. Un peu mou du genou, la tignasse se fait griller la politesse par Poko qui part seul au but et trompe Sirigu (48e). Un excès de suffisance qui coûte cher et donne à la partie un air de match de Coupe, enfin. La rencontre s’emballe et offre quelques percées des deux côtés du terrain. Jérémy Ménez expose des qualités trop peu entrevues et s’enfonce dans la surface avant de déclencher une frappe placée à ras-de-terre. L’occasion pour Carrasso de briller avec une double parade devant l’attaquant puis Digne, monté pour finir le travail, mais qui voit le ballon échouer lamentablement sur la ligne. Le symbole d’une poussée stérile et sans grande conviction face à un Bordeaux qui lutte avec ses armes, à l’image de Hoarau qui se charge de sévèrement tamponner un Rabiot en souffrance depuis le début de la rencontre.
L’amour de passe de Pastore
Mais même victimisé par le Réunionnais, c’est bien Adrien qui va mettre un terme aux espoirs de Francis Gillot de rallier la prolongation. Lancé plein axe par Pastore, il ne manque pas l’occasion de passer du statut de boulet à celui de sauveur et catapulte le ballon au fond des filets (85e). Un but presque immédiatement suivi de celui de l’entrant Matuidi qui scelle la victoire d’un plat du pied gauche dans la surface (88e). Cruel pour un Bordeaux qui a longtemps espéré pousser Paris à bout, mais a manqué d’ambition aux avant-postes pour y parvenir. Sans briller, le PSG n’est finalement plus qu’à deux matchs d’un titre.
Par Raphael Gaftarnik