- Ligue des champions féminine
- Demi-finales retour
- PSG/Wolfsburg (1-2)
Paris a souffert, ses supporters aussi
Malgré sa défaite contre Wolfsburg ce dimanche à Charléty (1-2), le PSG se qualifie pour la première finale de Ligue des champions de son histoire grâce à son avantage de deux buts acquis à l'aller en Allemagne (3-2 sur l'ensemble des deux matchs). Une belle fête, gâchée par le traitement infligé à certains supporters parisiens.
PSG/Wolfsburg : 1-2
Buts : Kaci (6e) pour le PSG / Müller (71e) et Jakabfi (74e) pour Wolfsburg
La Ligue des champions, le PSG en rêve, ses filles sont en passe de le faire. Alors que leurs homologues masculins échouent depuis trois ans au stade des quarts de finale, les féminines du club de la capitale se sont qualifiées pour la finale de la Coupe d’Europe malgré leur défaite contre Wolfsburg en demi-finale retour ce dimanche à Charléty (1-2), une semaine après s’être imposées en Allemagne (0-2). Vainqueurs surprises de Lyon en huitièmes de finale, les Parisiennes ont réussi l’exploit d’éliminer les doubles championnes d’Europe en titre. Rien que ça. Le 14 mai à Berlin contre Francfort, qui a humilié Brøndby (7-0 et 6-0), elles apporteront peut-être à Paris sa première étoile européenne.
Des supporters parisiens refoulés à l’entrée
« Ça va durer quinze minutes ! » Farid Benstiti avait prévenu ses joueuses avant le match, il se répète moins de soixante secondes après le coup d’envoi. L’entraîneur du PSG évoque l’énorme pressing imposé d’entrée par Wolfsburg qui doit remonter deux buts pour se qualifier. Les Allemandes se procurent d’ailleurs la première occasion du match après moins de cinq minutes de jeu. Sur un centre de Popp, Ogimi surprend la charnière centrale parisienne, mais sa tête plongeante passe juste à côté. Un premier tournant puisque, dans la foulée, Paris trouve l’ouverture. Une touche rapidement jouée, un contre favorable, un tir d’Aurélie Kaci légèrement dévié qui lobe Schult, et ça fait 1-0 (6e).
De la fumée s’élève alors au-dessus de la pelouse. Des fumigènes viennent d’être craqués, non pas dans les tribunes où sont massés entre 5 000 et 6 000 spectateurs, mais bien autour du stade. Quelques dizaines de supporters parisiens s’y sont rassemblés après avoir été refoulés sans la moindre justification par les stadiers malgré des billets nominatifs parfaitement valables. Sous la pluie, entourés de CRS, ils continuent pourtant à chanter pour soutenir leurs joueuses. À quelques dizaines de mètres de là, la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des Femmes, Marisol Touraine, regarde tranquillement le match aux côtés du président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, et de son directeur général, Jean-Claude Blanc.
#PSGWOL Les Parisiens une nouvelle fois privés de supporter leur équipe pic.twitter.com/64nK5Zcc2k
— ADAJIS (@ADAJIS_PSG_fans) 26 Avril 2015
Malgré l’injustice, des ultras refoulés soutiennent les féminines..de l’extérieur du stade! (@Kezakko) #PSGWOL #PSG pic.twitter.com/SNnvAudRf5
— Paris No Limit™ (@ParisNoLimit) 26 Avril 2015
@Pierre_B_y on ne peut meme pas faire ses besoins en dehors dur cordon de crs.
— Aurelien Lefebvre (@AurelienLfbe) 26 Avril 2015
Paris, malgré la panique
Sur le terrain, le but parisien coupe totalement les jambes des Allemandes qui stoppent leur pressing et ne se créent plus la moindre situation dangereuse jusqu’à la mi-temps. Paris en profite pour mettre le pied sur le ballon et jouer à son rythme, sans prise de risque. Au retour des vestiaires, Wolfsburg accélère enfin. Le PSG plie, et il s’en faut de peu pour qu’il ne rompe. Katarzyna Kiedrzynek réalise d’abord une belle parade devant Popp. La gardienne polonaise est ensuite sauvée par sa barre transversale sur une frappe puissante de Goessling. Et dans la continuité, Peter tire au-dessus alors qu’elle était en position idéale.
Les Parisiennes craquent finalement une première fois à vingt minutes du coup de sifflet final. Tout juste entrée en jeu, Müller dévie une frappe de Faisst dans le but de Kiedrzynek (71e). Moins de cinq minutes plus tard, Jakabfi donne l’avantage aux Allemandes d’un plat du pied du droit (74e). Très sereines jusque-là, les joueuses de Farid Benstiti paniquent et ne parviennent plus à ressortir le ballon proprement. Acculées dans leur camp, elles subissent les assauts répétés de Wolfsburg qui pense même marquer le but de la qualification dans les dernières minutes, mais le tir de Bernauer est détourné en corner par Kiedrzynek. Au bout de six minutes de temps additionnel irrespirables, les Parisiennes peuvent lever les bras au ciel. Elles ne sont plus qu’à un match du premier titre européen de leur histoire.
Par Quentin Moynet